L’instant politique…« Joanna Bérenger est trop jeune pour devenir la leader du MMM »



Sangeet Fowdar, ancien ministre de la Formation professionnelle et de la Communication sous Sir Anerood Jugnauth et sous Paul Bérenger, était face à Jimmy Jean-Louis sur le plateau de Wazaa FM le vendredi 8 octobre. Il devait passer en revue la situation économique dans le sillage de la réouverture des frontières. Autres sujets abordés :  la nécessité d’investir dans Air Mauritius, le critère des 5 ‘credits’, et l’importance de notre secteur offshore. Lors de cet entretien radiophonique, il devait aussi affirmer que le MMM va à vau-l’eau et que la grande majorité de la population n’a aucune foi en l’Alliance de l’Espoir.

Revue de la situation économique dans le sillage de la réouverture des frontières

En ce qui concerne la réouverture des frontières, Sangeet Fowdar  devait affirmer que tout le pays est content de cette décision. Il a rappelé que notre économie dépend du tourisme et qu’environ 75 000 personnes dépendent de ce secteur pour gagner leurs vies et c’est salutaire qu’ils ont pu reprendre leur travail. Par la même occasion, il a salué le soutien extraordinaire du gouvernement en ce qui concerne ce secteur sans lequel plusieurs entreprises auront mis la clé sous le paillasson et les employés se seraient retrouvés sur le pavé.

Comment voit-t-il l’avenir ?

Dans le sillage de la pandémie de covid-19, comme après le passage d’un cyclone, des opportunités se présentent, pourvu qu’on sache les cueillir. Avec la Covid-19, il y a eu un processus de « déglobalisation », avec le resserrement des frontières. De ce fait, les économies des pays vont se concentrer au niveau local, et il faudrait mettre ainsi l’emphase sur le secteur des PME, qui a le potentiel de créer des emplois.

Répondant à la question : Est-ce qu’une croissance de 9 %, sur lequel est en train de tabler le ministre des Finances, est réaliste ? Sangeet Fowdar a répondu que c’est une possibilité, car avec la réouverture des frontières, beaucoup de secteurs affiliés avec le tourisme vont redémarrer, ce qui peut potentiellement redynamiser l’économie et permettre au pays de remonter la pente. Qui plus est, il y a de fortes chances que l’on sorte de la liste grise du GAFI. « Si le tourisme redécolle, si l’offshore redécolle et si nous relançons le secteur des PME, Maurice aurait de fortes chances de rattraper le retard sur le plan économique », prévoit-il.

« Impensable de laisser sombrer Air Mauritius, qui est cruciale pour notre économie »

Pour Sangeet Fowdar, vu l’importance d’Air Mauritius pour notre secteur du tourisme et pour notre économie, malgré tout ce qu’on peut dire sur cette compagnie, en vrai ou en faux, il aurait été inconcevable de la laisser sombrer. Le pays doit avoir une compagnie d’aviation nationale. Dans cette optique, l’argent qu’on a injecté dans Air Mauritius est une bonne décision du gouvernement, qu’il salue. Il devait lancer un appel aux employés d’Air Mauritius pour qu’ils se donnent à fond afin que la compagnie d’aviation nationale retrouve son lustre d’antan et pour qu’elle puisse relancer le tourisme.

Profitant de l’occasion, il devait faire rappeler que ce n’est pas seulement Air Mauritius qui a connu ce sort peu enviable, mais aussi les autres compagnies d’aviation à travers le monde.

« Que l’on maintienne ce critère de 5 ‘credits’ »

Abordant le secteur de l’éducation, Sangeet Fowdar, qui avait été lui-même ministre suppléant de l’Éducation, devait commenter la polémique entourant les 5 ‘credits’ requis pour laisser les élèves accéder en HSC. Il devait dire d’emblée que l’éducation est trop importante pour qu’on fasse de la politique dessus.

Sans passer par quatre chemins, il devait demander que l’on maintienne ce critère de 5 ‘credits’. Lui-même étant un ex-enseignant, il devait dire qu’un élève a besoin d’un certain niveau académique pour pouvoir faire face aux exigences du HSC et que les élèves, qui n’ont pas ce niveau, pourraient retarder leurs camarades. L’invité de Jimmy Jean-Louis devait aussi faire rappeler que la Public Service Commission (PSC) exige 5 ‘credits’, avant qu’un postulant ne soit recruté à tel ou tel poste au sein du gouvernement.

