Ces mots qui reflètent nos préjugés…Par SHAKUNTALA JUGMOHUN…Présidente Friends in Hope
Qu’un ministre traite les journalistes d’ « animaux » et de « malades mentaux », et voilà que la presse et l’opinion publique s’insurgent contre l’appellation « animaux », sans que personne à ce jour, sauf erreur, ne se soit élevé contre le qualificatif « malades mentaux » utilisé comme terme d’insulte.
Peut-être que les personnes concernées par les troubles psychiatriques sont encore sous l’effet du choc ou alors qu’elles en en ont trop entendu déjà pour avoir la force de réagir ? L’injure faite à ceux qui souffrent profondément dans tout leur être de maladies dont ils ne sont nullement responsables, que personne n’aura méritées, est passée quasi inaperçue. Il faut noter que les comptes-rendus de la presse sur les excuses présentées ensuite par le ministre ont surtout fait état de l’utilisation du terme « z ‘animaux ».
Que se passerait-il si on utilisait des termes comme « diabétiques », « sidéens » ou autres pour insulter des gens ? De grâce, un peu de compassion : quand on sait de quelle dignité font preuve les malades, leurs familles, et les soignants qui les entourent pour affronter un quotidien qui n’est jamais simple pour eux, abstenons-nous de rajouter la stigmatisation provenant de notre ignorance à leurs souffrances.
Friends in Hope lutte depuis sa création pour briser les préjugés à l’égard de la maladie mentale : nous voyons que le combat est loin d’être terminé ! Nous allons mener plusieurs autres actions de déstigmatisation au cours de cette année, et chaque année à venir, sans nous lasser.