Meurtre de Nilma Jugurnauth…
Donovan Ravaton s’est rendu aux funérailles et a affirmé que sa victime lui donnait souvent à manger
La brigade anticriminelle de Bel-Air n’a pas chômé pour résoudre le meurtre de Heeramanee Jugurnauth, plus connue comme Nilma, retrouvée morte, le vendredi 15 mai. Le corps de la quadragénaire dans une mare de sang, avait été découvert par un client dans la quincaillerie où elle travaillait à Bel-Air-Rivière-Sèche. La victime portait une entaille profonde au cou et l’autopsie, pratiquait par les médecins légistes a conclu que la victime est décédée à la suite d’un “stab wound to the neck”, soit une lacération au cou.
Durant les jours qui suivirent ce drame atroce, la Criminal Investigation Division (CID) s’est adonné à plusieurs exercices d’interrogatoire. Alors que 14 personnes ont été questionnées, deux jeunes sont passés aux aveux ce lundi 18 mai. Il s’agit de Donovan Ravaton, un récidiviste notoire, habitant de Bel-Air âgé de 20 ans et Stephan Maxwell Edward, 21 ans, domicilié à Caroline. Les deux ont avoué être l’auteur du meurtre et ont été arrêtés.
C’est au poste de police de Bel-Air que les deux jeunes avaient été embarqués pour être interrogés sur leur emploi du temps du vendredi 16 mai. Soumis à un interrogatoire serré, ils n’ont eu d’autres choix que de cracher le morceau. Selon les enquêteurs, les deux jeunes se sont rendus à la quincaillerie vendredi. Ils avaient l’intention de commettre un vol mais sur les lieux, la situation s’est échappée de leur contrôle. « Nous ti envi zis kokain… Mais madame la in trouve nous ek commence crier » ont-ils expliqué dans leur déposition.
Alors qu’il tentait de commettre leur forfait, les deux jeunes ont été pris la main dans le sac. Nilma Jugurnauth, employée de la quincaillerie, les aurait surpris en flagrant délit. La dame a tenté d’alerter les personnes aux alentours, mais n’a eu guère le temps. Les malfrats s’en sont pris à elle, causant sa mort. Selon les informations recueillies, Rs 5 000 ont été volées de la caisse.
Les deux suspects ont comparu devant le tribunal de Flacq ce lundi après-midi, 18 mai, sous une accusation provisoire de « meurtre ». Leurs remises en liberté conditionnelle ont été refusées, ils ont été reconduits en cellule policière. L’enquête est menée par l’inspecteur Motee, sous la supervision de l’assistant commissaire de police (ACP) Mannaram et l’assistant surintendant de police (ASP) Babajee
Un exercice de reconstitution des faits a eu lieu en ce mercredi 20 mai. Sous le regard des proches de la mère de famille et des badauds… Donovan Ravaton, 20 ans, et Stephan Maxwell Edouard, 21 ans, sont revenus sur les lieux du crime, à Bel-Air. Ils ont expliqué aux enquêteurs leurs faits et gestes tout en jetant la lumière sur les circonstances entourant la mort de Nilma Jugurnauth, 44 ans.
Donovan s’est présenté aux funérailles, affirmant que Nilma lui donnait souvent à manger
Un homme sans cœur… C’est en ces termes que Komal Loldharry, le frère de Nilma Jugurnauth, qualifie Donovan Ravaton, principal suspect du meurtre de sa sœur, et cela avec raison. Pour cause, le présumé meurtrier s’est rendu sans vergogne aux funérailles de celle qu’il a ôté la vie quelques jours auparavant. Ce jeune de 20 ans n’avait aussi que de bons mots pour sa victime, devant les proches de cette dernière. Il avait ainsi affirmé que Nilma lui donnait de quoi se mettre sous la dent, quand il n’avait rien à manger.
« Ce qu’il a fait est barbare. En plis, line ose vin lamor mo ser et dir dimounn li ti konn li bien », fustige le frère de la victime. Dans la foulée, il demande que les lois soient amendées pour que les condamnés pour meurtre aient des peines plus lourdes. « Ces deux suspects seront en prison pour quelque temps, mais par la suite, ils seront libérés contre une caution. Ce n’est pas ce que la famille souhaite. Zot ine gat mo ser fami net» poursuit-il.
Premier jour de travail
A savoir que Nilma Jugurnauth, venait à peine de reprendre le travail ce vendredi 15 mai, marquant le premier jour du déconfinement partiel. Son corps a été découvert inerte vers 13 heures, par un client de la quincaillerie. Nikhil Jugurnauth, un des fils de la victime, explique lui avoir reçu un appel d’un ami aux alentours de 14 heures, lui expliquant que sa mère a eu un malaise au travail. C’est en se rendant sur place, qu’il apprit la terrible nouvelle.
« Kan monn al laba, monn trouve la police, monn fini koner kitsoz pas bon. Zonn dire mwa dépi 11 heures in arrive ça. Mo pas d’accord c kinn arrive mo mama. Mo pou rode sa bann dimounes kin touy mo mama là. Mo sagrin mo mama in fini koumsa » avait-il déclaré.












