Jean-Claude de l’Estrac : « la politique de développement durable des pays de l’Indianocéanie tienne en compte les risques de catastrophes »



Définir les risques de catastrophes et les pertes économiques qu’ils engendreront dans les pays membres de la Commission de l’océan Indien (COI) et Zanzibar. C’est ce que montrent les profils de risques de catastrophes présentés par le projet ISLANDS de la COI, financé par l’Union européenne, lors de la cinquième réunion de la plateforme pour la protection financière contre les risques de catastrophes, organisée à Maurice du 28 au 30 avril. Les membres de la plateforme ainsi que les représentants des ministères des Finances ont pu ainsi prendre conscience de la prévisibilité des principaux risques et des moyens de limiter leur impact socioéconomique (politiques de prévention, fonds de contingence, ligne de crédit fixée dans le budget de l’Etat, aide internationale…).
L’établissement d’une base de données concernant les catastrophes dans les pays cibles du projet ISLANDS (pays COI + Zanzibar) constitue une avancée majeure. On constate ainsi que ce sont les glissements de terrain qui ont causé le plus de mortalité durant les trente dernières années aux Seychelles (55%) alors qu’aux Comores se sont les inondations (43%). A Maurice et Madagascar, ce sont les cyclones qui occasionnent le plus de pertes humaines (74% et 60% respectivement).
Grâce aux différentes informations récoltées, les prévisions de pertes économiques moyennes annuelles suite aux cyclones et aux tremblements de terre sont évaluées à 1,07 million de dollars aux Comores contre 68,52 millions de dollars à Maurice.
L’intérêt de ces profils et projections relève de la planification, notamment budgétaire, pour limiter les conséquences négatives des catastrophes naturelles sur l’économie et le tissu social. « Ce qui ne peut être mesuré ne peut pas être géré. Ces données nous permettront de prendre les meilleures décisions pour limiter les pertes suites aux catastrophes », précise Julio Serje, chargé de programme au Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR).
C’est dans ce contexte qu’ont été lancées les activités conjointes entre la COI et la Banque Mondiale. « Nous mettrons à disposition des pays notre expertise pour améliorer la compréhension des risques de catastrophe et des solutions de financement dans les pays de l’océan Indien afin qu’ils aient une base solide pour la mise en œuvre future des stratégies de financement des risques de catastrophe », met en avant Doekle Wielinga, coordonnateur pour l’Afrique de la gestion des risques de catastrophes de la Banque Mondiale.
A terme cette collaboration fera en sorte que « la politique de développement durable des pays de l’Indianocéanie tienne en compte les risques de catastrophes et définisse les mécanismes de prise en charge », conclut Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI. Suite à cette réunion les membres de la plateforme vont ainsi mobiliser le ministère des Finances de leur pays pour cette cause.
Initiée par le projet ISLANDS, en partenariat avec le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR) et la Banque mondiale (BM), la plateforme pour la protection financière contre les risques de catastrophe est composée d’experts et de décideurs dans le domaine de la gestion des risques majeurs. Elle regroupe les pays membres de la COI ainsi que Zanzibar. Son objectif est de permettre aux pays membre de prendre les mesures nécessaires pour mieux anticiper les catastrophes et améliorer leur résilience.

Posted by on Apr 30 2014. Filed under Actualités, Economie, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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