Afrique du Sud: Cyril Ramaphosa à la tête de l’ANC, quel avenir pour Jacob Zuma?



En Afrique du Sud, après la victoire de Cyril Ramaphosa à la tête de l’ANC, le parti au pouvoir, les regards se tournent désormais vers le président Jacob Zuma, embourbé dans les scandales. Il n’est certes plus président de l’ANC, mais il reste président du pays jusqu’aux prochaines élections en 2019. Et trois de ses alliés ont été élus parmi les six postes exécutifs du parti. On connaîtra ce mercredi 20 décembre, dernier jour de la conférence nationale de l’ANC, les 80 membres qui composent le Comité exécutif national (NEC). Un résultat déterminant pour compter les soutiens réels de Cyril Ramaphosa.

Jacob Zuma va-t-il rester président du pays jusqu’à la fin de son mandat ? Il y a une semaine, les analystes prédisaient qu’en cas de victoire de Cyril Ramaphosa à la tête de l’ANC, le parti rappellerait son candidat Jacob Zuma. Mais aujourd’hui, rien n’est moins sûr.

Cyril Ramaphosa n’a pas obtenu la majorité au sein de la nouvelle direction. Et n’est pas en position de contraindre Zuma au départ. Le nouveau président du parti va déjà devoir gérer un « top 6 » de l’ANC divisé, puisque plusieurs proches de Jacob Zuma ont été élus à trois postes clés. Cyril Ramaphosa doit donc s’assurer une majorité confortable au sein du Comité exécutif national pour espérer mener à bien ses réformes.

Révocation ?

Par ailleurs, seul un vote d’une majorité des membres du Comité exécutif de l’ANC peut révoquer un président en exercice de ses fonctions. Si Cyril Ramaphosa n’obtient pas une majorité, il sera certainement forcé de cohabiter avec Jacob Zuma jusqu’à la fin du mandat de celui-ci.

A moins, estime le politologue Richard Calland, qu’il puisse convaincre la direction de l’ANC que Jacob Zuma est un devenu un obstacle pour le mouvement. « Cela va être difficile, mais il doit les convaincre qu’ils sont tous ensemble dans le même bateau. Et qu’ils doivent remettre l’ANC à zéro afin de pouvoir gagner les élections de 2019. Et que pour obtenir cela, il faut se débarrasser de Jacob Zuma rapidement, dès le début de l’année prochaine », analyse-t-il.

Un président qui croule sous les scandales

Zuma fait face à de nombreux scandales qui ont passablement terni l’image du parti. Il est notamment menacé par la réouverture de plus de 780 charges de fraude et corruption dans une vieille affaire de contrat d’armement.

Et il fait face à de nouvelles accusations de collusion avec une richissime famille d’hommes d’affaires, les Gupta. La semaine dernière, la justice lui a d’ailleurs donné 30 jours pour mettre en place une commission d’enquête sur ces nouvelles accusations.

La dernière journée de cette conférence nationale de l’ANC (African National Congress), ce mercredi, devrait donc donner de nombreuses indications sur les perspectives du mandat de Cyril Ramaphosa.

Après l’annonce de la composition du Comité exécutif national, Cyril Ramaphosa prendra officiellement la parole à la tribune, pour son premier discours en tant que président du parti au pouvoir. Un moment important qui permettra d’en savoir plus sur le programme du nouveau chef, et sur ses ambitions.

Posted by on Dec 20 2017. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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