Le gouvernement et le défi de l’Opposition
Il ne serait pas exagéré d’avancer aujourd’hui que l’opposition dans notre pays est plus faible que jamais.
Et il y a beaucoup de raisons pour soutenir cet argument. On a du mal à croire que les forces de
l’opposition puissent être si divisées et si faibles.
Au cours des dernières décennies les partis d’opposition s’unissaient toujours pour faire face aux
gouvernements. Aujourd’hui la situation est tout à fait différente. Le leader du Parti Travailliste clame sur
tous les toits que son parti sera inévitablement au gouvernement après les prochaines élections. Mais la
réalité concernant ce parti paraît sans précédent. A-t-on vu un parti qui se veut une alternative au
gouvernement incapable de tenir un seul meeting public pendant quatre années consécutives ?
En plus, on voit que le Parti Travailliste n’avance aucune proposition nouvelle qui puisse attirer les gens
vers lui, et c’est une opposition au jour le jour qu’il pratique. Au fil des années on s’aperçoit qu’on étouffe
les voix des jeunes comme celle d’un élu au Parlement qui avait récemment osé formuler des critiques
contre son parti et depuis il est rentré dans les rangs.
Certains observateurs politiques diront aussi que l’hon. Arvin Boolell semble avoir manqué son entrée à
l’Assemblée nationale car ses interventions semblent jusqu’ici avoir fait ‘fizette’ comme sa dernière
question concernant les dettes. Il a tout simplement ignoré ce qu’avaient avancé la Banque Mondiale, le
FMI et même l’agence Moodys. Le PM a eu tout à fait raison de le mettre à sa place et il s’est assis
déconfit.
Il semble que les jeunes du PTr et aussi les députés du MMM ont jusqu’ici mieux fait leurs ‘homework’ que
M. Boolell et il serait peut-être dans son intérêt que ses interventions soient plus crédibles à l’Assemblée
nationale.
Quant au leader du MMM l’hon. Paul Bérenger, il a commencé de nouveau à intervenir aux travaux du
Parlement et cela est définitivement bon signe pour lui et pour son parti. Autrement, certains pourraient
venir dire qu’aux prochaines élections ce serait dur pour l’électorat de la circonscription numéro 19, d’élire
une nouvelle fois quelqu’un qui ne fait rien au Parlement.
En ce qui concerne le PMSD, en dépit du fait que son leader est venu avec des PNQ sur une base plus ou
moins régulière, on ne peut pas dire que ses interventions aient fait mouche jusqu’ici. Il lui reste encore à
prouver qu’il peut mieux faire son travail comme Chef de l’opposition. En passant, il faut saluer l’hon. Alan
Ganoo, pour sa sobriété et surtout pour son réalisme à l’Assemblée nationale.
Ce qu’on note en même temps depuis l’arrivée du gouvernement Lepep, c’est le fait que les syndicats se
disent satisfaits des décisions prises par le gouvernement. Rarement a-t-on vu un gouvernement avoir tant
de soutien de la part des organisations syndicales dans le pays et cela est bon signe pour le gouvernement
et pour les travailleurs.
Il nous reste aujourd’hui presqu’un an et demi avant les prochaines élections générales et le gouvernement
par la voix du PM a annoncé qu’il y aura un autre budget l’année prochaine avant la tenue des prochaines
élections. Le peuple mauricien s’attend qu’il y ait encore de nouvelles mesures cette année pour le
soulager et pour que le pays dans son ensemble puisse progresser davantage. Il ne fait pas de doute que
si le gouvernement tient toutes ses promesses et surtout s’il continue à faire son travail avec tout le sérieux
dont il a fait preuve jusqu’ici, il augmentera définitivement ses chances de briguer un nouveau mandat
après les prochaines élections.
D’ici 2020, c’est aussi à l’opposition de démontrer de quoi elle est capable et qu’elle peut-être une
alternative capable d’être à la hauteur des aspirations du peuple.