Anil Gayan, ministre du Tourisme et Deputy Leader du ML: « Il y a un dysfonctionnement dans les médias et un matraquage contre le gouvernement par une section de la presse »



  • «  Je ne pense pas que Pravind Jugnauth pourra travailler avec Paul Bérenger »
  • « No 18 : pourquoi présenter un candidat…laissons l’opposition se battre entre elle…
  • « Il faut faire un référendum sur l’opposition et non pas sur le gouvernement»
  • « Arvin Boolell n’aurait pas dû se présenter comme candidat du PTr  dans cette élection partielle »
  • « Il est important que le Premier ministre aille déposer devant la Commission d’enquête sur la drogue »
  • « L’affaire Laura Rijs n’a rien à voir avec le secteur du tourisme. Il ne faut pas faire d’amalgame »
  • « Il y a un dysfonctionnement dans les médias et un matraquage contre le gouvernement par une section de la presse »

 

Le ministre du Tourisme, Anil Gayan, qui est le No. 2 du Muvman Liberater (ML), commente plusieurs sujets qui dominent l’actualité à Maurice. Dans cette interview accordée à Le Xournal, le ministre se montre très optimiste quant à l’avenir secteur touristique et critique la « démagogie » de l’opposition. Il commente, au passage, l’importance de la décision Premier ministre, Pravind Jugnauth, de déposer devant la Commission d’enquête sur la drogue.  Par ailleurs, il estime qu’Arvin Boolell sera le grand perdant s’il gagne ou perd l’élection partielle au no 18.

Jimmy JEAN LOUIS/ Sanjay BIJLOLL

 Q: Comment se porte le secteur du tourisme à Maurice ? Est-ce que les chiffres sont prometteurs ?

R : Le secteur du tourisme se porte très bien. Les chiffres sont déjà très prometteurs sur une plus grande base. Je dois dire que nous projetons une croissance de 7% en termes d’arrivées touristiques. On aura une plus grande  amélioration par rapport à l’année dernière quand plusieurs lignes d’aviations étrangères, (dont KLM, Saudi Airlines, British Airways et la possibilité d’un vol de la Chine) vont desservir notre pays et aussi avec l’achat des nouveaux appareils par Air Mauritius.

Q : Qu’en est-il de votre ambition de faire de Maurice une ‘golf destination’ ?

R : Maurice est déjà une ‘golf destination’. Nous avons organisé des ‘golf courses’ et nous avons des terrains de golf qui comprennent 18 trous qui ont mis Maurice sur la carte de l’océan Indien.

Notre but est d‘attirer non seulement des golfeurs de grande classe, et qui sont reconnus mondialement, mais aussi des golfeurs et touristes asiatiques qui peuvent passer de bons moments avec leurs familles à Maurice.

Je dois aussi souligner que c’est depuis 2003 que nous évoluons sur une base professionnelle. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que l’île-aux-Cerfs compte un parcours de golf qui est considéré comme un bijou. Il fait partie des meilleurs terrains de golf dans le monde.

Q : L’affaire Lara Rijs est une mauvaise publicité pour l’image de Maurice. Est-ce que cela risque d’avoir un impact sur le tourisme en général dans notre pays ?

R : Maurice n’est pas le seul pays où des crimes sont commis. Des crimes sont commis partout dans le monde. Il ne faut pas oublier que, récemment, une mauricienne a été tuée à la Réunion et une autre à Paris en France.  De ce fait, je dirai que l’affaire Laura Rijs n’a rien à avoir avec le secteur du tourisme. Il ne faut pas faire d’amalgame.

Q : Sinon comment prévoyez-vous l’avenir de l’industrie ? Y a-t-il de nouveaux types d’hôtels qu’on doit construire ?

R : L’avenir du secteur du tourisme, s’il est durable, peut davantage créer de la richesse et générer des emplois  dans plusieurs autres secteurs qui concernent, entre autres, la musique, la peinture et l’entertainment. Aussi, il offre une panoplie de services et permet aux professionnels de ce secteur de s’épanouir et d’arriver ‘on top’.

On doit aussi avoir un environnement sain pour promouvoir un tourisme haut de gamme et augmenter le nombre de touristes à Maurice. Je dois souligner que Singapour, qui a une superficie plus petite que Maurice et 4 millions d’habitants, réussit quand même à attirer 16 millions de touristes par an.  Or, Maurice, qui compte 1,2 million d’habitants, a encore beaucoup de potentiel à exploiter et surtout un bel avenir devant elle.

