Campagne électorale malgache : les femmes et les jeunes à fond dans la promotion de la démocratie



Par Fanja Razafimahatratra

A l’approche des prochaines élections présidentielles, un vent nouveau souffle à Madagascar. Tandis que les politiciens et les candidats se lancent déjà dans l’arène de la précampagne et que les entités impliquées dans l’organisation des élections sont au four et au moulin, les associations féminines et associations de jeunes s’activent à la mobilisation des citoyens.

De plus en plus de projets et d’initiatives en faveur de la démocratie voient le jour en marge de cette grande joute prévue pour le 25 octobre. Ces projets sont pour la plupart des initiatives féminines et les résultats sont tangibles. Selon Ketakandriana Rafitoson, coordinatrice du projet Women and Youth in the Democratic Process(WYLD), le seul fait que des gens consentent à agir bénévolement à Madagascar où tout se monnaie de nos jours, est admirable.

Les missions de WYLD ne se limitent pas à la formation des délégués régionaux sur les principes de base de la démocratie pour qu’ensuite ils organisent des formations et sensibilisations régionales sur le sujet. WYLD les forme aussi les citoyens ordinaires à l’observation électorale bénévole dans les bureaux de vote.

Comme d’autres associations, WYLD concentre ses activités régionales à l’importance des élections et la participation citoyenne. « Nous essayons d’expliquer à nos cibles pourquoi il est important de voter et comment et à les pousser à voter en leur âme et conscience en se basant sur des critères objectifs et tangibles et non par appât du gain », explique Ketakandriana Rafitoson.

Dans les communautés où le projet est appliqué, les femmes osent s’exprimer un peu plus et les citoyens ciblés s’intéressent un peu plus à la démocratie en tant que notion universelle. Nadine Bère Mariasy figure parmi les jeunes déleguées du WYLD dans la région Analamanga. «Je voudrais contribuer, même modestement, au changement à Madagascar pour que la voix de la démocratie soit vraiment entendue dans le pays», explique-t-elle.

Faneva est déléguée dans la région Betsileo. Elle confirme qu’elle se désole de voir d’autres jeunes peu éduqués et veut leur apporter son appui. Tout comme elle est convaincue que le volontariat doit être promu à Madagascar. A travers l’association Liberty 32 qui pilote le projet de la WYDP à Madagascar, l’agrément de la CENI-T a été obtenu pour l’observation électorale.

Parallèlement, des réseaux d’associations féminines s’activent. Une marche pour la paix et la démocratie, organisée le samedi 21 septembre, a été le moteur incitant les femmes à s’engager comme militantes et garantes de la paix et de la démocratie à Madagascar. C’est une opportunité pour elles de mobiliser les communautés afin que les élections se déroulent dans le calme.

Les Nations Unies ont choisi cette année comme thème pour la Journée Internationale de la Démocratie « faire mieux entendre la voix de la démocratie » pour bien rappeler l’importance de la voix du peuple, qui est essentielle pour assurer le développement d’une société.

Ces diverses manifestations pilotées par des femmes à Madagascar démontrent combien les femmes sont sensibles au développement de leur pays. Même si elles sont parfois marginalisées dans les actions politiques surtout dans les  strates de prise de décisions, les femmes malgaches ne baissent pas le bras et veulent démontrer qu’elles peuvent arriver à modifier les mentalités dans leur pays. « Unissons-nous pour instaurer une paix durable à Madagascar », tel est l’appel lancé par Monique Andréas Esoavelomandroso, présidente de la Plateforme des Femmes en Politique de l’Océan Indien représentant le réseau des associations des femmes malgaches.

Que les femmes soient parties prenantes des processus de décision dans leur pays, c’est ce que demande le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement. Même si on est encore loin du compte à Madagascar qui a signé et ratifié ce protocole, l’application du projet WYLD est un échelon de plus qui est gravi en vue d’atteindre cet objectif.

Fanja Razafimahatratra est journaliste en RDC. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.

Posted by on Sep 26 2013. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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