Stupeur en Allemagne après les premiers éléments d’analyse du crash de l’A320



Après le premier choc causé par la catastrophe de l’A320 de Germanwings qui a causé la mort mardi de 150 personnes dont, finalement 75 Allemands, l’Allemagne en a subi un second, jeudi 26 mars, en apprenant les circonstances de celle-ci.

L’hypothèse, jugée légitime par le procureur de Marseille, d’un acte suicidaire du copilote, qui, seul dans la cabine de pilotage, a volontairement provoqué la chute de l’appareil, a apporté une « une nouvelle dimension, presque inconcevable » à cette tragédie, selon les mots d’Angela Merkel. La chancelière a en effet éprouvé le besoin de prononcer à nouveau une courte déclaration devant les caméras sur le sujet.
Elle était déjà intervenue mardi en direct de la chancellerie et, bien sûr, aux côtés de François Hollande et de Mariano Rajoy, sur les lieux du drame. Ce jeudi, elle n’avait rien de particulier à annoncer. Plus « Mutti » (mère de la nation) que jamais, Angela Merkel a simplement dit qu’elle « était touchée exactement comme la plupart des gens » et elle a tenu à « répéter » la « promesse » faite la veille : « Le gouvernement et l’administration vont faire tout ce qui est possible pour soutenir les enquêteurs. »

Cette nouvelle intervention s’explique très vraisemblablement par la pression médiatique. Depuis mercredi, la plupart des chaînes télévisées bouleversent leurs programmes et diffusent en continu des informations et des commentaires sur la catastrophe. Bien entendu, depuis jeudi midi, c’est la personnalité du copilote qui focalise l’attention. D’abord nommé comme il se doit en Allemagne par son prénom et la seule initiale de son nom, le copilote de Germanwings a très vite été explicitement identifié.
Jeune homme normal, plutôt joyeux, ambitieux

Andreas Lubitz venait d’une petite ville appelée Montabaur 12 500 habitants, dans le Land de Rhénanie-Palatinat. Ses parents vivaient là depuis longtemps, dans une maison confortable. Il habitait à côté d’un aérodrome, il était devenu membre de l’association de vol à voile locale il y a quatorze ans, puis avait passé son premier brevet de pilote. Il était revenu à l’automne dernier où il avait rafraîchi son brevet. Il était sportif et avait plusieurs fois participé à des marathons, notamment celui de la Lufthansa.

Selon les reporters de la chaîne Phoenix sur place, Andreas Lubitz était un jeune homme parfaitement normal, plutôt joyeux, ambitieux. Son rêve était de devenir un jour pilote de la Lufthansa, il s’était préparé à cette carrière. L’école de pilotage de la Lufthansa est une des meilleures du monde : rater l’examen d’entrée à quelques points est déjà une référence qui permet aux jeunes pilotes de trouver du travail dans une autre compagnie. Andreas Lubitz avait effectué sa formation à l’école de pilotage de Brême puis à Phoenix, aux Etats-Unis. Onze mois après sa formation, un délai jugé « pas inhabituel » par Lufthansa, il avait commencé à piloter. Il était copilote sur A320 depuis l’automne 2013.

Le président de l’association aéronautique, Klaus Radke, qui l’a formé au pilotage, s’est dit choqué et désemparé par la nouvelle et avoue n’avoir « aucune explication ». Klaus Radke, qui est chef d’une entreprise de matériel technique industriel, a précisé : « Je l’ai connu comme un garçon très gentil, drôle, poli. »
Victime d’un burn-out en 2009 ?

Selon le Spiegel Online, les amis d’Andreas Lubitz croient savoir qu’il avait interrompu sa formation de pilote en 2009 pour cause de burn-out. Jeudi, en début d’après-midi, Carsten Spohr, le président de Lufthansa, maison mère de Germanwings, avait fait part de cette interruption mais n’avait pas voulu en révéler la cause.

De toute façon, le copilote avait ensuite repassé avec succès tous les tests d’aptitude et était « à 100 % capable de piloter », selon Carsten Spohr, lui-même ancien pilote. Si, au cours de sa formation, le futur pilote subit des examens psychologiques, ce n’est plus le cas par la suite, a reconnu Carsten Spohr. Au bord des larmes, celui-ci a affirmé « ne pas avoir le moindre indice sur ce qui a pu pousser le copilote à commettre cet acte horrible ». Selon lui, « quelles que soient les mesures de sécurité que vous pouvez avoir dans une société, quelle que soit la rigueur des procédures, rien ne pourrait empêcher un tel acte isolé ».

En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/international/article/2015/03/26/stupeur-en-allemagne-apres-les-premiers-elements-d-analyse-du-crash-de-l-a320_4602383_3210.html#3w7PbW4sy9xds2Gu.99

Posted by on Mar 27 2015. Filed under Actualités, Featured, Sci-Tech. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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