Et comment régler les litiges entre les différents prestataires de services comme les taxis et les tours operateurs ?

J’ajouterais qu’avant, il n’existait pas des tours operateurs, mais que des taxis qui travaillaient pour les hôtels.  Aujourd’hui, le modèle a changé. Les tours operateurs vendent leurs produits, y compris des excursions et transports.  Et les taxis sont quelque peu pénalisés. Je me demande pourquoi l’ancien Deputy Prime Minister, Xavier-Luc Duval, n’a pas appliqué la solution qu’il avait proposé au Conseil des ministres lorsqu’il faisait partie du gouvernement. Bref, je dirai que tout le monde a le droit de bénéficier d’une part gâteau.

Q : Où en est-on au niveau de la libéralisation de l’accès aérien ?

R : La question de libéralisation de l’accès aérien fait débat depuis longtemps. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, préside un comité sur ce sujet. Cette année, Saudi Airlines pourrait desservir Maurice et Emirates Airlines, qui a déjà deux vols à son actif, effectuera quatre vols additionnels de Dubai en période de pointe.  Il y a aussi Turkish Airlines, qui est en train de desservir Maurice.

Je dois aussi faire ressortir qu’Air Mauritius fête ses 50 ans cette année. Notre compagnie d’aviation nationale est obligée de faire face à la compétition et non pas seulement prôner une politique de protection en faveur de ses passagers. Je n’ai aucun doute que le nouveau Chief Executive Officer (CEO), Somas Appavoo, a une grande vision pour l’épanouissement d’Air Mauritus. Pas seulement au niveau de l’Asie, mais aussi en Afrique.

Q : Abordons le volet politique. L’opposition crie aux scandales à tue-tête. Pourtant, une marche contre l’augmentation des prix des carburants réunissant le MP, MMM, PMSD et PTr a réuni à peine 500 personnes. Serait-ce un paradoxe ?

R : Je crois qu’il y a un disfonctionnement dans les médias et un matraquage contre le gouvernement par une section de la presse. Rien n’est bon pour certains journalistes. Par exemple, des compagnies (hôtels, des banques, le port, l’aéroport et le secteur des finances entre autres) enregistrent des gros profits. Mais certains journalistes de mauvaises foi et la presse dite indépendante et responsable ne le rapportent pas comme il le faut.

Aussi, comment peut-on dire que le gouvernement est impopulaire, alors que le congrès du ML s’est révélé être un grand succès et que la marche de protestation au Champ-de-Mars n’avait même pas réuni 300 personnes ? Il faut faire un référendum sur l’opposition et non pas sur le gouvernement.

Q : Mais à entendre l’opposition, chaque semaine au Parlement et en dehors, on aurait l’impression que le gouvernement doit partir. Qu’en dites-vous ?

 R : Je crois que c’est une forme de logique de la pensée uni           que que prônent la presse dite indépendante et certains membres de l’opposition. Cette presse là et le MMM n’ont pas digéré le fait de ne pas avoir gagné les élections en 2014. Le moins que je puisse dire, c’est que les ‘mauves’ souffrent d’une maladie incurable.

Q : Quelle appréciation faites-vous du dernier exercice d’appréciation de l’Express sur la performance des ministres ?

 R : Ce n’est pas la réalité. L’Express, qui n’est pas réaliste, a son propre agenda : détruire le gouvernement. Je n’attache aucune importance à l’exercice d’appréciation de ce quotidien sur la performance des ministres.  Je pense que le Premier ministre, a raison de demander à un membre de la presse s’il représente le peuple, quand ce dernier lui avait adressé une question concernant les fausses allégations de Veeren Peroomal contre le chef du gouvernement.

Q : Vous êtes légiste de formation, ancien président du Bar Council et un de ceux qui ont fait tomber des caïds alors que vous étiez au Parquet. Comment avez-vous pris la déclaration de Veeren Peroomal contre le Premier ministre ?

R : Je n’attache aucune importance aux déclarations de Veeren Peroomal contre le Premier ministre. Il a son propre agenda qui est de ternir l’image du Pravind Jugnauth et du gouvernement. Il est clair que Veeren Peroomal n’a aucune crédibilité. A travers ses témoignages, il veut jeter de la boue sur Pravind Jugnauth et le gouvernement.  Cet homme, qui est un commerçant de la drogue, est très dangereux.  Je ne comprends pas pourquoi la Commission d’enquête ne l’a pas questionné davantage. Il aurait été pris à son propre jeu.

