Le regroupement de l’Opposition souhaité de Xavier Luc-Duval est une menace pour la stabilité du pays…
- Déboulonner Pravind Jugnauth et le MSM ne représentent pas une alternative politique…
De nombreux observateurs politiques, politiciens, voire des partisans, sympathisants et agents du Parti Travailliste, MMM et MSM dénoncent et critiquent énergiquement les récentes déclarations du leader du leader du Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval, qui est également le leader de l’opposition. En effet, le souhait de ce dernier pour 2022 est le regroupement de toute l’Opposition, si possible avant les prochaines municipales et que l’alliance de toute l’opposition est un ‘must’.
Du « wishful thinking » que beaucoup de Mauriciens ne partagent pas. Car, ils estiment que les déclarations du leader de l’opposition n’ont aucun sens. Certains estiment que son souhait frise le ridicule. Car, il faut bien le dire que notre modèle politique est basé sur la stabilité, qui continue à faire ses preuves depuis de nombreuses années dans notre pays en dépit des secousses.
Panier à crabes
Aujourd’hui, nous voyons l’émergence des nouveaux regroupements politiques, tel la Plateforme pour la liberté d’expression, qui regroupe Linion Sitwayin Morisien de Bruneau Laurette, 100% Citoyens et Smart Citizen de Dev Sunnassy, ainsi que le Groupe Réflexion Emmanuel Anquetil de Rama Valayden. Il est clair que la Plateforme pour la liberté d’expression qui n’a ni queue et ni tête ressemble à un panier de crabes.
Il n’est un secret pour personne que les principaux dirigeants de ce mouvement politique ont un agenda caché. De plus, en se basant sur leurs attitudes, agissements et critiques, entre autres, il est clair qu’ils sont anti-gouvernemental et pro-travaillistes. Quel peut être leur objectif final : (i) déboulonner Pravind Jugnauth et le MSM et (ii) insulter et dénigrer ceux qui osent soutenir ces derniers.
De l’autre côté, il existe la Plateforme de l’Espoir composée du MMM de Paul Bérenger, PMSD de Xavier Luc-Duval et le Ralliement des Mauriciens de Nando Bodha.
Beaucoup de questions restent posées sur la crédibilité et l’avenir de cette alliance. La plus grande interrogation est qui sera le leader de cette alliance au cas où ils décident d’affronter les prochaines joutes électorales ? Secundo, en admettant que si cette alliance se concrétisera, il aura certes un chantage à plusieurs niveaux, soit en termes de la distribution des tickets et par ricochet, la nomination des postes ministériels, des ambassadeurs et chairmen, entre autres.
En 1982, le MMM-PSM avait remporté une victoire de 60-0. Le même score a été enregistré en 1995. Il faut rappeler que chaque grande aventure s’est soldée par des grandes cassures provoquées par des égos surdimensionnés. Pour certains, les différents partis de l’opposition, qui veulent arracher le pouvoir des mains de l’équipe de Pravind Jugnauth, subiront le même sort au cas où ils réussiront dans leur démarche, chose qui paraît très difficile, voire impossible.
Partis traditionnels qui survivent
Même dans les pays européens et ailleurs, l’émergence des nouveaux partis politiques ne font pas long feu, sinon ne décollent pas. Par exemple, en France, les Écologistes de Yannick Jadot ainsi que le parti de Le Pen – le Rassemblement National, aujourd’hui titillé par Eric Zemmour, peinent toujours à décoller et à convaincre la majorité silencieuse. Il faut admettre que ce sont toujours les partis traditionnels qui arrivent à survivre. Quelque part, ils représentent la stabilité.
L’Entente de l’Espoir et la Plateforme pour la liberté d’expression veulent à tout prix déboulonner Pravind Jugnauth. C’est ça leur agenda caché et leur mission. Or, Paul Bérenger, Xavier-Luc Duval, Roshi Bhadain et Nando Bodha ainsi que ceux qui les soutiennent dans des actions frivoles des adversaires politiques de Pravind Jugnauth, sont en train de rêver.
Dans cette optique, nous avons recueilli les impressions de Me Madan Dulloo et de Me Neil Pillay.
Me Madan Dulloo, ex-ministre des Affaires étrangères :
- « Beaucoup de conditionnels et de si dans les partis de l’opposition, » avance l’ancien membre du MMM
« Ni Paul Bérenger, ni Xavier Luc-Duval, ni Bhadain, ni Bodha n’accepteront pas Navin Ramgoolam comme candidat au poste de Premier ministre »
Me Madan Dulloo, qui, dans le passé, occupait le poste du ministre des Affaires étrangères et du Commerce international, a fait ressortir que selon lui, certains dirigeants des partis de l’opposition souhaitent faire un ralliement de tous les partis de l’opposition parlementaire et extraparlementaire afin de constituer une alliance pour participer aux prochaines élections générales pour prendre le contrôle et le pouvoir. Je leur souhaite bonne chance.
