Consent Form…« Certains légistes de l’opposition donnent un mauvais signal de patriotisme à notre peuple »



« Ils veulent déstabiliser le pays économiquement et socialement et ce à tout prix »

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts concernant le ‘consent form’ à l’égard des vaccins AstraZeneca et Covaxin. A cet effet, bon nombre des hommes de loi ainsi que des intellectuels, politiciens, syndicalistes, voire des médecins ont énergiquement dénoncé l’attitude de ceux qui se sont prononcés contre les deux vaccins et le consentement. Dans ce contexte, LE XOURNAL, a accueilli les opinions et impressions de certains avocats, dont ceux qui ont jugé utile de se faire vacciner pendant cette période de confinement.

Sanjay BIJLOLL

Me Ravi Rutnah  « Ce sont des stratégies très bien orchestrées et motivée par la malhonnêteté et parfois à cause de l’ignorance »

Me Ravi Rutnah a énergiquement dénoncé l’attitude de ceux qui expriment contre certaines clauses du ‘consent form’. Selon ses dires, il n’y a pas de polémique telle quelle. Or, ce sont des stratégies très bien orchestrées par des politiciens et une section de la presse parfois motivée par la malhonnêteté et parfois à cause de l’ignorance. « Ils veulent simplement déstabiliser le pays économiquement et socialement et ce à tout prix », soutient-il.

Manipulation de l’opinion publique

D’autre part, l’ancien parlementaire affirme qu’il y a trois volets en ce qui concerne le vaccin AstraZeneca et Covaxin. « Premièrement, la politique nationale. Deuxièmement, la politique internationale contre l’Angleterre et l’Inde. Troisièmement, la désinformation par une section de la presse et des internautes manipulés », dira l’homme de loi qui a ajouté ceci : « Au niveau national, il y a une bande des politiciens/politiciennes et une section de la presse qui manipulent l’opinion publique pour faire croire que le vaccin est dangereux et ils sont en train de faire croire qu’il ne faut pas se faire vacciner à cause des clauses sur le ‘consent form’. En fait, ce ne sont pas des incompétents et des amateurs qui ont ‘drafté’ les clauses. Je suis d’avis qu’ils ont pris l’avis légal avant de mettre noir sur blanc. On sait très bien et il ne faut pas être un avocat de savoir qu’on ne peut pas céder nos droits constitutionnels en particulier sections 3, 4, 6, 7 et 9. D’autre part, en droit civil on ne peut pas renoncer à la jouissance des droits civils et libertés fondamentales. Malgré les clauses qui sont stipulées sur le ‘consent form’, l’Etat ne peut pas déroger à ses obligations délictuelles, contrairement à la section 2 de la « State Proceedings Act 1953 », souligne-t-il.

En ce qui concerne la politique internationale, Me Ravi Rutnah a soutenu que le vaccin AstraZeneca est fabriqué en Angleterre en collaboration avec l’Inde. « L’Angleterre n’est plus dans l’Europe Uni et d’autre part, l’Inde est devenu le plus grand exportateur de ce vaccin. Alors, ça fait beaucoup de la jalousie et de remous en Europe et dans les autres pays », explique-t-il.

Mettant l’accent sur le vaccin l’AstraZeneca et le Covaxin, l’homme de loi a indiqué qu’il y a des désinformations par la presse et des politiciens malhonnêtes ou ignorants qui ont semé la panique au sein de la population. « Ces derniers n’ont pu déstabiliser le pays durant la première vague de la pandémie de la Covid-19, soit l’année dernière. Ils n’ont pas réussi, malgré l’unité de l’opposition et de la presse/politiciens et Bruneau Laurette, a-t-il soutenu.

Parlant de la polémique entourant le Covaxin, l’ancien parlementaire a fait ressortir ceci : « Si le Covaxin était dangereux, le Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, n’aurait pas dû se faire vacciner en tant qu’un Chef d’Etat. A Maurice il y a trop de personnes qui aiment critiquer le gouvernement indien pour des raisons politiques et communales ».

Aux dires Me Ravi Rutnah, c’est le moment le plus propice pour eux de s’acharner contre le gouvernement. « Il est malheureux de constater qu’il n’y a pas suffisamment de communication par des personnes qui rayonnent autour de l’entourage du Prime Minister’s Office, qui normalement auraient dû donner des conseils appropriés au PMO.  De plus, personne n’a le droit de toucher l’autrui sans permission à l’exception dans le cas d’un accident. Même quand vous êtes à l’hôpital avant de faire une piqure, le médecin ou l’infirmier doit avoir votre consentement mais en pratique, on ne demande pas votre consentement expressément. On donne notre consentement par rapport à nos conduits. L’autre exemple est quand un médecin pratique une opération soit le patient ou un proche donne son consentement pour faire l’intervention en question. En cas de négligence, ni le médecin et ni l’Etat peut s’épargner des actions légales malgré ce ‘consent Form’ », dira-t-il.

