Marine Le Pen minimise le départ de Marion Maréchal et critique la campagne d’Eric Zemmour, «en train de s’effondrer sur elle-même »…



En déplacement au Grau-du-Roi, dans le Gard, la candidate du Rassemblement national s’est
affichée en désaccord avec son concurrent à l’extrême droite, notamment sur la guerre en
Ukraine.


La candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle, Marine Le Pen, a décidé de
prendre les devants, samedi 5 mars. A la veille du très probable ralliement de sa nièce, Marion
Maréchal, à Eric Zemmour, Mme Le Pen a préféré critiquer par avance la direction prise par la
campagne de son concurrent direct à l’extrême droite.
« La pauvre Marion est transformée en sorte de bouée de sauvetage d’une campagne qui est en
train de s’effondrer sur elle-même », a-t-elle déclaré lors d’un point presse en marge d’un
déplacement au Grau-du-Roi, dans le Gard. « C’est dommage parce qu’elle mérite mieux que ça », a
aussi tranché Marine Le Pen.


Marion Maréchal s’est s’affichée publiquement pour la première fois en compagnie du candidat
d’extrême droite lors d’un meeting de ce dernier à Toulon, dimanche après-midi. Fin janvier,
l’ancienne députée Front national avait avoué au Figaro « pencher » pour Eric Zemmour. « C’est
brutal, c’est violent, c’est difficile pour moi », avait alors réagi Marine Le Pen.


Un « monde fait pour les gros et par les gros »
Samedi, Mme Le Pen a aussi dit qu’elle ne « comprenait même pas » les propos d’Eric Zemmour, qui
a dit, vendredi, que la guerre en Ukraine « détournait l’attention des sujets majeurs pour la France »,
alors que ce conflit, selon elle, « a fait émerger des sujets (…) essentiels, le sujet de notre
indépendance alimentaire » et de « notre indépendance énergétique ».
En visite au Salon international de l’agriculture, à Paris, vendredi, Eric Zemmour avait considéré que
« géostratégiquement, nous sommes aspirés vers l’Est par cette guerre alors que nos problèmes
sont au Sud » par l’immigration et un « choc des civilisations » qu’il dénonce. « Il faut y faire face [à
la guerre] mais il faut continuer, ce que nous faisons d’ailleurs, à parler de l’intégralité des sujets du
quotidien des Français », a estimé Marine Le Pen de son côté.


Avant la tenue de son point presse, samedi matin, Marine Le Pen s’était longuement promenée sur
la plage du Boucanet au Grau-du-Roi pour admirer des manadiers de Camargue, sur leurs chevaux,
guider des taureaux vers les arènes à l’occasion de l’abrivado. Elle a salué cette « tradition » locale et
défendu les indépendants, ces « petits [qui] sont de plus en plus en difficulté », dans un « monde fait
pour les gros et par les gros ».


Interpellée sur la plage par une retraitée, Nadia, qui lui demandait si c’était « normal qu’il [Poutine]
fasse plein de morts » en Ukraine, elle a répondu qu’il fallait « garder l’espoir » de « ramener à la
raison » le président russe, qui l’avait reçue lors de la présidentielle en 2017. « Déjà on peut
accueillir les femmes et les enfants qui fuient » la guerre, « l’important c’est d’obtenir la paix », a-t-
elle complété.


Lors du point presse, Marine Le Pen a redit son opposition à la livraison d’armes à l’Ukraine par la
France et qu’il fallait « tout miser » sur la diplomatie. Elle a ajouté qu’il fallait aussi « réfléchir à des
sanctions », mais qu’elles ne devaient pas conduire à « l’effondrement économique » de la France.

Après cinq ans d’absence, l’ancienne députée FN Marion Maréchal a fait son retour en politique au
meeting d’Eric Zemmour à Toulon. Pour de nombreux observateurs, Marion Maréchal a raté sa
sortie publique dimanche dernier à cette occasion. Souvent déstabilisée, elle a sorti un discours
creux. Pour preuve, Quatre jours après sa déclaration de candidature pour un second mandat à
l’Elysée, Emmanuel Macron creuse l’écart dans les sondages. Dans le baromètre OpinionWay – Kéa
Partners pour « Les Echos » et Radio Classique, il progresse de 2 points ce lundi pour atteindre 30 %
d’intentions de vote, un niveau qu’il n’avait jamais atteint depuis le lancement du baromètre. En une
semaine, sa progression a atteint 6 points, une tendance également constatée par les autres
instituts de sondage.


La guerre en Ukraine explique cette percée qui met le président sortant 12 points devant sa
principale poursuivante, Marine Le Pen, stable à 18 %. « Depuis une semaine, la progression
d’Emmanuel Macron est régulière. Il s’agit d’un phénomène classique de crise, qui pousse les
Français à faire bloc derrière leur président. Ce phénomène est suffisant pour lui permettre de se
renforcer dans les intentions de vote », analyse Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay.
Pour beaucoup, en soutenant Eric Zemmour, l’ex-députée FN se place en orbite pour 2027. « Éric
Zemmour ne se bat pas pour gagner mais pour “tuer le Rassemblement national” » affirmait sa
présidente, Marine Le Pen, dans un entretien pour Le Figaro le 3 février dernier. À quelques
semaines du premier tour de l’élection présidentielle, et alors que le combat pour être présent au
second tour aux côtés d’Emmanuel Macron s’intensifie, le propos ne manque pas d’étonner.

Posted by on Mar 8 2022. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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