Front bench de l’opposition
A cet effet, l’avocat dira qu’il y a beaucoup de conditionnels et de ‘si’. ‘’Tout d’abord, qui sera le leader de l’opposition et qui sont ceux qui constitueront le ‘front bench’ pour pouvoir assumer les différentes responsabilités de l’État ?’’, se demande-t-il.
Dans la foulée, Me Madan Dulloo a fait ressortir que depuis les dernières élections générales, soit depuis deux ans, il y a eu plusieurs tentatives pour constituer une alliance de l’opposition mais on n’a pas réussi. ‘’Or, le premier obstacle et échec concerne la question de leadership. C’est pourquoi dans un premier temps afin d’éviter ce problème principal, ils ont formé un ‘working group’ de l’opposition parlementaire avec à la tête le leader de l’opposition de l’époque, c’est- à-dire Arvin Boolell, qui était acceptable à Paul Bérenger, qui n’était pas d’accord que Navin Ramgoolam assume le leadership de l’alliance de l’opposition – qu’on était finalement appelé comme l’Entente de l’Espoir’’, a-t-il souligné.
Fausse entente de l’espoir
Selon lui, cette démarche des membres de l’opposition représente une fausse entente entre les différents partis politiques parlementaire avec un espoir de constituer une alliance. ‘’ Déjà, ils ont accommodé Roshi Bhadain avec l’espoir que ce dernier étalera plusieurs dossiers pour renverser le gouvernement. Malheureusement après plusieurs déclarations et échéances qu’il a annoncé à l’effet que le gouvernement tombera, Roshi Bhadain n’a pu concrétiser son rêve. Car, le gouvernement est toujours en place’’, a-t-il indiqué.
Création des nouveaux partis politiques
Me Madan Dulloo a aussi précisé qu’en attendant, on a noté la création des plusieurs partis politiques, y compris le parti de Bruno Laurette, celui de Rama Valayden, Dev Sunassy et autres.
Notre interlocuteur a également laissé entendre que déjà avec l’Entente de l’Espoir, il y a eu plusieurs mésententes et problèmes. ‘’Le problème principal, c’était l’image international de Maurice et les relations de notre pays avec des différents pays amis et organisations internationales. Heureusement, malgré les critiques de part et d’autre, Maurice a réussi à sortir de la liste grise de GAFI et la liste noire de l’Union Européenne et autres listes des pays européennes, asiatiques et africaines. Cela était important pour Maurice sur le plan économique, commerciale, politique, culturel et autres’’, a-t-il ajouté.
Prochaines élections générales
Soutenant que notre pays a su sauvegarder son image et sa réputation d’antan, l’ancien ministre des Affaires étrangères a souligné ceci : ‘’C’est là que surtout que j’ai fait face à un conflit majeur avec l’Entente de l’Espoir. J’ai dû démissionner du MMM dans l’intérêt de la République de Maurice et de la population dans son ensemble’’, a-t-il précisé.
Me Madan Dulloo a poursuivi en disant que selon ses renseignements, l’Entente de l’Espoir essaie tout pour tout avec espoir que le Parti Travailliste et d’autres différents nouveaux partis politiques intègrent l’Entente de l’Espoir afin de constituer la fameuse alliance de toute l’opposition. ‘’ Je ne dirais pas que l’espoir fait vivre les imbéciles mais je sais que certains de l’opposition veulent à tout prix qu’Arvin Boolell assume le rôle du leader de l’opposition parce que Navin Ramgoolam n’a pas d’espoir pour assumer le rôle de leadership de cette alliance de l’opposition qui participera aux prochaines élections générales’’, estime-t-il.
Aux dires de l’ancien ministre des Affaires étrangères, ni Paul Bérenger, ni Xavier Luc-Duval, ni Bhadain, ni Bodha n’accepteront pas Navin Ramgoolam comme un candidat au poste de Premier ministre. ‘’Il ne faut pas oublier que Bhadain et Bodha sont aussi des aspirants. D’autres ont aussi l’espoir d’être proposé comme des candidats au poste de Premier ministre pour diriger la future alliance de tous les partis de l’opposition’’, a-t-il maintenu.
L’intérêt du pays
Me Madan Dulloo a lancé un appel à tous les dirigeants des partis de l’opposition, que je connaisse, de travailler et œuvrer dans l’intérêt du pays et de la population avec des propositions concrètes, réalistes, clairs. ‘’ Les différents secteurs doivent aussi mettre leurs expériences et connaissance pour aider le pays, les citoyens pour surmonter les difficultés actuelles et pour contribuer, développer et reconstruire le pays afin que Maurice puisse briller non seulement comme le perle de l’Océan Indien mais aussi comme le modèle à suivre par tous les pays démocratiques pour le bien-être de l’humanité dans son ensemble’’, a-t-il déclaré.
