Smart Cities…nos interrogations légitimes…Non à Blast Communications pour expliquer ce projet au peuple de Maurice?



Par Madiba…

Annoncé en grande pompe durant le budget 2015-2016, le projet de Smart Cities fait aujourd’hui tiquer plus d’un. Selon les informations de Minority Voice News, même au Board of Investment tous les hauts cadres ne seraient pas convaincus par ce projet. L’un d’eux s’est fait remonter les bretelles pour avoir questionner cette décision gouvernementale. On lui a poliment fait comprendre que son rôle constitue à exécuter les ordres et non pas à les remettre en question. Deux projets notamment ceux de Kian Jhuboo et d’Omnicane ont obtenu le feu vert du conseil des ministres. Les « letters of intent » seront émises sous peu.

Face à la difficulté à convaincre la population, les autorités songeraient à retenir les services d’une firme de relations notamment Blast Communications, qui a soummis une offre, pour vendre cet enjeu national à l’opinion publique. Minority Voice News s’élève avec force contre cette démarche. Nous ne voulons pas revivre l’épisode des communiqués comme pour la carte d’identité biométriques. Non aux firmes de PR sur un sujet national.

Pour rappel, lors de son exercice budgétaire, le ministre des Finances avait annoncé que «Maurice sera un vaste chantier de développement.» Vishnu Lutchmeenaraidoo avait ainsi fait mention de treize «mégas projets», dont huit «smart cities» et cinq technopoles qui devraient créer des milliers d’emplois.

Déjà il est clair que le projet ne provoque pas l’adhésion populaire. Récemment Eric Leal, le grand patron de BMW à Maurice, qui lançait une nouvelle gamme de voitures Renault, la nouvelle Renault Kwid, n’y est pas allé de mains mortes. Eric Leal n’a pas mâché ses mots. Évoquant ainsi son inquiétude par rapport à la manière dont évolue le marché des véhicules neufs à Maurice, avec 21% de baisse en 5 mois, le CEO de Leal a déploré le traitement plus favorable accordé aux revendeurs de voitures reconditionnées.

« Ces cinq derniers mois, nous avons atteint 21% de baisse. Ce qui représente l’équivalent de vente d’une grosse compagnie par exemple, comme Toyota Mauritius. Ce n’est pas possible de continuer ainsi dans un pays comme Maurice, où l’on aspire avec les Smart Cities d’être un pays moderne… On ne peut pas avoir un marché de neuf en voie de disparition, malgré les efforts qu’ont faits certains concessionnaires, avec les problèmes d’Iframac, pour recaser certains employés, dont Leal qui a fait des offres d’emplois à 140 personnes. C’est difficile, après avoir repris des gens, de souffrir comme ça », a expliqué Eric Leal aux journalistes à l’issue de la cérémonie d’inauguration tout en fustigeant la politique de taxations des voitures à Maurice.

Mais Gaëtan Siew, l’architecte qui pilote ce projet est plus optimiste. Le président du SLDC (State Land Development Company), dans un article sur le site mauricien.com du 23 octobre 2015 affirme : ” Puisque les gens habiteront et travailleront au même endroit, cela impliquera moins de déplacements. Globalement, cela allégera la pression sur la capitale et sur la circulation routière, laquelle, selon nous, diminuera d’au moins 30 à 40% de son flot actuel d’ici à quelques années”. Il est certain que le moteur de ces villes intelligentes est l’activité économique et la création d’emplois.

Certes, il y a un modèle: “Singapour est un exemple fantastique d’une ville propre et sans congestion. Elle a su innover dans le recyclage des eaux de pluie, des bâtiments connectés et des systèmes de transports en commun”.

N’empêche que le camp de sceptique regorge de personnalités et non des moindres. Le Dr Vasantt Jogoo n’y va pas de main morte. Âgé de 65 ans, le Dr Vasantt Jogoo est marié et père de trois enfants. Il a débuté sa carrière en tant qu’Educational TV Presenter pour le compte du ministère de l’éducation. Il a, par la suite, fait des études de géographie en Inde, avant de se spécialiser à la Sorbonne et à l’Institut d’urbanisme de Paris. Il détient aussi un doctorat en ‘Environmental Planning’ des états-Unis. Il a travaillé au ministère du Logement, à la Banque africaine de développement et au Commonwealth Secretariat.

