44e édition Notre santé, Notre trésor Manger de la viande : ses bienfaits et ses méfaits…
Dans cette 44e édition de Notre santé, Notre trésor, Le Xournal évoque ce produit qu’est la viande. Vous l’entendez partout : il faut manger moins de viande. Pourquoi et comment faire ? Nous vous en parlons en nous basant sur un article paru dans Santé Magazine.
L’élevage d’animaux, et notamment l’élevage intensif, a des conséquences désastreuses sur notre santé, nos forêts, notre planète, et sur les animaux eux-mêmes. Et la consommation de viande a aussi des conséquences importantes sur notre porte-monnaie et sur la qualité des aliments produits. D’ailleurs, l’OMS a même établi un lien entre la consommation excessive de viande rouge et de charcuterie, et certains cancers. Alors pourquoi ne pas essayer de manger, moins de viande? Et comment procéder ?
Bien sûr, manger moins de viande ne signifie pas simplement arrêter d’en consommer. Il s’agit de changer d’approche, d’opérer des changements en profondeur, en prenant le temps. Manger moins de viande peut vous amener à ne plus manger de viande du tout, mais ce n’est pas forcément l’objectif. De tous temps, l’Homme a consommé de la nourriture animale dans des quantités raisonnables, à certaines périodes de l’année par exemple. Mais il est sûr qu’il n’a jamais été une époque où l’Homme en a autant mangé qu’aujourd’hui, dans autant d’endroits du monde, en étant aussi sédentaires.
Est-ce que vous mangez trop de viandes ?
Voilà déjà la première question à vous poser. Si vous avez pour habitude de manger 1 steak haché de 200g le midi, une tranche de jambon et des œufs le soir, puis rebelote le lendemain avec des merguez le midi, et des pâtes à la bolognaise le soir…oui, vous mangez trop de viande.
Alors, le premier conseil pour réduire progressivement sa consommation de viande : privilégier la qualité à la quantité. Pour éviter les carences en protéines, renouer le lien avec les œufs. Selon les nutritionnistes, l’on peut consommer 3 œufs par jour sans risque pour la santé. Il existe également diverses autres protéines. Tofu, soja… il existe des substituts des viandes tout aussi nourrissants. Les céréales et les légumineuses, apportent de la diversité dans l’assiette et sont très riches en protéines végétales.
Vous pouvez faire appel aux fruits de mer ainsi qu’aux poissons, qui sont compatibles avec un régime pauvre en viande.
Adoptez la cuisine asiatique. La sauce soja, les sauces aigres-douces, le gingembre et toutes les autres épices permettent de relever la saveur des protéines végétales.
Dans Santé Magazine on indique aussi qu’une alimentation riche en produits carnés exposerait davantage à de nombreuses pathologies, par rapport à une alimentation qui en contient des quantités modérées.
Elle favoriserait l’obésité
Statistiquement, les mangeurs de viande ont un indice de masse corporelle légèrement supérieur à celui de tous les autres consommateurs (mangeurs de poisson, végétariens, végétaliens)…
Le risque cardiovasculaire est majoré
Les végétariens ont un risque d’infarctus réduit de 32% par rapport aux non-végétariens », souligne le Dr Edouard Pélissier, chirurgien en cancérologie. Plusieurs explications sont avancées : la richesse en graisses saturées et en cholestérol de certaines viande et charcuteries, le sel des charcuteries, et la prévalence du surpoids chez les gros consommateurs de viande.
Elle expose plus à certains cancers
« Selon une synthèse des études dirigée par le Centre international de recherche sur le cancer, une consommation de viande supérieure à 100 g par jour en poids cuit ou de charcuterie supérieure à 50 g par jour est associée à une augmentation de 15 à 20% du risque de cancer du côlon, » explique le Dr Jean Michel Lecerf, nutritionniste.
Parmi les causes évoquées, l’apport en fer héminique élevé de certaines viandes, qui induirait un stress oxydatif au niveau du colon.
