Suárez frappe en plein cœur, Benzema s’amuse



Malgré un Karim Benzema en forme divine, le Real Madrid est tombé au Camp Nou (2-1) et a peut-être dit adieu au titre. La faute au réalisme de Suárez, qui s’est fait une belle place dans le cœur des socios.

Ce soir à Barcelone, tout tourne autour de l’alphabet. Quand tout le monde attendait un duel entre six lettres, qui devait opposer deux B et un C à un M, un S et un N, seules deux d’entre elles se sont montrées. Deux consonnes pour un match, même dans Des chiffres et des lettres, ça n’arrive jamais. Côté madrilène, si CR7 marque, c’est bien Benzema qui réalise un match complet. Agile, inspiré, juste, le Français signe une première mi-temps d’un B majuscule. Bale bouge beaucoup, mais boit la tasse dans une défense en place. À Barcelone, on cherche encore au fond du sac du Scrabble où est la lettre M. Mais Messi semble métamorphosé depuis son match face à Manchester City. Et comme le N est ce soir trop maladroit, on se repose sur une autre nouvelle allitération. Et c’est bien Suárez qui siffle sur les têtes des défenseurs de la Maison Blanche. Et qui offre ce 229ème Clásico au Barça d’un coup de flingue.
L’Espagne aux Français

Ce soir au Camp Nou, tous les indicateurs sont au vert pour vivre un très grand match. Excepté James, blessé au pied, les compositions n’offrent aucune surprise. Les socios du Barça accueillent les 22 acteurs de ce 229e Clásico d’un superbe tifo. Le duel tant attendu entre la BBC et le MSN peut enfin démarrer. Et très rapidement, un homme se met en valeur. Celui qui a marché sur Manchester City, celui qui semble capable de ridiculiser tout le monde, Kroos y compris (3′). Mais très vite, la Pulga s’endort. Le round d’observation ne dure que douze minutes, le temps qu’il faut à Benzema pour trouver Ronaldo, seul au deuxième poteau. Sa reprise du droit frappe la barre et lance le match de la meilleure des manières. Appliqués, les hommes de Carlo Ancelotti ne se ruent pas à l’attaque pour autant et laisse le ballon à Neymar, histoire de pouvoir lui mettre quelques taquets. Un taquet, il y en a en trop sur Luis Suárez.

Lionel Messi se charge du coup franc côté gauche et dépose un ballon sur la tête de Jérémy Mathieu, qui ouvre le score, bien aidé par un Ramos un peu laxiste sur le marquage (19′). Un roux libre de tout marquage. Un roux cool. Qu’on serait même tenté d’appeler le roux carnage tant il est solide derrière. En atteste ce tacle impeccable sur Karim Benzema (26′) qui ne supporte pas que son titre de meilleur Français du soir lui soit usurpé. Du coup, Rim-K dégaine une passe décisive géniale, en talonnade, pour CR7 qui se fait une joie d’égaliser (32′). La double peine pour le Barça, qui pleurait encore le raté de Neymar, seul face au but quelques secondes plus tôt. Dès lors, on comprend bien que ce match peut basculer très rapidement. Les Merengues reprennent le contrôle du ballon, et il faut un tacle Piqué des hannetons pour empêcher Bale d’offrir un doublé au Portugais (38′). Enfin arrive le moment qui fera forcément polémique, demain, à la machine à café. Bale marque (39′), mais l’arbitre de touche refuse le but pour un hors-jeu de Ronaldo, qui dévie le ballon sur le Gallois. En feu depuis son but, le natif de Madère allume une nouvelle mèche, forçant Bravo à se détendre. Barcelone souffre énormément, et retourne aux vestiaires en cherchant partout Lionel Messi.
El Pistolero flingue le Real

Au retour des vestiaires, les Madrilènes sont toujours aussi faciles. Sans tomber dans le chauvinisme primaire, force est de constater que Karim Benzema réalise un match de patron. Toujours dans le bon tempo, l’attaquant manque même de marquer au terme d’une action collective impressionnante de maîtrise (49′). Seulement, Bravo tient son rôle de dernier rempart. À trop jouer, la Maison Blanche laisse ses portes ouvertes derrière. Si Lionel Messi refuse d’y entrer, Luis Suárez s’invite à la fête. À la réception d’une passe parfaite de Daniel Alves, l’Uruguayen met tout le monde dans le vent d’un contrôle exemplaire et envoie sa frappe dans le petit filet de Casillas, battu sur sa droite (56′). C’est tout ce qu’il fallait pour que les Catalans reprennent le contrôle du jeu. Comme lors de chaque Clásico, les contacts sont réguliers et très appuyés. Mais tout vice aura sa peine à lui seul destinée. Une belle citation de Corneille, vérifiée sur le terrain.

À l’heure de jeu, neuf cartons jaunes ont déjà été distribués, dont six pour les Merengues. Dommage, car à force de se découper, les joueurs abandonnent le jeu. Pepe laisse sa place à fiston Varane (73′) juste avant que Messi ne sorte enfin de sa torpeur pour placer une frappe enroulée qui passe de peu à côté. Le match tourne clairement en faveur du Barça, qui multiplie les occasions sans toutefois parvenir à creuser l’écart. La faute à un Neymar certes remuant, mais bien trop maladroit devant le but. Seule éclaircie dans cette mi-temps bien sombre du Real, une frappe contrée de Benzema – qui d’autre ? – qui force Bravo à sortir une nouvelle parade (78′). Vu que ce n’est pas trop dur dur d’être un latéral blaugrana ce soir, Jordi Alba offre un tour de manège au milieu de terrain madrilène. Par deux fois (86′, 87′), Casillas empêche les siens de sombrer. En vain. Coup de sifflet final. Barcelone est à +4, et prend une belle option sur le titre.

Posted by on Mar 23 2015. Filed under Sports. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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