Haute transmissibilité, résistance au vaccin, dangerosité… On en sait enfin davantage sur le variant Omicron



Les premiers résultats concluants d’études scientifiques sur Omicron ont été publiés. Le nouveau variant se montre avant tout dangereux par sa capacité à résister aux deux doses du vaccin et à circuler plus rapidement.

Les deux semaines annoncées nécessaires pour mesurer l’ampleur de la menace Omicron se sont écoulées : on en sait maintenant plus sur le niveau de transmission et de résistance au vaccin du nouveau variant. « Discovery Health » a publié mardi les résultats de son étude, relayée par « le Monde » ce mercredi 15 décembre.

Sur 210 000 tests PCR positifs prélevés entre le 15 novembre et le 7 décembre, dont 78 000 ont été attribués au variant Omicron, le principal organisme d’assurance médicale privé sud-africain conclut une chute de l’efficacité du vaccin Pfizer contre cette nouvelle forme du SARS-CoV-2, qui n’augmenterait pas, a priori, le nombre de formes graves et d’hospitalisations mais pourrait davantage mettre en péril les enfants et les adolescents.

Des résultats à ce stade mitigés, qui ne confirment qu’une chose : la troisième dose serait devenue nécessaire pour nous protéger tous individuellement et collectivement contre cette nouvelle forme du virus.

Plus transmissible…

C’était ce que l’OMS craignait : Omicron contournerait plus facilement les défenses immunitaires procurées par le vaccin. Notamment les deux doses de Pfizer, dont l’efficacité établie à 80 % contre le variant Delta dégringolerait à 33 % contre Omicron. En clair, les personnes vaccinées ont beaucoup plus de chances d’être infectées par Omicron que par Delta et le nouveau variant circule plus rapidement, même dans les pays qui présentent une bonne couverture vaccinale.

En revanche, et c’est une meilleure nouvelle, le vaccin nous protégerait toujours contre les formes graves d’Omicron. En effet, si la propension de la double dose de Pfizer à protéger des hospitalisations liées au nouveau variant baisse (elle passe de 93 % à 70 %), elle reste significativement importante. Même les personnes âgées, la tranche 70-79 ans plus précisément, resteraient protégées à 60 % contre les formes graves du variant Omicron, à la condition qu’elles aient complété leur schéma vaccinal chez Pfizer.

… mais moins de formes graves

Sur ce point également, l’OMS avait vu juste. Le 8 décembre, dans un entretien accordé à l’AFP, le responsable des urgences de l’OMS Michael Ryan estimait qu’il n’y avait « aucune raison de douter » du fait que les vaccins actuels protègent contre les formes sévères liées à Omicron.

A priori, cette nouvelle forme du Covid-19 n’est donc pas plus meurtrière que l’ancienne. Non seulement le vaccin continue de protéger contre les formes graves du variant, mais d’après les résultats obtenus par Discovery Health, Omicron en lui-même présente un risque d’hospitalisations 29 % inférieur à celui présenté par Delta. L’étude précise également que les personnes hospitalisées car infectées par Omicron sont moins nombreuses à aller en soins intensifs que celles ayant été infectées par le variant Delta.

Menace sur les hôpitaux et les jeunes

Le président de « Discovery Health » se montre toutefois prudent. Omicron serait peut-être moins dangereux tout simplement à cause « des anticorps accumulés dans la population sud-africaine par les précédentes vagues », a-t-il confié au quotidien « le Monde ».

Le secrétaire général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, appelle lui aussi à la méfiance : « Nous sommes inquiets que les gens considèrent Omicron comme bénin, a-t-il déclaré. […] Même si Omicron provoque une maladie moins grave, le nombre de cas pourrait, une fois de plus, submerger les systèmes de santé non préparés. »

De plus, il semble que toutes les générations ne soient pas protégées à égalité face au variant Omicron. Et pour une fois, ce sont les jeunes qui trinquent. L’étude conclut en effet à un risque d’hospitalisation accru de 20 % chez les moins de 18 ans qui contractent le nouveau variant. « Discovery Health » précise néanmoins que ce résultat reste à confirmer et qu’un nombre plus élevé de jeunes hospitalisés ne veut pas pour autant dire plus de jeunes développant des formes sévères.

Deux doses insuffisantes

Une troisième dose de vaccin pour tous serait-elle donc la solution envisageable, face à ce nouveau variant qui se propage maintenant à vitesse grand V sur la planète ?

Ce qui est certain, c’est que deux doses sont insuffisantes. Le 8 décembre, une étude de l’Africa Health Research Institute avançait déjà les conclusions suivantes : les personnes vaccinées et contaminées par Omicron présentent beaucoup moins d’anticorps protecteurs contre la maladie que celles contaminées par Delta.

Publiée le 9 décembre, une étude britannique relayée par « le Monde » confirme : « Deux doses des vaccins Pfizer ou AstraZeneca sont insuffisantes pour conférer des niveaux de protection suffisants contre les infections et les formes bénignes de Covid-19 liées à Omicron. »

Une troisième dose toujours efficace

Concernant la capacité de la troisième dose à « relever la barre », l’étude réalisée au Royaume-Uni (où la campagne de rappel est lancée, contrairement à l’Afrique du Sud) a conclu qu’elle conférerait une protection de l’ordre de 71 % à 75,5 % contre les formes symptomatiques du nouveau variant, quand c’était 87 % à 94 % contre celles de Delta.

« Le rappel avec le vaccin Pfizer offre une augmentation significative de la protection contre les formes bénignes et pourrait offrir des niveaux de protection encore plus élevés contre les formes graves », selon les auteurs de l’étude.

Le rappel vaccinal, présenté comme optionnel pour une large partie de la population pendant des mois, deviendrait donc aujourd’hui nécessaire pour toutes les générations face à un virus qui change de visage.

Posted by on Dec 16 2021. Filed under Actualités, En Direct, Featured, Santé. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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