Mesures prises pour combattre la Covid-19

Dans un autre ordre d’idées, l’homme de loi déclare que les mesures prises par le ‘Covid Committee’ dans son ensemble sont très efficaces. « D’ailleurs, ils ont déjà fait leurs preuves. Il faut saluer le gouvernement, le Premier ministre, Pravind Jugnauth et ministre de la Santé et du Wellness’, Kailesh Jagutpal, ainsi que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour leur manœuvre extraordinaire durant une période très exceptionnelle et difficile », précise-t-il.

Période de confinement

Interrogé comment il vit la période confinement, Me Ravi Rutnah a laissé entendre que : « Normalement, je reste à la maison. On passe notre temps en famille et ensemble, on profite de travailler dans notre jardin et de faire la cuisine. Mon épouse et moi nous sommes avocats. On travaille sur nos dossiers à la maison, sauf lors des cas urgents, on se rend à la cour et au poste de police pour assister nos clients.  On profite aussi du temps pour parler à des amis, collègues avocats et aux membres de notre famille sur WhatsApp ou Signal ».

Me Arshaad Toorbuth : « Les Mauriciens ne peuvent pas se laisser leurrer par des politiciens concernant le ‘Consent Form’»

Me Arshaad Tooorbuth a d’emblée situé l’initiative du gouvernement et des autorités concernées pour combattre la deuxième vague de la pandémie de la Covid-19. « Nous avons remporté la première manche, et avec le soutien de la population, nous allons remporter cette deuxième manche aussi. Mais, regardez ce qui se passe autour de nous : une année après la première vague, les grands pays européens peinent à se relever. Dans ces pays, le droit au vaccin est réservé uniquement à une catégorie de personnes : Les ainées, les ‘front liners’, et les personnes vulnérables. Ici, nous avons de la chance que la campagne de vaccination soit nation-wide avec aucune restriction concernant l’âge de se faire vacciner. En passant, il faudrait aussi saluer l’initiative de l’Economic Development Board (EDB), qui à travers de sa plateforme, a réussi à ‘target’ les différentes couches de la société pour se faire vacciner », a-t-il soutenu.

L’homme de loi a, par ailleurs énergiquement dénoncé l’attitude de ceux qui ont critiqué l’utilisation de l’Astra Zeneca et de Covaxin dans notre pays. A ce sujet, il a dit ceci : « Certains ont voulu créer une polémique et décourager, voire faire peur aux Mauriciens pour ne pas se faire vacciner. Or, ces deux vaccins ont déjà fait leur preuve dans plusieurs pays, non seulement en Inde mais aussi ailleurs. Tout le monde a droit au vaccin. Il faudrait décider de ce qu’on veut : On a prié pour que les scientifiques inventent un vaccin et c’est fait, et alors que la campagne de vaccination est en cours, on a voulu faire tout un faux débat sur l’efficacité de ce vaccin. Et maintenant que les doses de l’AstraZeneca sont épuisées, les mêmes personnes vous disent qu’ils ne veulent pas de Covaxin, car ils préfèrent l’AstraZeneca ! Cela étant dit, il faudrait savoir que l’Agence Européenne et des autres instances internationales ont démenti les effets néfastes de ces deux vaccins ».

Il a ainsi souligné que plusieurs pays, dont l’Angleterre, la France, Zimbabwe, Iran et les Etats- Unis ont déjà administré plusieurs vaccins, soit dans leurs pays respectifs. D’après le New York Times, le Covaxin est déjà utilisé au Zimbabwe, l’Iran, et l’Inde.

Soutenant que tous les vaccins comportent certains ‘side effects’, l’homme de loi a lancé un appel à la population de ne pas se laisser leurrer et berner par des politiciens qui n’agissent pas comme des patriotes et de ne pas politiser l’affaire concernant le ‘consent form’ et le droit de vaccin’.

A ce sujet, il a fait comprendre que chacun doit assumer sa part de responsabilité si jamais il y aura négligence médicale. « Une cour de justice par définition doit faire la balance entre ‘what is fair and what is not fair’.  La Cour a le pouvoir d’invalider une clause d’un contrat si c’est dans l’intérêt de la population. Alors, il ne faudrait pas ‘jump the gun’ », estime-t-il.

Il a ainsi favorablement accueilli la décision de des membres de sa famille et de ses collègues avocats qui ont fait le vaccin.

Me Arshaad Toorbuth a ainsi laissé entendre que le but du gouvernement vise à protéger la population. « Nous devons rester solidaire et ce dans l’intérêt du pays et de la population », a-t-il maintenu.

Et d’ajouter que : « Nou pas capave continuer rester en lock down. Nous bisin faire vaccin pour qui nous capave re- ouvert frontière. L’économie bizin capave redemarrer. Ena telment de secteurs ki depanne lor touristes : le textile à travers de banne uniformes pou banne employés lotel, les fournisseurs de poissons, les marchands de legumes, les chauffeurs etc etc. Alors, nou enan enne choix a faire : Soit nou reste plonge dan maree noire, soit nou fer enne zefort pou sorti ladans. ».

Me Neil Pillay : « L’Etat doit protéger ses citoyens et il est clair que cette campagne de vaccination a été enclenchée »

Pour sa part, Me Neil Pillay a d’abord expliqué que ce confinement nous permet, avant tout, de réfléchir à la direction que nous voulons prendre ainsi que la direction que ce monde prend lui-même.

