Décès de Marclaine Antoine



Le ségatier a quitté ce monde laissant derrière lui une immense richesse musicale

La scène musicale mauricienne est en deuil. Marclaine Antoine, ségatier et musicien très connu, s’est éteint mardi soir (31 octobre) à l’âge de 71 ans, après une longue maladie. Cette figure artistique incontournable de la culture mauricienne était atteinte de diabète depuis sa cinquantaine. Durant la nuit de ce mardi soir, la maladie a eu raison de lui alors qu’il était sur son lit chez lui. Son corps a été exposé à son domicile à Camp le Vieux ce vendredi et ses funérailles auront lieu samedi.

Le décès du chanteur est une perte pour la culture mauricienne, car il était considéré comme une encyclopédie de notre patrimoine, griot de notre héritage matériel et immatériel pour ceux qui l’ont côtoyé.  A 71 ans, l’un des plus solides piliers du séga mauricien s’en est allé, laissant derrière lui un immense héritage artistique, ainsi qu’un trésor d’instruments de musique rassemblés dans sa maison, véritable musée.

Marclaine Antoine a eu une riche carrière musicale. Il était surtout connu pour son talent de musicien et sa passion pour les instruments de musique. Il a fait danser et vibrer plusieurs générations. La musique et les textes de Marclaine Antoine étaient d’une richesse incroyable. Il a su porter très haut le séga mauricien lors de ses déplacements à l’étranger. La guitare n’était néanmoins pas son seul atout. Ce vif ségatier mauricien créait ses propres instruments et ne voulait pas laisser disparaître les instruments d’antan.  Ses titres les plus connus sont intitulés «  Bel Bato », « Bayé Coco » ou « Kapiten di Kor ».

Marclaine Antoine, musicien et arrangeur était aussi un ancien conseiller du ministre des Arts et de la culture. Il était connu pour sa grande gueule, mais surtout pour son franc-parler. Sa prise de position sur le boycott des artistes du spectacle de la Fête de l’Indépendance n’avait pas laissé insensible. Il laisse derrière lui l’héritage de son histoire et de son militantisme musical. Amoureux d’objets antiques, il possédait aussi une grande collection  qui faisait sa fierté.

Les autorités mauriciennes n’avaient pourtant reconnu l’importance de cet artiste que sur le tard. La soixantaine bien sonnée, Marclaine Antoine avait été incarcéré en 2004 parce qu’il possédait des fusils de collection. La loi avait décidé que c’était illégal.  En revanche, le gouvernement des Seychelles l’avait élevé à la dignité d’ambassadeur culturel des Seychelles.

 

Le chanteur généreux dans le partage et savait distribuer des claques verbales avec un air de défi qui le caractérisait. Le musicien lançait même que cela lui arrivait d’être guérisseur. Sa façon de parler avec autorité venait de sa longue expérience, nourrie d’une vie personnelle mouvementée, et d’une carrière professionnelle remplie.

Depuis quelque temps, Marclaine Antoine n’était pas peu fier de livrer son savoir sur Facebook. Tous les jours, c’était soit la photo d’un objet inconnu, un masque, une sirandann…  Il avait aussi lancé que : «à la Réunion, je suis considéré comme un ethnomusicologue. Aux Seychelles, je suis considéré comme un griot. À Maurice, je suis considéré comme un nwar tcholo ».

La perte de Marclaine Antoine est une grande tristesse pour la nation mauricienne devait déclarer Bruno Raya, leader du groupe OSB. Il affirme que c’est le segatier qui l’a aidé à faire ses débuts dans l’industrie musicale.

Plusieurs autres artistes, dont Alain Ramanisum, Lin et Linzy Bacbotte entre autres ont aussi rendu un vibrant hommage à cet artiste hors pair.

 

 

 

Posted by on Nov 6 2017. Filed under Featured, Sci-Tech. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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