Au Parlement demain, l’augmentation des salaires des élus débattue



Il a peu de chance que le Pay Research Bureau arrive à convaincre les sceptiques sur la nécessité d’octroyer des salaires mirobolants aux élus. Car c’est une petite loterie mensuelle que toucheront nos élus bientôt. L’assemblée nationale sera appelée à avaliser les salaires mensuels de la présidente de la République, des membres du gouvernement et des autres élus avec effet rétroactif au 1er janvier dernier.

En effet, deux projets de loi, à savoir The President’s Emoluments and Pension (Amendment) Bill et The National Assembly Allowances (Amendment) Bill, sont inscrits à l’ordre du jour de ce mardi 07 juin 2016, au nom du Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, en première lecture.

Une hausse entre 5 et 8% est prévue. Le salaire du Premier ministre sera désormais de l’ordre de Rs 552 650, celui d’un ministre de Rs 349 685. Un PPS touchera Rs 246 210 tandis qu’un député aura droit à Rs 157 485. Quant au salaire du leader de l’Opposition, il se chiffre désormais à 253 710.

Le nouveau barème des allocations mensuelles varie de Rs 367 085 pour la présidente de la République à Rs 74 350 pour les Backbenchers en passant par Rs 290 000 pour le PM et Rs 200 000 pour les ministres

La semaine prochaine, faute de budget, l’Assemblée nationale sera appelée à avaliser le nouveau barème des allocations mensuelles pour les membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale aussi bien que pour la présidente de la république et le vice-président.

Le nouveau barème des allocations mensuelles varie de Rs 367 085 pour la présidente de la république à Rs 74 350 pour les Backbenchers en passant par Rs 290 000 pour le chef du gouvernement et Rs 200 000 pour les ministres. Il faut savoir que dans cette dernière catégorie, il faudra ajouter d’autres allocations, comme pour l’embauche du Constituency Clerk ou encore pour la facture de carburant ou autres allowances qui ne sont pas mentionnées dans le texte de loi.
Selon Jaivarasen Curpen Naick, directeur du PRB : « Si vous analysez la grille des salaires, vous verrez que les parlementaires n’ont pas reçu plus de Rs 8 000 de compensation. C’est pareil pour les hauts fonctionnaires de la fonction publique. Je dois respecter cette relativité. Je ne peux pas, par exemple, donner un salaire de Rs 300 000 à un ministre. Il faut toujours que les salaires soient alignés… Prenez le salaire du PM par exemple. Il n’a reçu qu’une compensation de 3 %. Ceux au bas de l’échelle ont obtenu une compensation située entre 10,4 % et 16 %. »
Ainsi, dorénavant, les Allowances seront versées comme suit :

– Président de la république : Rs 367 085 par mois, soit un budget de salaires annuels de Rs 3 552 000 et une Duty Allowance de Rs 853 020

– Vice-President de la république, Rs 254 300, soit des salaires annuels de Rs 2 472 000 et une Duty Allowance de Rs 579 600

– Premier ministre : Rs 290 000 par mois, soit une Annual Allowance de Rs 3 480 000 excluant d’autres allocations

– Premier ministre adjoint : Rs 206 000 par mois, soit des salaires annuels de Rs 2 472 000 sans les allocations

– Vice-Premier ministre : Rs 203 000 (Rs 2 435 000 par an)

– Ministres : Rs 200 000 par mois (Rs 2,4 millions par an)

– Speaker : Rs 200 000 par mois (Rs 2,4 millions par an)

– Leader de l’opposition : Rs 158 000 par mois (Rs 1 896 000 par an)

– Chief Whip : Rs 146 000 par mois (Rs 1 752 000 par an)

– Parliamentary Private Secretary : Rs 140 000 par mois (Rs 1 680 00 par an)

– Deputy Speaker : Rs 140 000 par mois (Rs 1 680 000 par an)

– Whip : Rs 102 500 par mois (Rs 1 230 000 par an)

– Chairman PAC, Deputy Chairman of Committees et Deputy Chief Whip : Rs 92 000 par mois (Rs 1 104 000 par an)

– Backbencher : Rs 74 350 par mois (Rs 892 200 par an).

Il va de soi qu’avec les ajustements dans les allocations ministérielles et parlementaires, des révisions devront suivre pour les salaires des nominés politiques et autres Senior Advisers, dont les allocations, dans certains cas, crèvent déjà la barre des Rs 100 000 par mois.

Selon Raj Meetarbhan, « les citoyens suffisamment naïfs pour croire que la politique n’est pas un métier mais une vocation dénuée de toute motivation financière doivent perdre leurs illusions. Un coup d’oeil au tableau des salaires permet de constater que la politique devient, plus que jamais, un moyen de gagner sa vie très bien.

La profession politique est aujourd’hui une activité bien rémunérée. D’autant plus que les salaires officiels sont souvent complétés par des indemnités diverses. De plus, une pension généreuse est garantie au parlementaire à la retraite pour peu qu’il ait siégé pendant deux législatures au moins.

Certains peuvent vouloir justifier les salaires mirobolants des dirigeants du pays en arguant que c’est une façon de se prémunir contre les tentations de corruption. Ce n’est pas le cas. L’expérience a démontré que les politiciens les plus fortunés sont souvent les mêmes qui sont tentés de s’enrichir par des moyens illicites. Ce ne sont pas des salaires élevés qui permettent de résister à la tentation de la corruption, mais la probité. »

Les propositions du Pay Research Bureau d’augmenter les salaires des ministres et des députés ont été longuement discutées lors du bureau politique du MMM, lundi 23 mai. Même si les membres de ce parti reconnaissent qu’ils n’ont pas été officiellement informés des recommandations, ils ont tenu à prendre position.

«Si jamais ce qui a été rapporté dans la presse est vrai, le MMM demande au gouvernement de revoir à la baisse les augmentations proposées pour tous les parlementaires afin d’envoyer un signal à la population en cette période difficile», a déclaré Ajay Gunness, secrétaire général du MMM, à l’issue du bureau politique.

Rezistans ek Alternativ suggère aux ministres et aux députés de verser 1% de leur salaire dans le Fond National de Pension en signe de solidarité, comme l’ont fait les travailleurs du Port après avoir reçu une augmentation salariale.

Emmanuel Blackburn, un citoyen engagé, soutien : « L’augmentation des salaires des élus – payée des fonds publics et non méritée en raison de la performance mitigée du gouvernement – en est une autre preuve. Pire, elle ne distingue pas une carrière politique d’un sacerdoce, confond servir et se servir et, in fine, frise le mépris pour ceux dont on prétend défendre les intérêts. Tandis qu’à défaut d’un minimum de compassion, le citoyen est en droit de s’attendre à un devoir de solidarité de ses représentants au parlement. Pour bannir cette fatalité affligeant les centaines de milliers de laissés-pour-compte de notre société. En effet, eu égard aux difficultés innommables auxquelles sont confrontés nos concitoyens, refuser les augmentations proposées par le Pay Research Bureau est, au-delà du symbole de la noblesse du partage, une exigence de la décence. »

Tandis que Sangeet Fowdar rappelle l’esprit de sacrifices des élus pour se mettre au service du peuple. A titre d’exemple, il affirme ne touchait que 40% de ce qu’il aurait pu gagner dans le secteur privé. « Je ne dispose qu’un jour de libre par semaine. Qui voudra me donner un travail pour un jour? » s’est-il interrogé.

Posted by on Jun 6 2016. Filed under Actualités, Economie, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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