Rémi Garde s’est-il plombé à Aston Villa ?



Convoité par Newcastle il y a un an, Rémi Garde a débarqué à Aston Villa en novembre avec l’étiquette de disciple d’Arsène Wenger, et donc de potentiel sauveur. Quatre mois plus tard, les Villains s’enfoncent vers la relégation et apparaissent comme la pire équipe de l’histoire de la Premier League. De quoi ternir la cote du technicien français.

Ce week-end, à Stoke City, Aston Villa a perdu pour la 17e fois de la saison. Et sombré un peu plus vers un Championship qui lui tend les bras. Dans cette spirale négative, Rémi Garde en est à son huitième revers depuis son arrivée le 2 novembre. Quand il a repris le club de Birmingham, l’ancien entraîneur lyonnais était perçu comme un digne héritier d’Arsène Wenger. Une sorte de label qualité outre-Manche, car malgré la stagnation d’Arsenal, l’Alsacien reste une légende vivante. Faute d’une longue expérience, Garde avançait comme principal argument son honorable bilan lyonnais. Bientôt quatre mois plus tard, le technicien français a perdu toutes ses illusions malgré un premier match contre Manchester City qui avait auguré de nombreuses promesses (0-0). La solidité défensive que les supporters villains pensaient avoir retrouvée a volé en éclats dès le match suivant contre Everton (0-4), que les Claret and Blue retrouvent cette semaine.

La pire équipe de l’histoire selon Carragher
Cette défaite du 21 novembre contre les Toffees est peut-être le tournant de la saison de Villa, le moment qui a fait comprendre à tout le monde que Rémi Garde, si compétent soit-il, n’était pas un magicien. Et qu’il ne pouvait donc pas sauver « la pire équipe de l’histoire de la Premier League » , selon l’expert de Sky Sports Jamie Carragher. Un onze qui a attendu le 12 janvier pour offrir un premier succès à son coach français, après dix rencontres de purgatoire. Mais qui n’a pas enclenché de montée en puissance et suscite chez Garde des nuits difficiles. « Je ne dors pas très bien en ce moment, vous pouvez le deviner » , a ainsi relayé le Daily Mail, alors que les observateurs sont d’accord pour dire que les Villains n’ont pas progressé depuis le départ de Sherwood, mais ont au contraire perdu en combativité. « Quand vous voyez une équipe comme Burnley être reléguée l’an passée, elle se battait à chaque match, rendait les choses difficiles pour chacun. C’est cela qui me gêne, la manière dont Aston Villa coule. Il n’y a pas de combat, pas d’engagement » , a analysé de son côté Thierry Henry, autre consultant vedette de Sky Sports.

Rémi Garde ne dort plus la nuit

Ce manque de caractère des Villains, Rémi Garde l’a constaté lui-même, avec un certain aveu d’impuissance : « Quand je vois des joueurs qui ne sont pas à 100 %, j’ai besoin de savoir pourquoi, et mon travail est de les faire s’impliquer totalement. Mais disant cela, je ne peux pas être dans le cerveau de chacun. » Catalogué de « Sunday League Team » par Jamie Carragher, le grand club de Birmingham est en train de dépérir, et Rémi Garde donne le sentiment d’avoir épuisé ses idées, et de ne plus avoir envie de répéter que « nous ne sommes pas en train de jouer à la campagne, contre une petite équipe, avec seulement dix personnes qui regardent » . L’une des raisons premières de son début de résignation réside dans un mercato où il n’a pu obtenir les renforts qui lui avaient été promis à sa signature. En partie parce que ses dirigeants ont préféré ne pas investir de fonds, notamment dans le prêt de Mathieu Debuchy, afin de préparer financièrement une relégation quasi assurée. Une stratégie perçue comme un aveu de faiblesse par les supporters du club, mais si ces derniers ne sont pas encore trop critiques à l’égard de leur entraîneur français, les experts du football anglais commencent à l’être beaucoup plus sévèrement.

Souviens-toi Newcastle l’hiver dernier
« Parce que Newcastle United s’était intéressé à lui il y a quelques années, c’est comme si “bon, ce n’est pas vraiment la faute de Rémi, on a juste une mauvaise équipe”. En fait, il ne les motive pas » , a analysé l’ancien buteur maison Stan Collymore sur Talk Sports. Pour lui, le Français a beau avoir récupéré une équipe moribonde, on ne peut plus lui trouver de circonstances atténuantes après quatre mois de service. « C’est triste, on assiste à la mort d’un club fantastique. Ils n’ont pas nommé le bon entraîneur, je l’ai dit à l’époque que Rémi Garde n’était pas le bon choix. Ils auraient pu avoir Nigel Pearson, quelqu’un qui comprenait ce qu’il se passe » , a de son côté estimé Tony Cottee sur Sky Sports, pour qui l’entraîneur britannique a l’avantage « de connaître » le Championship, en vue de la saison prochaine. Un étage que le technicien français avait initialement déclaré ne pas avoir peur d’affronter, avant plus récemment de remettre sa décision finale à la fin de saison. Afin de connaître les réelles intentions d’une équipe dirigeante qui a consommé son divorce avec le public. Dans ce profond marasme, seul David Platt a pris la défense du Français, qui a « fait face à l’adversité et accepté la réalité de manière incroyable. À sa place, je serais démotivé. Il fait de son mieux pour rester courageux, alors que c’est une cause perdue. »

Il se tatouera Rémi Garde sur les fesses en cas de maintien

Ce que l’intéressé se refuse encore à admettre, alors que ses joueurs sont à huit unités du premier non-relégable à onze matchs de la fin. À moins d’un miracle, Rémi Garde va donc terminer sa première saison anglaise sur une relégation, avec la perte de crédit que cela implique. « Sans regret » a-t-il récemment indiqué au Times, malgré les avances de Newcastle un an plus tôt. Mais si l’Angleterre ne veut plus de lui en juin, il pourra toujours scruter du côté de Lyon. Actuel patron de l’équipe première, Bruno Génésio a ouvert une porte via une interview dans le supplément week-end du Progrès : « Cela me paraît difficile de redevenir numéro 2 à l’OL avec quelqu’un d’autre, sauf si c’est Rémi (Garde). (…) On a toujours eu un destin lié avec Rémi. Nos chemins se sont séparés de manière ponctuelle. On sera amené à retravailler ensemble. On est amis et on partage plein de choses dans ce métier. C’est plus fort que tout, même si on n’a pas les mêmes caractères… Notre attelage était très complémentaire. Je n’avais pas le sentiment de numéro entre nous… Il me manque. » Autant que le goût de la victoire manque à Garde ?

Par Nicolas Jucha

Posted by on Mar 2 2016. Filed under Sports. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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