Rajni Lalah : « Que les autorités viennent de l’avant avec un programme officielle pour le désamiantage des maisons EDC »



Une marche pacifique contre la présence de l’amiante dans des maisons EDC a eu lieu dans les rues de la capitale, ce vendredi 6 juillet 2018. L’initiative revient au mouvement Lalit qui à travers cette marche de protestation a tiré la sonnette d’alarme concernant les dangers que risquent les gens qui résident dans de ce type de maison.

Ashley Jacques

Des habitants devant de diverses régions de l’île notamment Case-Noyale, St Hubert, Henrietta, L’Escalier, Ste Catherine, Bel Ombre entre autres ont défilé dans les rues de la capitale pour protester contre la présence de l’amiante dans leurs maisons. Construite dans les années 60 après le passage du cyclone Carole avec l’aide de l’European Development Community (EDC), ces 3113 maisons repartîtes dans quelques 59 cités représentent désormais un « véritable danger » pour ses occupants compte tenu que l’amiante est l’une des principales causes du cancer selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Pancarte en main, les manifestants scandaient « lakaz lamiante danger » ou encore « lakaz lamiante casser bizin refer ». Roubie Mauree, Divamanee et Goindama, tous des habitantes de la Cité EDC à L’Escalier affirment vivre un véritable calvaire.  « Nou lakaz coulé couma ene panier persé ek en pliss l’amiante li bien dangerer pou nou la santé. Nou ti envi ki lotorité prend nou conte », fulminent-elles. Ces dernières confient que leur quartier compte une quarantaine de maisons de ce type et que la plupart sont dans un état décrépitude.

 Le constat est aussi alarmant à Cité Sainte-Catherine, une cité ouvrière située à Saint-Pierre. Jocelyn Folette et Danielle Gabriel qui ont participé à cette manifestation affirme qu’il n’existe pas moins de 50 maisons en amiante dans leur localité. La santé des habitants est perpétuellement menacée, ces derniers étant exposés aux matériaux toxiques susceptibles de provoquer plusieurs maladies.  Vivre dans ces maisons comporte d’énormes risques, mais Jocelyn et Danielle affirment qu’ils n’ont guère le choix. « Nous demandons à notre Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui est aussi le député de notre circonscription de nous venir en aide et de trouver une solution durable pour ces 3000 familles mauriciennes qui vivent dans ces types de maisons », poursuit-il.

Rada Kistnasamy, porte-parole de Lalit concède que l’amiante est un problème très grave que les autorités doivent voir de très près. « L’heure est grave, il est grand temps que les autorités trouvent une solution pour ces personnes. Au niveau de Lalit, nous allons intensifier nos mobilisations tant qu’on n’aura pas une réponse », dit-il.

Pour sa part, Rajni Lallah, autre membre de Lalit, déclare que le rapport Adison en 2002 commandé par Paul Bérenger; un rapport du ministère de la Santé datant de 2006 et les rapports du Commission Justice et Vérité de 2011 plaide tous pour la destruction des maisons en amiante. Elle affirme d’ailleurs que l’actuel gouvernement avait annoncé à travers l’émission d’un communiqué qu’il procédera au désamiantage des maisons.

Lalit est aussi rejoint par les membres de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP) dans cette démarche. Jane Raggoo et Reaz Chuttoo demandent au gouvernement d’implémenter les propositions du rapport Adison publié en 2002 car il y va de la santé des citoyens.

Posted by on Jul 9 2018. Filed under Actualités, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Leave a Reply

Search Archive

Search by Date
Search by Category
Search with Google

Photo Gallery

Copyright © 2011-2016 Minority Voice. All rights reserved.