Est-il facile d’avoir 5 ‘credits’ ? Sangeet Fowdar est d’avis que l’élève a 5 ans avant d’aborder les examens du SC, et que cela lui revient de fournir l’effort nécessaire. « Laisser même ceux n’ayant pas 5 crédits accéder au HSC n’est pas équitable envers les élèves qui ont travaillé assidument pour avoir les leurs», devait-il ajouter. « Je sympathise avec ceux qui n’ont pas eu leur 5 ‘credits’ mais les critères doivent être les mêmes pour tout le monde. Le monde éducatif requiert une certaine discipline et tout un chacun doive s’y adhérer.  On ne doit pas revenir sur ce critère de 5 ‘credits’. »

Offshore : « Toute la classe politique doit donner un coup de main pour qu’on sorte de la liste grise »

Abordant ensuite le secteur offshore, Sangeet Fowdar a rappelé l’importance de ce secteur pour notre économie. Maurice est en concurrence avec plusieurs pays qui ont un secteur offshore, tels que les Seychelles (qui à un moment donné avaient eux aussi figuré sur la liste noire de l’UE) ou encore les pays africains. De ce fait, notre secteur offshore doit livrer cette compétition, pour la création d’emplois, pour que notre PIB croisse, et pour que notre économie soit florissante.

Il devait dire que de nombreux investisseurs choisissent Maurice vu que nous sommes un pays moderne à plusieurs égards : nous avons une main d’œuvre bilingue et qualifiée et nous avons une stabilité politique et sociale. Ce n’est pas à cause d’une quelconque perception de Maurice comme un paradis fiscal.

Vu le volume des transactions dans ce secteur à Maurice, il devait souligner la difficulté de vérifier la provenance de tout cet argent.

Il devait dire que pour la période 2020-2021, le secteur offshore a connu un recul non seulement à cause de la Covid-19, mais aussi à cause des palabres. Dans ce contexte, il dit apprécier que les parlementaires de l’Opposition n’ont fait aucune sortie alors que les inspecteurs de la FATF étaient au pays. Il lance un appel aux politiciens de tout bord de donner un coup de main afin que nous puissions sortir de la liste grise de la FATF.

Politique : « Le MMM prend une voie qui ne mène nulle part »

Jimmy Jean-Louis devait ensuite aborder le retour de Sangeet Fowdar au MMM en 2019, un parti qu’il avait quitté presqu’aussitôt après.

L’ancien mauve devait dire qu’il n’a eu aucune difficulté à se séparer du MMM. Selon lui, il ne voulait pas perdre du temps avec ce parti « qui prenait des chemins qui ne menaient nulle part ». Il maintient que le parti des mauves privilégie une stratégie urbaine, en se focalisant uniquement sur certaines circonscriptions. « Si à ses débuts, le MMM se présentait comme une alternative crédible au pouvoir, aujourd’hui, il se cantonne dans un rôle de second plan, voire de troisième ou de quatrième plan », lance-t-il. Selon lui, le MMM compte en ses rangs des personnes de valeur qui auraient pu faire une différence dans la gestion du pays et que la stratégie du MMM s’apparente à un « gaspillage de ressources ».

Comment envisage-t-il un MMM sans Paul Bérenger aux commandes, et qui serait sous la houlette de Joanna Bérenger ? Sangeet Fowdar devait revenir sur l’annonce de Paul Bérenger qu’il n’allait pas se présenter comme Premier ministre, ce qui signifie en d’autres mots qu’il se retirait de la politique active. Or Joanna, malgré son dynamisme, est encore bien jeune. Or, le leadership d’un parti demande beaucoup de maturité. « Je ne crois pas que ce serait une bonne chose pour le MMM de nommer une si jeune personne, encore nouvelle sur la scène politique comme Leader », affirme-t-il.

Au  MSM, malgré que Pravind Jugnauth avait été nommé leader, l’ombre de Sir Anerood Jugnauth planait toujours et il a fallu quelques temps pour qu’il soit accepté comme Leader et ceci uniquement, après avoir fait ses preuves.

L’Alliance de l’Espoir ne tiendrait pas jusqu’aux prochaines élections

Comment perçoit-il l’Alliance de l’Espoir ? Sangeet Fowdar voit là un assemblage politique, avec 2 ou 3 leaders, et il pense que cela ne marchera pas, surtout vu la présence du MMM dans ses rangs. Qui plus est, la majorité de la population ne croit pas que cette alliance tiendra jusqu’aux prochaines législatives.  Sinon, elle aurait déjà mis en avant la personne qu’elle compte présenter comme Premier ministre. En ce qui concerne le PTr, il pense qu’il y aura beaucoup de secousses dans ce parti entre Navin Ramgoolam d’une part et Arvin Boolell de l’autre.

Pour résumer, il devait dire que valeur du jour, il n’y a personne qui peut se présenter comme le challenger de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre.

Encadrement

« Wait and see »

Quelle sera le prochain ‘move’ politique de Sangeet Fowdar ? L’ancien ministre ne devait rien dévoiler à ce sujet. Il s’est contenté de répondre qu’il fallait attendre…

Posted by on Oct 19 2021. Filed under Actualités, En Direct, Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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