« Vivons-nous mieux aujourd’hui, qu’il y a trente à quarante ans de cela. Sommes-nous fiers d’être Mauricien ? Sommes-nous fiers de notre Ile Maurice ? Notre population et notre société ont-ils évolué dans la bonne direction ? Aujourd’hui, on voit que la course effrénée dans laquelle nous sommes tous peut s’arrêter d’un coup. C’est une confirmation de combien la vie peut être éphémère ! Allons-nous continuer dans ce chemin, en piétinant allègrement notre environnement, notre patrimoine naturel, ce charme et cette douceur de vivre dont nous nous souvenons tous, étant petit, même s’il est toujours présent dans une certaine mesure à l’Ile Maurice d’aujourd’hui ? », se demande-t-il.

L’homme de loi laisse aussi entendre que le capitalisme a fait son temps. « Il est temps de trouver une autre formule… J’espère de tout cœur que notre pays sortira au plus vite de cette situation car il est clair pour tous, qu’on ne peut pas supporter économiquement un confinement aussi prolongé que précédemment. »

« Dans cette optique, je suis sûr à cent pour cent pour cette campagne de vaccination. Il y a bien deux points chauds sur lesquels je voudrais me prononcer. Astra Zeneca, est-ce sans risques ?

Et, quid du « consent form » ? »

A cette question Me Neil Pillay a répondu ceci : « Je suis d’opinion qu’un vaccin développé en si peu de temps, est obligé de comporter certaines risques et incertitudes. Ne nous lançons surtout pas dans la polémique, voir la guerre géopolitique entre la Grande-Bretagne (qui est derrière AstraZeneca) et Pfizer (poulain du bloc Européen) », dit-il.

L’homme de loi a également soutenu que : « Nous avons bénéficié de ce vaccin avant beaucoup de pays. La vaccination, c’est le moindre mal. Il n’y a qu’à voir les statistiques anglaises sur les accidents attribuables au vaccin d’AstraZeneca. Cependant, je dois souligner mon inquiétude par rapport à certains termes du « consent form » qui pourraient bien être nuls sous nos lois et surtout notre constitution. Je pense que le gouvernement a dû prendre conscience de cela et je pense qu’une solution devrait se dessiner, dans l’éventualité qu’un décès surviendrait, qui pourrait être directement prouvé comme étant lié à la prise du vaccin. L’Etat doit protéger ses citoyens et je pense qu’il est clair que c’est précisément dans cette optique que cette campagne de vaccination a été enclenchée, mais il faut revoir les conséquences découlant de l’acceptation de la vaccination ».

Me Yousouf Jan Mahomed : « La solution réside certainement dans un exercice de vaccination de masse »

De son côté, Me Yousouf Jan Mahomed a affirmé que le confinement a pris la population par surprise, surtout qu’on a été mené à penser que l’île Maurice était définitivement et réellement ‘covid-safe’. « Des cas ont été repérés dans la population civile.  Les patients ont fait preuve de bienveillance et d’efficacité pour faciliter le ‘contact tracing’ et le gouvernement a pris la bonne décision en imposant un confinement », a-t-il ajouté.

L’homme de loi a aussi souligné que : « Même si ce confinement semble être plus bien géré et plus simple pour la plupart des gens, surtout ceux qui ont les moyens de se ravitailler pour un certain laps de temps, tel n’est pas le cas pour ceux au bas de l’échelle. Nombreux sont ceux qui travaillent au jour le jour. Donc, mon confinement, je le vis personnellement bien, tout en m’activant, du mieux que je puisse le faire, que les gens de mon entourage ont de l’aide, même si c’est le strict minimum ».

Me Yousouf Jan Mahomed a aussi affirmé que durant ce confinement, plus que le premier, il a pu remarquer une hausse dans le nombre de chiens et chats errants. « Cela m’interpelle et j’essaie d’aider.  Il y a plusieurs organisations qui s’en occupent mais malheureusement, ce n’est pas encore suffisant », dira- t-il.

Notre interlocuteur a également indiqué que la polémique autour du vaccin fait tiquer. « La solution réside certainement dans un exercice de vaccination de masse. Les gens posent des questions sur l’administration du vaccin et les gens ont une certaine hésitation à se faire administrer un vaccin développé en un temps record, qui de plus a connu quelques soucis en Europe. Aurions-nous dû avoir une option entre deux vaccins ou plus ? Peut-être une campagne de sensibilisation et de communication plus transparente et certainement, un ‘consent form’ qui fasse moins peur aux personnes car ce ‘consent form, pour beaucoup, est synonyme de l’incertitude du gouvernement quant à l’administration de ce vaccin ainsi que ses possible effets secondaires. Bien sûr, on ne peut imposer une vaccination sur ceux qui ne veulent pas se faire vacciner », a-t-il soutenu.

Posted by on Mar 28 2021. Filed under Actualités, En Direct, Featured, Opinion, Politique, Portfolio. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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