Q : Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a exprimé son souhait de déposer devant la Commission d’enquête sur la drogue. Est-ce que c’est une bonne décision de sa part, selon vous ?

 R : C’est important que le Premier ministre aille déposer devant la Commission d’enquête sur la drogue. S’il ne va pas, certains pourront demander pourquoi il ne l’a pas fait. Pravind Jugnauth n’a rien à craindre.

Q : Faut-il suivre, comme le demande Rama Valayden, les principes de Lord Salmon sur le ‘reputational  damage’ ?

R : Personne, y compris les politiciens, n’est à l’abri d’une attaque sur sa réputation…

Q : Est-ce que le gouvernement aura un candidat au no. 18 ?

 R : Nous n’avons pas encore discuté. Je me demande pourquoi le gouvernement doit présenter un candidat au no. 18. C’est un siège qui ne nous n’appartient pas.  On doit laisser les membres de l’opposition battre entre eux pour obtenir ce siège. Quant à nous, je dirai que nous avons beaucoup de projets à réaliser et nous allons déployer tous les moyens nécessaires pour les concrétiser. Il ne faut pas gaspiller notre énergie.

Q : On parle beaucoup de tractations politiques, surtout après les célébrations de la fête nationale indienne mardi dernier… Certains avancent même qu’il y aurait eu une rencontre secrète entre Aadil Ameer Meea et Pravind Jugnauth. Il y aurait-il une réconciliation de la famille militante ?

 R : Je ne pense pas que Pravind Jugnauth puisse travailler avec Paul Bérenger, qui l’a traité de tous les noms et Rajesh Bhagwan, qui a fait des gestes pas très flatteurs à son égard au Parlement. Je suis d’avis que le MMM ne pèse plus très lourd sur l’échiquier.

Q : Quelle est aujourd’hui l’avenir politique du Muvman Liberater ?

 R : Avec le succès qu’a obtenu le ML, notre parti a démontré qu’il peut être présent dans les villes et villages. On veut continuer à consolider cette présence dans toutes les circonscriptions de l’île. Notre participation dans des débats sont très bénéfiques et je pense sincèrement que le ML a un grand destin.

Q : Lors d’une séance parlementaire, le député Aadil Meea du MMM avait adressé une question concernant la santé de  l’épouse de Ravi Rutnah. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

R : J’étais moi-même très dégoûté par la question qu’avait adressée Aadil Meea et ce genre d’acharnement, aidé par cette presse dite indépendante, pour critiquer les membres du gouvernement.  Je dénonce aussi avec force les mots qu’utilise le leader du MMM à l’égard de Ravi Rutnah. Je n’apprécie pas les préjugées de Paul Bérenger à l’égard de certains parlementaires.

Q : Pensez-vous qu’Arvin Boolell, votre cousin, pourra un jour prendre la place de Navin Ramgoolam, l’actuel leader du Parti travailliste ?

R : Je ne le pense pas. La dernière fois, il l’avait tenté, mais il n’a pas réussi. Les ‘bouncers’ du PTr l’avaient forcé de  quitter la réunion du Square Guy Rozemont. Arvin Boolell est parti en larmes. Ce jour-là, il a raté le coche. Pour moi, Navin Ramgoolam ne cèdera jamais son leadership à  Arvin Boolell. Ce dernier aurait dû partir et fonder son parti. Les travaillistes seraient venus avec lui et là, il aurait pris le leadership.

Q : Certains avancent que Ramgoolam envoie Arvin Boolell à l’abattoir au No. 18 ?

 R : Il y deux possibilités. Si Arvin Boolell est élu, c’est Navin Ramgoolam qui sort gagnant.  Et s’il n’est pas élu, c’est Arvin Boolell qui perd. Dans les deux cas, Boolell sera perdant. Pour moi, Arvin Boolell n’aurait pas dû se présenter comme candidat du Parti travailliste dans cette élection partielle.

 Q : Le président de la France, Emmanuelle Macron, appelle à la retenue et d’en finir avec cette recherche incessante du scandale.  Comment accueillez sa déclaration ?

R : Il a parfaitement raison. On ne peut avoir la liberté de détruire la réputation de quelqu’un, car cela cause beaucoup de préjudices une fois que le mal est fait. Je le soutiens.

 

Posted by on Aug 23 2017. Filed under Actualités, En Direct, Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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