D’autre part, l’ancien ministre des Affaires étrangères dira qu’il note avec satisfaction les actions entreprises par le gouvernement pour faire face aux changements climatiques et à la protection et la préservation de l’éco système et de la biodiversité. ‘’ Cela est très important pour atteindre notre auto-suffisance alimentaire et notre indépendance économique dans une situation où le monde entier est menacé. Par exemple, Maurice et le Dodo étaient devenus un symbole pour le monde entier. Quelques années de cela, en tant que ex-ministre des Affaires étrangères, je dirais que le monde entier était merveilleux quand le ‘Times Square’ de New York avait annoncé avec illumination que ‘’ The Dodo is alive again’’. C’est un travail qu’on a fait mais a malheureusement discontinué. Or, cela est redevenu une actualité’’.
Me Neil Pillay :
« Je me pose la question sur la solidité de ces alliances… »
…surtout à leur capacité à innover et à proposer des solutions concrètes, durables et viables dans l’intérêt du pays ’’
- ‘’L’histoire politique de Maurice nous démontre que plus un gouvernement est composé des différents partis politiques, plus grande est sa fragilité’’, rappelle-t-il
Me Neil Pillay affirme qu’à Maurice, il y a une tendance vers le regroupement des partis politiques de l’opposition. « Je m’en réjouis car cela démontre la démocratie vivante et dynamique qui existe dans notre pays malgré des déclarations contradictoires à cet effet par certaines personnes », a-t-il ajouté.
Cependant, l’homme de loi soutient que ces regroupements s’ils sont concrétisés vont pousser le gouvernement à prendre des décisions plus positives pour le bénéfice du pays et de la population. ‘’Toutefois, je me pose la question sur la solidité de ces alliances parmi l’opposition surtout à leur capacité à innover et à proposer des solutions concrètes, durables, et viables par rapport aux défis économiques et sociaux et autres auxquels fait face Maurice comme tous les autres pays du monde, surtout en ces temps de crise sanitaire mondiale’’, a-t-il souligné.
Me Neil Pillay rappelle que notre pays n’a pas été épargné. Il souligne que des décisions ont été prises pour alléger le fardeau de la population. Cela qui ne cesse de s’alourdir avec l’augmentation indécente du coût du fret mondialement, qui est inévitablement répercuté sur le consommateur d’où la hausse par exemple, du prix du ciment et l’essence comme parmi d’autres. ‘’Qu’avons-nous entendu de concret de la part des partis d’opposition jusqu’ à l’heure ? Je ne suis pas en train de défendre le gouvernement, ni voudrais-je critiquer l’opposition mais simplement je voudrais savoir s’il y a une réellement une alternative ou pas et quels sont leurs propositions pour relever les défis qui sont déjà là …’’, dit-il.
Poursuivant, l’homme de loi a déclaré que force est de constater que l’histoire politique des 40 dernières années nous démontrent que plus un gouvernement est composé des différents partis politiques, plus grande est sa fragilité car à l’intérieur se déroule des luttes qui sont souvent inconnus au grand public. Malheureusement, le pays et la population sont ultimement les grands perdants de l’instabilité d’un gouvernement recomposé.
De plus, il déclare qu’on a vu ce genre d’instabilité au sein même des partis de l’opposition où le Parti Travailliste a refusé de se joindre aux autres’. ‘’Donc, la fédération des partis politiques a déjà été un mort-né il y quelque temps de cela’’, a-t-il rappelé.
Me Neil Pillay a également indiqué qu’il semblerait que les grands partis traditionnels demeurent incontournables sur l’échiquier politique. ‘’ Je pense que le grand public traditionnellement s’engage beaucoup plus avec les grands partis traditionnels comme le démontre les pourcentages de votes à chaque élection mais personnellement, je ne souscrits pas à tous ces débats car au lieu ces débats, j’aurai aimé voire des vrais débats d’idées, une vraie compétence affichée de part et d’autre qui annoncerai un rehaussement du niveau de pensée généralement dans le pays. Nous avons besoin d’un recadrement intellectuel général dans le pays car cela ne peut qu’entraîner par ricochet à un rehaussement de la classe politique aussi. Allons être clair : La classe politique mauricienne a perdu de sa superbe depuis que notre pays a accédé à son indépendance en 1968’’, a-t-il souligné.
Et d’ajouter que : ‘’ Nous avions des gens tels que Seeneevassen, Ramgoolam père, Rozemont, Harold Walter, Beesoondoyal, Mohamed père, les Hazareesing, Gaëtan Duval, Jules Koenig, Guy Sauzier, Maurice Patureau et des anciens Chef Juges tels que Sir Maurice Rault, Sir Cassam Henry Garrioch, Sir Maurice Latour-Adrien etc… Malheureusement, au fil des années, nous sommes tous témoins d’un déclin intellectuel à tous les niveaux. Et si, dans une certaine mesure, le professionnalisme est encore présent, la passion du travail a pratiquement disparu. Ce virus gangrène tous les secteurs de notre pays’’.
En guise de conclusion, l’homme de loi a fait ressortir ceci : ‘’ Je me souviens que mon père, l’ancien ministre Kadress Pillay, me racontait, de sa rencontre avec feu Lee Kuan Yew (le père fondateur et architecte de Singapour), que ce dernier lui disait que ce qu’il recherchait avant tout dans ses ministres et dans son gouvernement, c’était la compétence!’’.