La richesse en graisses saturées pourrait aussi exercer un rôle délétère. L’impact de la consommation de viande rouge et de charcuterie semble ne pas se limiter aux cancers colorectaux. Selon une équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, 20% de personnes consommant le plus de viande rouge (près de 100g par jour en moyenne) verraient leur risque de développer un cancer augmenter de 30% par rapport aux 20% qui en mangent le moins (40g par jour en moyenne). En particulier le cancer du sein.
Elle augmenterait le risque de diabète de type 2
Une consommation de viande rouge supérieure à 100 g par jour semble être associée à une augmentation du diabète de type 2 de 12 à 19%, estime le Dr Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste.
Outre le surpoids, souvent lié à l’excès de consommation de produit carnés, plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce lien.
Ainsi l’excès de fer héminique pourrait accroitre le stress oxydatif, dont on sait qu’il est agressif pour les cellules qui fabriquent l’insuline.
Les recommandations
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation recommande de limiter la consommation de viande, hors volaille à 500 g par semaine, et celle de charcuteries (jambon, pâté…) , à 25 g par jour. D’autres vont encore plus loin.
Il faudrait descendre à 14 g de viande par jour et augmenter sa ration de légumes à 300 g par jour, de fruits à 200 g, de graines entières à 200 g et de lait ou équivalent à 250 g. Un tel régime permettrait d’éviter 11 millions de morts prématurés par an dans le monde.
Et pour les personnes âgées ?
Les seniors, eux, ont moins de gout pour a viande, et pourtant ils en ont besoin, car s’ils en mangent trop peu, ce manque peut engendrer un risque de perte de masse musculaire.
Toutes les viandes sont-elles nocives consommées en excès ?
Dans Santé Magazine, le Dr Edouard Pélissier, chirurgien en cancérologie, répond par un ‘Non’ catégorique.
Seule la viande rouge, avance-t-il. Ce terme fait référence à tous les types de viandes issus des tissus du bœuf, du veau, du porc, de l’agneau, du mouton, du cheval et de la chèvre.
Quant à la viande transformée, elle regroupe toutes les viandes qui ont été transformées par salaison, maturation, fermentation, fumaison… Ce sont globalement, les charcuteries et les viandes en conserve.
Ainsi les volailles et le lapin sont exclus de ce classement.
Elles ne présentent pas les mêmes caractéristiques nutritionnelles car elles renferment moins de graisses, et peu de fer héminique.
Les modes de cuisson jouent aussi un rôle important, ajoute Jean-Michel Lecerf.
Les hautes températures comme le gril, le barbecue ou la poêle génèrent des composés pouvant contribuer au risque de cancer et de diabète de type 2.
Femmes enceintes, enfants, ados : iIs en ont plus besoin
Les premières ont des besoins accrus en fer, les seconds doivent avoir des apports suffisants en vitamine B12, en fer et en protéines pendant leur croissance, rappelle Santé Magazine.
La vitamine B12
Il y a un débat ouvert sur la vitamine B12, qui n’est présente que dans les produits animaux, et est essentielle à l’organisme humain.
Alors sachez que la B12 se trouve dans les poissons, les produits laitiers, les viandes, les œufs et les fruits de mer. Donc carnivores comme flexitariens ou végétariens n’ont que peu de raisons de s’inquiéter !
Pour manger moins de viande, achetez-en moins, mais achetez-la mieux !
La viande de supermarché vient en majorité des circuits d’élevage intensifs. On parle donc d’animaux qui mangent des céréales, qui ne sortent pas beaucoup voire pas du tout, qui sont trop nombreux pour la surface qu’ils occupent. Cela a pour conséquence le développement de maladies, que les éleveurs adressent en donnant des antibiotiques à leurs animaux.
Et vous, dans votre steak haché, vous retrouvez donc un peu de viande, un peu d’antibiotiques, et un peu de produits chimiques pour peu que l’animal en ait ingurgité.