Au bord de la faillite, le Sri Lanka consent à se tourner vers le FMI…



Le président sri lankais a annoncé mercredi soir, dans une adresse à la nation, qu’il allait travailler avec le Fonds monétaire international pour trouver une solution à la crise économique et financière sans précédent que traverse le pays.

Le Sri Lanka a dû se résoudre à demander de l’aide au Fonds monétaire international (FMI). Le gouvernement s’y était jusque-là refusé, affirmant que l’île parviendrait à s’en sortir sans lui.

« Après mes discussions avec le Fonds monétaire international, j’ai décidé de travailler avec eux », a annoncé le président sri lankais, Gotabaya Rajapaksa , dans une adresse à la nation mercredi soir. Ce revirement intervient alors que des manifestants s’étaient rassemblés la veille à Colombo et avaient tenté d’envahir le secrétariat de la présidence, demandant la démission de Gotabaya Rajapaksa. Une délégation du FMI se trouvait alors dans la capitale sri lankaise.

Pénurie de devises

Depuis plusieurs mois déjà, la colère monte sur l’île en proie à d’importantes pénuries . Les coupures d’électricité rythment le quotidien des habitants qui manquent de médicaments, d’essence mais aussi de certains produits alimentaires de base.

Le Sri Lanka au bord du défaut de paiement

« En limitant l’usage du fioul et de l’électricité autant que possible, les citoyens participent aussi au soutien du pays en ce moment », a lancé le président aux Sri Lankais. Et d’ajouter : « J’espère que vous comprenez la responsabilité qui repose sur vous en cette période difficile. »

Faute de devises, le pays n’est plus en mesure de financer ses importations. Au cours des deux dernières années, les réserves de change ont fondu de 70 %. Elles sont passées de 7,5 milliards de dollars en novembre 2019, lorsque Gotabaya Rajapaksa est arrivé au pouvoir, à 2,3 milliards de dollars le mois dernier. Rien que pour le service de sa dette extérieure, le Sri Lanka a besoin de 6,9 milliards de dollars cette année. Les agences de notation ayant baissé leurs notes, l’île ne peut plus emprunter sur les marchés.

Restructurer la dette

Le pays avait réduit les impôts juste avant que la pandémie ne frappe et ne mette à mal l’industrie du tourisme, source majeure de devises. Dès 2020, le gouvernement avait imposé des restrictions drastiques sur les importations de biens non-essentiels.

L’ancien gouverneur de la Banque centrale sri lankaise, W. A. Wijewardena, a jugé que le président était resté « vague quant à la demande d’une aide financière auprès du FMI ». Selon lui, il a simplement affirmé que le FMI serait mis à contribution pour restructurer la dette, alors que le temps presse pour l’économie sri lankaise qu’il a qualifiée de « mourante ».

Pour augmenter les réserves de change, le président a également annoncé avoir entamé des discussions avec les « pays amis » concernant le remboursement des échéances de prêts du Sri Lanka. Le ministre des Finances et frère du président, Basil Rajapaksa, était d’ailleurs jeudi à New Delhi afin de négocier une nouvelle ligne de crédit d’un milliard de dollars. Le Sri Lanka a déjà reçu le soutien financier de l’Inde à hauteur de 1,4 milliard de dollars mais aussi de la Chine, sous forme de lignes de crédit et d’échanges de devises.

Posted by on Apr 5 2022. Filed under Actualités, Featured, Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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