Tortures policières…Raouf Gulbul : « Une commission d’enquête ou une enquête judiciaire ne fera que retarder un dénouement dans cette affaire »
« Une commission d’enquête ou une enquête judiciaire n’est pas appropriée dans cette affaire. Elles prendront du temps. Et il est dans l’intérêt de tout le monde d’emmener les suspects devant une cour de justice, le plus vite possible pour être jugés. » C’est l’avis de Raouf Gulbul concernant les cas de torture policier, révélés à travers des vidéos sur les réseaux sociaux. L’avocat participait hier matin à l’émission la voix Maurice, sur Radio Plus avec Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul.
Réagissant aux demandes de l’opposition, de mettre sur pied une commission d’enquête ou une enquête judiciaire, Raouf Gulbul a exprimé un avis différent. Se basant sur ses expériences, l’avocat a expliqué qu’une commission d’enquête prendra quatre à cinq ans et qu’à la suite du judicial review, il se peut qu’il n’y ait pas de suite. Il a soutenu que durant toutes ses années de carrière, aucune commission d’enquête n’est venue avec un judicial review mais aussi que plusieurs ‘findings’ ont été cassé devant la cour suprême et ont été mis aux oubliettes. Alors que dans le cas d’une enquête judiciaire, le dossier sera re-envoyer au DPP, qui à son tour le renverra à la police, et ainsi prendra autant de temps.
Pour le légiste, les suspects et les victimes étant déjà identifiés, la meilleure chose est que la police termine son enquête et envoie le dossier au DPP. Il a expliqué que l’équipe choisie par la police aura tout un intérêt à bien faire leur travail, car l’affaire sera présentée en Cour et la population sera aussi juge. L’avocat a ajouté que pour sa part, le DPP aura ensuite la possibilité de référer le dossier directement à la cour suprême, qui peut avec un jury, prononcé rapidement un jugement et la sentence contre les accusés.
Raouf Gulbul a déclaré qu’une affaire de ce genre ne peut prendre plus que trois semaines ou au maximum un mois. Il a expliqué que tous les faits sont présents et qu’il ne reste plus qu’à mener l’enquête. Cela dans le but de respecter le droit des suspects et de ceux des accusés. Et dans le cas où le DDP décide de poursuivre, il y a des fast track qui permettent que le cas soit référé devant un juge de la cour suprême avec des membres du jury. « C’est le peuple qui va alors étudier et décider s’il y eu torture ou pas. La loi prévoit que dans un cas de torture de ce niveau, rien ne peut empêcher d’envoyer l’affaire devant la cour suprême et devant neuf jury » souligne-t-il.