Les ‘smarts cities’ ne seraient qu’un grand bluff, selon lui. Il dénonce la mainmise du secteur privé sur ce projet et estime que le gouvernement devrait en reprendre le contrôle. Précisant sa fil de pensée, il affirme : « Le concept de ‘smart city’, tel qu’il est prôné actuellement, est contraire au ‘smart development’. Toute la population aurait dû être impliquée dans le processus de prise de décision. N’importe quel Mauricien vous dira qu’il ne sait pas de quoi il en retourne. Quand on parle de ‘city’, on pense à de grandes villes, on imagine Dubayy, Singa¬pour. Pour le Mauricien moyen, la perception c’est que nous deviendrons une cité/état. Les images-prétextes utilisées pour vendre cette idée ne sont pas réalistes. »

Selon, les membres du gouvernement se sont tous trop engagés pour reculer. Je pense que chaque ministre a son propre agenda. C’est la cacophonie causée par un manque de planification. D’un côté, le Premier ministre et le ministre de l’Environnement sont allés plaider en faveur de notre vulnérabilité écologique à New York et à Paris ; de l’autre, on parle de développement béton ! Impensable. On avait commencé avec sept ‘smart cities’ pour finalement arriver à plus d’une douzaine. Maintenant on parle de Heritage City. On n’a pas pensé que Port-Louis allait se vider de 60 000 âmes.

Pour Nicolas Goldstein, Entrepreneur & Fondateur du site www.offshore-developpement.com, estime que la ville intelligente ou smart city devra répondre à trois exigences ” vivre, travailler et pérenniser”. Selon lui, le projet “smart mauritius” promet à l’île Maurice de relever son défi d’aménagement du territoire. Avec ses 1865 km2, l’île Maurice, située dans l’Océan Indien, affiche une densité démographique de 600 habitants par km2, soit 6 fois supérieure à la France. Son taux d’urbanisation, qui frôle actuellement les 42% et se concentre sur la capitale Port Louis, ne va cesser d’augmenter d’ici 2050 pour atteindre probablement, les 50 à 60%.

C’est pourquoi, il estime que : « Au-delà de l’aspect technologique, l’importance des paramètres culturels et sociaux dans la mise en œuvre du Smart Mauritius implique que les volontés locales soient placées au cœur des préoccupations de la ville. ” La co-création citoyenne est l’avenir des villes intelligentes et durables. On parle désormais de smart city 3.0 où la qualité de vie de chaque citoyen est améliorée grâce aux partages matériels et intellectuels des ressources disponibles” souligne Boyd Cohen. En effet, la mise en œuvre d’une gouvernance associant la population à la conception de l’ensemble du projet représente un enjeu clé pour assurer une planification adaptée à ses attentes. Et, en particulier, quant à l’amélioration de la qualité de vie des Mauriciens. »

Mais Lalit exprime de sérieuses réserves : “In fact, the Smart Cities are just a re-packaging of the unpopular “gated communities”, called IRS and RES, which we all know by the acronyms, having almost forgotten by now that the letters stand for Integrated Resort Scheme and Real Estate Scheme. They were first started under Jugnauth-Bérenger regime by means of IRS Regulations in 2002, continued under Ramgoolam from 2005-2014, and now being madly expanded by the present regime.

The aims are all but glorious. They do not include employment creation, revenue increase for working people, environmental protection, or anything noble at all. First the sugar estate bosses get to pocket windfall gains, in terms of real estate value increase Secondly, billionaires from abroad get to pick up a second home with second residence thrown in. The plan is truly terrifying. Thirdly, the Government gets to brag that the “average income” will have risen so high, with the import of 15% new settlers that Mauritius will qualify as a high income country”.

