L’autonomisation est compatible avec la femme chrétienne



Partout dans le monde, on cherche des voies et des moyens  pour autonomiser la femme. En République Démocratique du Congo(RDC), ce sont les politiques et les associations qui ont pris ce pari. En général, d’aucuns pensent que la femme chrétienne donne l’impression de vivre dans un autre monde et que tout ce qui se déroule dans notre monde ne la touche pas.  Or, il n’y a rien de moins vrai. La chrétienne fait aussi face au viol, aux violences sexuelles et à la discrimination. Elle est donc autant concernée que les autres par rapport à la parité et son autonomisation. Pour ne pas être en reste, certaines églises conscientisent les femmes chrétiennes sur l’importance de leur autonomisation.

«Une femme qui travaille n’est pas nécessairement  autonome», estime la révérende Angélique Ngale, responsable de l’Eglise  «Christ, Pain de vie» située dans la commune de N’djili dans la ville de Kinshasa. Les mamans de cette église ont récemment organisé un séminaire de trois jours à l’intention des femmes pour les aider à mieux comprendre ce qu’est l’autonomisation. Le thème de ces trois jours de réflexion était : « la femme chrétienne et son autonomisation ».

Pour cette femme qui s’est mise au service de Dieu, une femme est autonome quand elle est libre, en mesure de prendre une  décision et capable aussi de poser des actes qui engagent sa vie. Toutefois, le problème de soumission existe en RDC. Pour la servante de Dieu, la soumission n’est pas synonyme de l’esclavage. Donc elle ne doit pas être aveugle.

«Passer son temps du matin au soir à l’Eglise à prier n’est pas mauvais en soi mais chercher  à faire quelque chose qui pourrait vous rendre utile en société est encore mieux», a martelé  la révérende Ngale, soulignant que si la femme a un Seigneur qui l’a mise au monde; c’est pour qu’elle serve à quelque chose. Et aussi, pour qu’elle rende service dans tous les domaines de la vie. Pour ce faire, a-t-elle souligné,  elle doit être autonome. Cette autonomisation doit  porter sur tous les plans: intellectuel, politique, religieux, économique. C’est ainsi que la femme sera d’un grand apport dans la société. De plus, en sus de soutenir autrui par la prière, elle peut aussi aider à l’autonomisation de ses sœurs.

La révérende Ngale  a  souligné que pour qu’une femme chrétienne devienne autonome, il y a des principes à suivre, à commencer par la prise de conscience. La femme doit d’abord commencer par prendre conscience de sa situation avant de parler de son autonomisation.  Elle doit se poser la question de savoir si elle est libre de prendre une décision, si elle est capable  de poser un acte personnel.

Le deuxième principe est l’initiative. La femme doit chercher à faire une activité qui sorte de l’ordinaire. Le troisième principe : c’est le travail. Pour la révérende Ngale, chaque femme doit faire de son travail sa vocation. « Nous devons travailler avec persévérance, même s’il y a des difficultés », a-t-il a jouté.

Le quatrième principe, c’est l’économie. La femme doit être économe. Elle doit savoir épargner et être stratège.

Selon la révérende Ngale, la femme qui observe tous ces principes s’attend à avoir pour résultats l’autosuffisance, la dignité, la renommée, l’épanouissement physique et même spirituel.

Finalement, elle souligne que l’autonomie veut que les femmes soient encadrées par des modèles, des personnes ressources qui vont les aider à atteindre une certaine dimension.

Lucie Ngusi Mosemvula est journaliste en République Démocratique du Congo. Source: Gender Links.

Posted by on May 25 2012. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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