Atteint à l’œil pendant des jets de projectiles à Bois-Marchand Le constable Baptiste demeure en soins intensifs à Moka : « pa encor coner qui pu arriv mo lizie »…

Les jours sont passés, les tensions se sont plus ou moins apaisées, la plupart des personnes qui étaient descendues dans la rue pour exprimer leur colère dans la nuit du vendredi 22 avril ont repris le cours normal de leur vie. Mais les séquelles laissées par les manifestants se ressentent toujours dans le camp des autorités. Notamment au Subramania Bharati Eye Hospital de Moka, où demeure le constable Jimmy Baptiste, blessé à l’œil droit par un projectile lancé volontairement vers les policiers en guise de réponse face à la montée de prix de certains produits.

Sévèrement atteint à l’œil droit pendant les affrontements à Bois Marchand, l’officier qui a dû subir une intervention chirurgicale, s’accroche à l’espoir qu’il pourra retrouver l’usage de son œil. Pour l’instant, il est toujours dans l’attente des conclusions des médecins. Sous observation à l’hôpital de Moka depuis samedi, il lui a été dit que sa blessure nécessitera de long traitement et que c’est au fil du temps, dépendant de l’évolution de la lésion, que les spécialistes seront en mesure de confirmer si l’œil pourra être sauvé ou non.

Pour rappel, le constable Baptiste, âgé de 42 ans, est affecté au poste de police de Terre-Rouge. Il fait partie de la Northern Division et était de service dans cette nuit fatidique qui a vu plusieurs rébellions dans certains endroits de l’ile. Le policier a été atteint par un projectile lancé par un manifestant, sur la Nationale à Bois-Marchand, Terre-Rouge.  Cela alors que son équipe s’était rendue dans cette localité pour aider le public.

Les citoyens avaient fait appel à la police, car l’autoroute à hauteur de Bois-Marchand/Terre-Rouge avait été obstruée. «Ti ena plizir veyikil lapolis ek lezot lekip ti al laba parski dimounn ti met ross ek dibua lor sime , dit-il. Des pneus et autres débris avaient aussi été placés au milieu de la voie. Les badauds y avaient ensuite mis le feu.

Le constable Baptiste était au volant quand des manifestants ont lancé des projectiles sur les véhicules de la police. Le policier a été atteint à l’oeil droit. Il a stoppé son véhicule et un de ses collègues l’a conduit à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Il a ensuite été transféré au Subramania Bharati Eye Hospital de Moka où il a subi une intervention chirurgicale. «Monn gagn en kout ross, kan mo met lame lor mo figir, ti ena plin disan. Nou dan sa ler-la nou tipe al tir dimounn dan enn loto ki tifer aksidan », raconte Jimmy Baptiste.« Il y a eu plusieurs requêtes reçues par la police ce soir-là . »

Pravind Jugnauth concerné par la sécurité des officiers

Le dimanche suivant la nuit des tensions, Pravind Jugnauth, de retour de l’Inde, s’est fait un devoir de lui rendre visite, accompagné du commissaire de police Anil Kumar Dip. Le Premier ministre dit s’être entretenu avec le blessé qui sera sous traitement pendant un moment. Il s’est dit très concerné par les policiers qui assurent l’ordre et la paix et a condamné les agissements de certains, dont des politiciens, qui seraient les instigateurs de ces incidents. « La polis ena mo soutien total pou azir ek mintenir lord ek lape dan pei. Ban ki pe pretann pou diriz pe-la mem pe fer sa, mo les popilasion zize, » dira Pravind Jugnauth. Le chef du gouvernement a aussi fustigé le comportement de certains politiciens et s’est interrogé sur leurs intentions.

A savoir qu’environ une quinzaine d’officiers ont été blessés lors des émeutes ayant eu lieu depuis vendredi à Camp-Levieux, Roche-Bois et dans la capitale. Plusieurs policiers disent avoir cru voir la mort en face avec des projectiles, des briques et des cocktails molotov lancés de tout part sur eux. À Mangalkhan, un officier l’a échappé belle, après que la manche de sa chemise a pris feu après avoir été touchée par un cocktail molotov.

Quatre habitants de Bois-Marchand, ont été arrêtés en lien avec l’incident de Jimmy Baptiste. Ils ont avoué avoir obstrué la route, brûlé des pneus et lancé des projectiles sur des policiers. Comparus devant le tribunal de Pamplemousse, la semaine dernière, les quatre personnes qui font l’objet d’une accusation de rébellion, ont été maintenues en cellule. La police s’est opposée à leur libération sous caution car d’autres arrestations sont envisagées dans le cadre de cette enquête

Posted by Minority Voice on Apr 29 2022. Filed under Featured, Opinion, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry