Destitution d’Ameenah Gurib-Fakim…Aucune ambiguïté ni hésitation de la part de Pravind Jugnauth



 

 Le pays sera appelé aux urnes pour les élections générales dans l’espace d’une vingtaine de mois. Ces élections seront cruciales pour l’avenir du pays car il s’agira pour la population de confirmer leur choix de véritable rupture de 2014 ou de reculer pour réinstaller à la tête du pays les diseurs de bonne aventure et autres charlatans qui ont pillé nos ressources pendant des années.

Les événements de ces derniers jours lèvent le voile sur les motivations réelles de tout un chacun et leur volonté de faire du bien pour ce pays ou non. L’île Maurice vient de célébrer les 50 ans de son accession à l’indépendance. Qu’on le veuille ou non, les festivités ont été perturbées par le bras de fer qui se déroule au sommet de l’Etat entre le Premier ministre et la présidente de la République. Tout ceci donne une très mauvaise image de notre pays qui se retrouve être la risée du monde entier.

Il faut cependant situer les responsabilités, remettre les choses dans leurs justes perspectives afin de séparer le bon grain de l’ivraie pour permettre à la population d’analyser cet imbroglio en toute connaissance de cause pour, le moment venu, prendre la bonne décision.

Dès l’éclatement de l’affaire Platinium Card, le Premier ministre que ce soit en public ou en privé, a laissé éclater son agacement et a clairement fait ressortir que ce scandale embarrasse le gouvernement au plus haut point. Que ce soit au Conseil des ministres ou  au Bureau Politique de son parti le MSM, Pravind Kumar Jugnauth a insisté sur le fait qu’Ameenah Gurib-Fakim doit démissionner de la présidence de la République.

En homme calme et posé qu’il est, le Premier ministre n’a pas voulu agir comme un sauvage mal élevé, comme d’autres l’auraient fait à sa place. Nous sommes dans un pays civilisé et encore plus quand il s’agit des affaires de l’Etat. Les relations et les divergences entre un Premier ministre et une présidente de la République ne peuvent être réglées de la même façon que deux amis de beuverie le feraient sous la varangue d’une boutique. Navin Ramgoolam aurait sans doute demandé à ses partisans de manifester devant la State House pour exiger la démission d’Ameenah Gurib-Fakim. Nous savons comment sir Anerood Jugnauth, qui occupait alors le poste président de la République, avait été hué par les partisans du Parti Travailliste à la Place d’Armes lors de la prestation de serment des nouveaux ministres en 2005.

S’il était Premier ministre, Navin Ramgoolam aurait aussi organisé un meeting pour injurier et lancer des insultes à l’égard de la présidente de la République pour indiquer à celle-ci la porte de sortie. Nous avons été témoins de ce genre de comportement dans le passé et de notre point de vue, cette manière de procéder est indigne d’un pays moderne et civilisé.

Pravind Jugnauth a donc agi de la manière qu’il faut en privilégiant le dialogue pour une sortie de crise où tout le monde aurait préservé sa dignité sans insulte ni injure. Il en a parlé à ses ministres et à son partenaire, Ivan Collendaveloo, le leader du Mouvement Liberater. Tous ont accepté cette stratégie car c’est l’image du pays qui était en jeu surtout dans le contexte des célébrations de notre 50e anniversaire d’indépendance en présence de plusieurs dignitaires étrangers dont le président de la République de l’Inde, Ram Govind. Le Premier ministre avait obtenu sa parole d’Ameenah Gurib-Fakim que les choses allaient évoluer dans ce sens et qu’elle soumettrait sa démission une fois les fêtes terminées. Personne n’aurait perdu la face.

Mais aujourd’hui ce que fait Ameenah Gurib-Fakim est ignoble et abjecte car en revenant sur sa parole elle confirme qu’elle n’est pas digne de confiance et ne peut ainsi occuper le poste de présidente de la République pour longtemps encore. Il faut qu’elle parte.

D’autre part, venir donner des leçons à Pravind Jugnauth relève également du non-sens de la part de Navin Ramgoolam, Ajay Guness ou autres Shakeel Mohamed. Plus loin dans ce journal nous avons évoqué le cas de Navin Ramgoolam avec toutes les affaires judiciaires qui pèsent sur lui. Et là la population devra assumer ses responsabilités. Comment accorder du crédit à un tel personnage? On ne sait pas si c’est son discours à Belle-Rive dimanche dernier qui a donné des ailes à Ameenah Gurib-Fakim mais cette dernière doit bien rigoler quand elle se fait vilipender par Navin Ramgoolam et ses lieutenants du Parti Travailliste. Mais le danger que la population succombe aux propos démagogiques de Navin Ramgoolam est réel et c’est pourquoi il faut bien expliquer la position de tout un chacun.

Ajay Guness lui aussi devrait se regarder dans un miroir avant de répéter tous les mots que son leader lui met dans la mouche. Entre ses démêlés personnels avec la justice dans l’affaire de corruption pour la rénovation de son bureau et ceux de ses proches pour des affaires de conduite entre état d’ivresse, le secrétaire général du MMM pourrait se retrouver dans de beaux draps un jour.

Quant à Shakeel Mohamed qui avait initié une motion de blâme contre la Présidente de la République et qui envisage maintenant de la retirer, il vaut mieux ne pas s’attarder sur son cas. Faut-il interpréter ce retrait comme un soutien du Parti Travailliste à Ameenah Gurib-Fakim?

En tout cas, Pravind Jugnauth a, pour sa part, démontré sa détermination à nettoyer le pays et a été le premier à maintenir qu’Ameenah Gurib-Fakim doit partir. Il a maintenu sa position contre vents et marées et aujourd’hui devant la volte-face de la présidente de la République, il a pris la décision qui s’impose, c’est-à-dire enclencher les procédures de destitution. Il n’y a aucune ambiguïté ni hésitation et c’est bien qu’il en soit ainsi.

Posted by on Mar 19 2018. Filed under En Direct, Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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