Meta perd près de 200 milliards de dollars en Bourse… et beaucoup d’amis…
L’ex-Facebook a déçu par ses résultats et le nombre d’utilisateurs au quatrième trimestre de 2021.
Les prévisions de chiffre d’affaires sont très inférieures aux attentes pour le premier trimestre
alors que les investissements dans le métavers vont peser sur les profits. L’action plonge de plus
de 20% à New York.
Meta Platforms vient, en quelques secondes, de perdre beaucoup d’amis… Données trimestrielles
inférieures aux attentes et prévisions décevantes ont eu raison de la confiance des actionnaires et
des investisseurs. A Wall Street, la réaction est forte, très forte. Dans les premières cotations,
l’action de l’ex-Facebook plonge de plus de 20%. C’est plus de 180 milliards de dollars de
capitalisation boursière qui s’envolent et la plus lourde sanction jamais accusée par le groupe de
Mark Zuckerberg ou, plus largement par une société cotée à New York, souligne Bloomberg.
L’agence calcule aussi que cette perte de valeur dépasse la capitalisation boursière de 460 des 500
composantes du S&P 500.
Premier écueil, les comptes du quatrième trimestre ne comportent que peu de bonnes surprises.
Certes, le chiffre d’affaires est légèrement supérieur aux attentes des analystes, à 33,67 milliards de
dollars, contre 33,4 milliards anticipés, mais le profit par action ne ressort qu’à 3,67 dollars, contre
3,84 dollars espérés.
Moins d’utilisateurs…
Le nombre d’utilisateurs, surtout, a déçu. Le revenu moyen par utilisateur (Arpu) est, certes, un peu
plus élevé qu’attendu, à 11,57 dollars, contre 11,38 dollars visés par les analystes, mais ils sont
moins nombreux : 1,93 milliard d’utilisateurs actifs quotidiens en décembre, contre 1,95 milliard
anticipé, et 2,91 milliards d’actifs mensuels (2,95 milliards). C’est la première fois, dans l’histoire de
l’entreprise, que le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens s’inscrit en baisse par rapport au
précédent.
Les prévisions pour le premier trimestre ne sont d’aucun secours, bien au contraire. Les revenus sont
attendus dans une fourchette de 27 à 29 milliards de dollars, loin des 30,15 milliards de dollars
attendus par le consensus Refinitiv. Cela signifierait une croissance, ralentie, de 3% à 11% d’une
année sur l’autre.
… Et plus d’investissements
A l’origine du « malaise », une concurrence accrue de la part des autres plateformes, notamment de
l’application de partage de vidéos TikTok, les modifications de la politique de confidentialité de l’iOS
d’Apple et des considérations économiques. La croissance, plus faible que prévu, serait en partie due
à l’inflation et aux problèmes de chaîne d’approvisionnement, qui ont un impact sur les budgets des
annonceurs. Les utilisateurs passent, par ailleurs, de plus en plus de temps sur les vidéos Reels du
groupe, moins rentables, dans l’immédiat, que le traditionnel fil d’actualité du réseau.
Cela tombe au plus mauvais moment pour Meta Platforms, qui s’est engagé, en même temps que
son changement de dénomination, dans de lourds investissements, et sur une longue durée, pour
déployer son métavers et ses activités de réalité virtuelle, rassemblés au sein de la division Reality
Labs. Des investissements qui vont peser sur le résultat d’exploitation du groupe durant de
nombreux trimestres.












