La Saga Réforme Electorale – BLS



La Réforme Electorale est devenue le slogan préféré de certains politiciens qui l’utilisent pour camoufler toutes les tractations d’alliances politiques qui se font actuellement derrière le dos du peuple admirable. D’une façon très astucieuse, ce slogan est utilisé pour chloroformer et endormir le peuple et aussi pour détourner son attention des vrais problèmes qui sont légion.

 

Par exemple:

 

  1. L’administration mauvaise et malsaine dans les collectivités locales.

 

  1. L’injustice envers les maraichers de Port Louis.

 

  1. Le chaos et l’anarchie causés par le problème des marchands ambulants.

 

  1. Le renvoi des élections municipales dues depuis octobre 2010.

 

  1. L’adoption par le parlement d’un projet de loi bidon du ministre Herve

 

  1. Aimée; une loi scélérate et anti-démocratique.

 

  1. Le rapport de la Commission Justice et Vérité, surtout les recommandations du Dr. Boraine concernant les exclus de la société mauricienne,

 

  1. Un “demi-million de roupies a chacune des 12 a 14 institutions scolaires” qui se trouvent dans la circonscription du vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval alors que rien est fait pour les écoles ZEP et celles des régions défavorisées de Roche Bois, Batterie Cassée, Ste. Croix, LaCure, Tranquebar, Cassis, Bain des Dames, Pte. aux Sables, Richelieu, Petite Rivière, le Morne, les cotes de la Rivière Noire, La Ville Noire, Goodlands, Grand Gaube.

 

  1. Le Rapport Carcasonne, au coup des millions de roupies, sous le paillasson.

 

  1. Le documentaire présenté par MBC 6.

 

  1. Le communalisme institutionnalisé.

 

Quand les leaders politiques parlent de la Réforme Electorale, ils ont comme principal objectif: (a) Faire tout pour ne pas perdre le pouvoir politique – “Pa laisse pouvoir sape dan nou lamin” ; (b) L’augmentation du nombre des députés a l’Assemblée Nationale pour satisfaire l’appétit des différentes castes. (Maraz, Baboojee, Vaish, Rajput,

Ravived.); (c) Le financement des partis politiques par l’Etat. Ils ne parlent pas d’un redécoupage électoral qui demeure un ‘sine qua non’ pour une bonne réforme électorale à Maurice.

 

Redécoupage Electoral

Une vraie réforme électorale doit être précédée d’un redécoupage des circonscriptions. Il n’est pas possible d’avoir une circonscription avec 20 mille électeurs inscrits pour élire 3 députés, et une autre circonscription avec 58 mille électeurs inscrits pour élire un même nombre de députés. Le nombre d’habitants ou d’électeurs inscrits dans chacune des 20 circonscriptions pour élire 3 députés doit être plus ou moins a parité. Par ailleurs, le redécoupage des circonscriptions ne doit pas être l’affaire de l’Electoral Supervisory

Commission seulement. On doit aussi faire appel à des légistes, des arpenteurs, des experts, des hommes et des femmes intègres – des personnes qui ne se laisseront pas influencer par des considérations politiques, ethniques, communales ou religieuses ; des personnes qui s’opposeront à toute tentative de “gerrymandering” par n’importe quel politicien, n’importe quel parti ou alliance politique ; contre n’importe quel groupe socioculturel. Ils ne doivent pas être des “Roder Boutes” non plus. Du jour au lendemain, quelqu’un ne peut pas prétendre être devenu un Oracle en matières Constitutionnelles et Réforme Electorale.

 

Une Réforme Electorale est un travail de longue haleine; il ne s’agit pas tout simplement de “kozé, kozé in camera,” par deux leaders politiques. C’est plutôt un travail de consultations entre tous les partis politiques, un travail d’équipe par des experts en matières constitutionnelles.

 

Eliminer le BLS?

Pourquoi? Pourquoi tant de voix s’élèvent-elles maintenant contre le système de Best Loser? Je ne mets pas le moindrement en doute la sincérité des vrais mauriciens qui souhaiteraient voir disparaître de la société mauricienne, ce monstre que représente le communalisme, scientifique ou pas. Mais, ce qui me dégoûte vraiment, c’est le comportement de ces singes, ces moutons de Panurge, ces opportunistes qui aiment « to jump on the bandwagon .» Malgré que jour et nuit, ils piétinent le mauritianisme et nagent dans le communalisme, le népotisme et la corruption, ils veulent se poser comme des champions anti- BLS.

 

A entendre la récente déclaration de notre cher Premier Ministre, Navin Ramgoolam sur le BLS « Il est inacceptable que 44 ans après avoir eu notre indépendance, nous sommes en train de tolérer un tel système », on ne peut que répéter avec Rodrigue :- « Qui l’eut cru ! – Chimène :- Qui l’eut dit ? » dans Le Cid de Pierre Corneille. Navin Ramgoolam est à son troisième mandat comme Premier Ministre, qu’est-ce qu’il a fait tout ce temps pour éliminer le BLS ? Il vient de dépenser des millions de roupies, l’argent des contribuables, pour défendre le BLS devant le Privy Council. Pourquoi donc cette volte face ? Le serait-ce parce qu’il veut épater la galerie ? (la population mauricienne) Ou, le serait-ce parce qu’il veut amadouer les jeunes ? Je crains fort que notre Premier Ministre se trompe, car nos jeunes qui connaissent Les Fables de La Fontaine sauront surement faire la différence entre ‘Une Colombe et Un Renard.’

 

Rezistans ek Alternativ

 

Voyons ensemble l’origine de la démarche de Rezistans ek Alternativ pour éliminer le BLS : – Aux élections générales 2005 les candidats Rezistans ek Alternativ refusent de déclarer leur appartenance ethnique sous prétexte qu’ils sont contre la communalisation de notre système électoral. Le juge Balancy leur donne raison. Ils participent donc aux élections dans 4 circonscriptions. Réagissant, le MAM déclare que “le juge Balancy a tort, que son jugement est mauvais.” Néanmoins, après le jugement Balancy, Jacques Tsang Mang Kin, au nom du MAM, loge une injonction en Chambre devant le juge Caunhaye pour que l’Electoral Supervisory Commission demande aux candidats Rezistans ek Alternativ de déclarer leur appartenance ethnique. Entretemps, le MAM loge un ‘Main Case’ en Cour Suprême pour le renvoi des élections dans 4 circonscriptions ou Rezistans ek Alternativ avait des candidats, y-compris celle du Premier Ministre sortant, Navin Ramgoolam. Mais le chef juge et son adjoint ordonnent a l’ESC d’aller de l’avant avec les élections, que la question de Best Loser sera considérée après. Cependant, 6 mois après le Full Bench de la Cour Suprême, indirectement donne raison a MAM , en invalidant le jugement antérieur du juge Balancy.

 

La suite, nous la connaissons tous. – Aux élections générales 2010, les candidatures du Blok 104, Rezistans ek Alternativ furent rejetées. Le parti fait appel au Privy Council contre la décision de l’Electoral Supervisory Commission. L’appel est interjeté devant le Privy Council tout comme le MAM l’avait prévu et prédit à l’avance. Même s’il peut être sincère dans ses démarches pour éliminer le BLS dans notre système de vote, Ashok Subron a tort de croire que le communalisme disparaîtra avec cette élimination. Au contraire, ce sera peut-être le pire parce que le communalisme, le népotisme et la corruption sont déjà ancrés dans toutes nos institutions gouvernementales et semi-

gouvernementales; ils sont présents dans toutes les municipalités et tous les districts councils. Ashok Subron et certains membres de Rezistans ek Alternativ étaient encore trop jeunes, peut-être, pour se rappeler de certaines démarches qui furent entreprises dans le passé pour faire disparaître lecommunalisme à Maurice. Les équipes de football : – Hindus Cadets, Tamil Cadets, Muslim Scouts, Fire Brigate, Racing Club de Maurice, (Dodos, Faucons) furent toutes interdites de continuer leur opération sans un changement de nom. Depuis des années, toutes ces équipes de foot ont disparu, mais qu’en est-il du communalisme ? Il règne en maître, non seulement dans le domaine sportif, mais dans toutes les sphères de notre vie quotidienne. Et, je suis d’accord avec Yusuf Mohamed quand, répondant a un journaliste il déclare : « Attendez, monsieur, vous croyez que la situation a changé ? Le communalisme a disparu à l’ile Maurice ?

 

Un Changement de Mentalité

Yusuf a raison, car même après 40 ou 45 ans, rien n’a changé en ce qui concerne le communalisme à Maurice. Nos jeunes, non plus, ne sont pas à l’abri du communalisme parce que c’est devenu un virus qui se transmet de génération en génération. J’invite Ashok Subron, Rezistans ek Alternativ, ainsi que tous les anti BLS de me dire pourquoi l’ile Maurice a besoin de 7 effigies differentes sur ses billets de banque ? – Sir Seewoosagur Ramgoolam et S. Bissoondoyal, 2 hindous ; Sir G Duval, un créole ; Sir A. R. Mohamed, un musulman ; R. Seeneevassen, un tamoul ; M. Patureau, un blanc ; J. Ah-Chuen, un chinois. Pourquoi pas seulement l’effigie du père de la nation et de l’indépendance ? Ashok Subron devrait commencer par la, si sincerement, il veut essayer de faire disparaître le communalisme a Maurice. Cessons d’etre des hypocrites comme le Tartuffe de Molière !

 

Si vraiment nous voulons éliminer le BLS, voilà ce que le MAM propose –

 

1. Le Premier Ministre, Navin Ramgoolam, devrait organiser des élections générales anticipées immédiatement.

 

2. Navin Ramgoolam et Paul Berenger devraient s’engager publiquement a mettre chacun, 3 hindous comme candidats a Plaine Verte ; 3 musulmans comme candidats a Cassis/ Vallijee ; et 3 créoles comme candidats a Triolet.

 

3. Dans les 19 autres circonscriptions, ils devraient prendre le meme

engagement pour mettre des candidats, sans aucune considération de

leur appartenance ethnique (communale) ou casteiste, (Maraz, Baboojee,

Vaish, Rajput, Ravived.)

 

4. Ramgoolam et Berenger devraient, en meme temps, s’engager a banir

tous les discours politiques lors des manifestations religieuses ou socio-

culturelles.

 

5. C’est alors qu’on saura si c’est le BLS qu’il faut éliminer ou notre mentalité qu’il faut changer. A tous ceux qui revent de la disparition du communalisme à Maurice, je me permets de me répéter : ‘Le Mauritianisme est déjà mort et entéré au cimetière Bois Marchand.’ Une visite s’impose pour les incrédules.

 

Par contre, il est temps pour que cesse cette Saga Reforme Electorale/BLS. Sinon, nous continuerons à ressembler à « des tombeaux blanchis, qui au dehors paraissent beaux, mais qui au dedans, sont pleins d’ossements de morts et de pourritures. » Mat :23, 27.

 

Eliezer Francois.

Posted by on Feb 22 2012. Filed under Actualités, Opinion. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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