Ram Seegobind leader de cette formation insiste: « En outre, les ‘Smart Cities’ ne pourront pas permettre un miracle économique. » Pour sa part, le Parlement Populaire (PP) sous la férule de Catherine Boudet souhaite que les “smart cities” favorisent la socialisation entre toutes les couches de la société.

Dans ce contexte, le PP exhorte le gouvernement d’introduire un “Indice du Bonheur” pour mieux jauger du niveau de bien-être de la population au lieu de se contenter de l’indice restrictif du Produit Intérieur Brut (PIB) pour évaluer le niveau de vie et le “progrès” de la société mauricienne dans son ensemble. Le PP souhaite également que les “smart cities” soient accessibles à tous et ne soient pas des “gated communities”.

À cet effet, le gouvernement devrait veiller impérativement à ce que toute la population puisse avoir un accès égal et libre aux facilités de connectivité globale. Le PP met en garde les autorités pour que les “smart cities” ne soient pas seulement qu’un repackaging/rebranding de projets existants (par exemple IRS). « Il faut que toute la population puisse bénéficier du concept », précise-t-on. De même, la nécessité d’investir davantage vers une “smart Mauritius” est soulignée pour résoudre les problèmes sociaux existants plutôt que de se concentrer sur des “smart cities” qui ne bénéficieraient qu’à quelques privilégiés.

Dans sa réponse au PP en date du 20 mai, le PMO, sous l’impulsion du Secretary to Cabinet et Head of the Civil Service, Sateeaved Seebaluck, et sous l’autorité du Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, accuse d’abord réception de la lettre du PP en date du 7 mai. Le PMO annonce ensuite que cette lettre a été référée au ministère des Finances et du Développement économique, qui pilote le projet de “smart cities”. « The above mentioned ministry has been requested to inform you of development in the matter. You may liaise with them accordingly », y est-il indiqué. « Cette lettre du PMO signifie que le gouvernement prend acte des propositions effectuées par des citoyens réunis en assemblée délibérative de démocratie directe du PP », se réjouit Catherine Boudet.

Le Parlement Populaire est une initiative citoyenne crée sous l’impulsion de Reeaz Chuttoo et de Jane Ragoo, de la CTSP. Il a pour objectif de proposer un espace public de débats et de délibérations sur des projets de loi et des thèmes qui concernent les citoyens mauriciens.

Dans un entretien qu’il accorde à Opinion Internationale en France en juin 2015, Vishnu Lutchmeenaraidoo, le ministre des Finances affirme : « Je suis obsédé par l’environnement, les 13 « smart cities » qui sont actuellement en voie de création ont toutes comme condition de base un respect total de l’environnement. J’ai visité personnellement chaque projet de « smart city ». Lors d’une de ces visites, j’ai obligé les promoteurs immobiliers à modifier leur projet de construction près d’une rivière et à faire remonter de quinze mètres en arrière la ligne de construction, ce qui n’a bien sûr pas plu du tout aux promoteurs. Tous ces projets sont donc en train d’incorporer des éléments de protection de l’environnement. »

De son côté, Arvind Boolell, du Parti Travailliste estime que : « le secteur privé demande toujours davantage à l’État. Voyez toutes ces exemptions fiscales accordées dans le contexte des smart cities. C’est un gouvernement qui encourage le développement foncier. Or, ce n’est pas le rôle de l’État de s’engager dans la construction de bâtiments. L’État doit demeurer un facilitateur. »

A bon entendeur salut!

Posted by on Mar 7 2016. Filed under Actualités, Blog, Economie, Edito, En Direct, Featured, Forum, Société. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

1 Comment for “Smart Cities…nos interrogations légitimes…Non à Blast Communications pour expliquer ce projet au peuple de Maurice?”

  1. bulldozer

    mo 100% dakor ek toi Madiba, bisin koner combien cash Blast Communication ine recevor ek gouvernment depi 2005…ki role cellule communication ene ministere…c li ki bisin vendre sa produit la …e non pas ale guete ene compagnie priver…

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