Présidentielle : la presse française sans enthousiasme sur le retour du duo Macron-Le Pen

Les quotidiens français titrent ce lundi sur l’issue attendue du scrutin de dimanche et le retour au schéma de 2017. Dans l’attente d’un second tour où rien n’est joué, la presse commente l’effondrement des partis traditionnels.

« Match retour », titrent « Le Parisien » et le « Télégramme », tandis que « La Croix » ou « Le Figaro » annoncent sobrement le duel attendu au second tour . La presse française commente sans grand enthousiasme ce lundi l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, qui a vu Emmanuel Macron (LREM) arriver en tête du scrutin devant Marine Le Pen (RN).

Le coup de théâtre, qui aurait vu Jean-Luc Mélenchon (LFI) se qualifier au second tour en raison du comptage tardif du vote urbain, n’a finalement pas eu lieu . « Comme on disait autrefois aux enfants, la surprise, c’est qu’il n’y a pas de surprise ! Le match Macron-Le Pen, ce match retour dont, paraît-il, les Français ne voulaient pas, aura bien lieu », assène Alexis Brézet dans « Le Figaro ».

Les quotidiens de gauche, eux, se désolent du retour de ce duo. « Cette fois, ça craint vraiment », titre « Libération » en Une sur fond noir, puis « Triste repetita » en page 2. « Pas elle », lance L’Humanité, avec deux L figurés par les flammes du logo du Rassemblement national.

« Clivage dangereux »

« Même affiche, autre duel », nuance « La Voix du Nord » en Une, alors que « Le Parisien » s’étonne en deuxième page : « Tout a changé… sauf eux ».

Çà et là perce le désarroi de la population, tel que perçu par les éditorialistes. « La disruption et le social-populisme se retrouvent face à face à l’issue d’un premier tour (presque) couru d’avance et d’une campagne atone, voire aphone. Comme si rien ne s’était passé pendant le quinquennat marqué par les événements les plus inquiétants que le pays ait connu depuis des décennies », s’alarme ainsi Sophie Leclanché dans « La Montagne ».

« Le clivage dangereux qui s’est installé lors de la dernière présidentielle se confirme », pointe Jérôme Chapuis dans « La Croix ». « Comme si la France, longtemps ambidextre, se découvrait bipolaire », ajoute Jean-Pierre Dorian dans « Sud Ouest ».

Déconfiture des partis traditionnels

Principales victimes de ce « demi-siècle de politique française effacé » selon la formule de Nicolas Beytout (« L’Opinion ») : le Parti socialiste et Les Républicains, « canards sans tête capables de courir encore quelques mètres avant de s’apercevoir qu’ils sont morts » (Stéphane Vernay, « Ouest-France »).

« Ouest-France » se demande même si le PS et LR vont disparaître. Si « en politique, un parti ne meurt jamais vraiment », répond le quotidien régional, des « jours sombres » s’annoncent pour les deux partis historiques.

Posted by Minority Voice on Apr 11 2022. Filed under Actualités, En Direct, Featured, Sci-Tech. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry