La Congolaise déterminée à se battre pour la victoire de la parité



La création d’associations et d’organisations féminines en République Démocratique du Congo (RDC), a incité la femme à s’identifier comme une force politique, économique, et sociale, qui a un rôle à jouer dans le pays. Face à la crise multidimensionnelle que traverse la RDC, sur le plan social, politique et économique, la Congolaise est présentée comme un moteur et un artisan de la paix dans la mesure où elle est la première victime des affres de la guerre car elle assiste impuissante à la mort de ses enfants et à la destruction du tissu économique.

La Congolaise a atteint la maturité. Elle est apte désormais à assumer ses responsabilités en tant que partenaire de l’homme et à apporter sa pierre à l’édification de la nation. Jadis reléguée au second plan, elle s’est, au fil des années, frayé un chemin en vue de sortir du cadre de la maison et de la cuisine où l’avaient successivement confinée le colonisateur puis le pouvoir autochtone, pour être aujourd’hui une partenaire à part entière de l’homme. C’est dans cette perspective qu’elle participe à la vie nationale, contribuant ainsi au développement de la société.

Le mouvement d’émancipation de la femme a commencé seulement à l’avènement de la deuxième République. Pour la première fois en 1966, une femme, Sophie Madeleine Lihau Kanza, est hissée au rang de ministre des Affaires sociales. Dès lors, l’ascension de la Congolaise s’est réalisée de manière rapide et  fulgurante. Alors que la loi fondamentale et la Constitution de 1964  ne lui accordait  ni le droit de vote, ni celui d’éligibilité, la Congolaise prend part pour la première fois dans l’histoire du Congo au référendum constitutionnel en 1990. En effet, la Constitution de 1967 avait proclamé le principe sacré d’égalité de tous les Congolais devant la loi. C’est ainsi que les Congolaises enfin réhabilitées et fières de leur nouvelle personnalité, se sont rendues massivement aux urnes.

Quelques années plu tard, les Congolaises sont représentées à tous les échelons de la vie nationale avec à l’époque le slogan ; « Homme nouveau, Femme nouvelle ». Le parcours suivi par la Congolaise est pourtant long et parsemé d’embuches et de préjugés. Mais aujourd’hui, elle est présente à tous les rendez-vous de la vie nationale et dans tous les secteurs de la vie publique que privée.  Encouragée par le mouvement d’émancipation, la Congolaise s’est lancée bravement à l’assaut de tous les secteurs

La Congolaise a franchi le Rubicon en intégrant des secteurs jusque-là exclusivement réservés aux hommes, à savoir, l’armée où l’on compte des femmes allant du grade de deuxième classe aux officiers supérieurs, la justice qui héberge une pléthore des magistrates, des inspectrices judiciaires, des greffières, le Parlement où celles-ci siègent comme députés et sénateurs, le gouvernement où des femmes ministres et mandataires publiques contribuent aux grandes décisions de l’Etat, sans oublier celles qui s’adonnent aux affaires. C’est dans le secteur économique et surtout dans le commerce que les femmes se sont imposées d’une manière spectaculaire, particulièrement dans l’effort de faire survivre la famille pendant cette période de basse conjoncture.

Dans ce contexte, la Congolaise a prouvé sa puissance d’imagination et de dépassement pour braver des situations sociales désespérées. Cette politique d’émancipation a également ouvert d’autres horizons aux femmes, notamment par rapport à l’instruction et la formation. Ne dit-on pas que «éduquer une femme, c’est éduquer une nation » ? En vue d’éliminer complètement les injustices et les discriminations dont les femmes font encore l’objet, la RDC a adhéré à plusieurs instruments internationaux, notamment à la Déclaration Universelle des droits de l’homme et plus récemment au Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement.

Cependant malgré les efforts fournis et contrairement aux autres pays de la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC), les Congolaises rencontrent encore des difficultés sur le chemin de leur épanouissement. Sur le plan politique, elles sont sous  représentées, bien que les autorités du pays et les lois  préconisent la parité eu égard aux  30% recommandés. Cette situation est inhérente au taux d’instruction très bas dont souffrent les Congolaises. La femme mariée, par ailleurs, est en train de se battre contre l’incapacité juridique qui lui colle à la peau. Dans ce vaste mouvement d’émancipation et d’intégration de la Congolaise, l’essentiel à retenir est la prise de conscience de la femme de ses capacités et de ses responsabilités pour la bonne marche de la société.

Arthur Kayumba est journaliste en RDC. Cet article fait partie du service d’opinions et de commentaires de Gender Links.

 

Posted by on Jul 4 2012. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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