Consommation: Et si le Mauricien changeait d’habitude…



La pandémie et la guerre en Ukraine sont venus mettre à mal l’économie à l’échelle mondiale. La conséquence directe est que nous observons de nos jours une hausse du prix des matières premières et une inflation généralisée. Cette hausse est synonyme d’une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Une triste réalité certes mais si les ménages sont contraints de faire des choix concernant leurs dépenses ? Ceci signifiera qu’ils devront faire un sacrifice de certaines habitudes de consommation…

C’est la tendance internationale. Les prix des produits alimentaires, des carburants et des engrais sont à la hausse et la Banque mondiale prévient que la chaine d’approvisionnement pourrait connaître des perturbations. Depuis le début du mois de juillet, les subsides sur sept produits alimentaires de base ont pris fin à Maurice. Cependant, la State Trading Corporation (STC) importera à un meilleur prix certains produits de base afin de soulager les familles vulnérables.

Pour situer le contexte, au 1er juin 2022, l’indice des prix des produits agricoles de la Banque mondiale était 40% plus élevé qu’en janvier 2021. Par exemple, le prix du maïs et du blé était de 42% et 60% plus élevé.

Une décision courageuse

Face à cette vague d’augmentation mondiale, le gouvernement devait trancher. Le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn l’a fait. En annulant les subsides sur sept produits de base le gouvernement économiserait aux alentours de Rs 4,8 milliards pour l’année financière 2022-23. Toutefois, le gouvernement ne reste pas insensible face aux dommages que cette mesure a causé. Prochainement, la STC procèdera à l’importation de certains produits de base et une subvention de Rs 500 millions sera injectée pour maintenir les prix au plus bas. Cela dans le but de soulager les plus vulnérables.

Un changement d’attitude à adopter

Pourquoi ne changer d’attitude et d’habitude pendant les achats ? C’est une question qui mérite une longue et profonde réflexion. Est-il concevable aujourd’hui qu’une famille de quatre personnes puisse se permettre de faire des achats en ne respectant pas les limites imposées ? On s’explique, comment peut-on entrer dans un supermarché en famille et ressortir avec 8 sachets de lait, 8 bouteilles d’huile et d’autres produits de bases alors que la limite est de deux par personne. Une logique acceptable certes mais cela créer et encourage une pénurie artificielle sur le marché, poussant ainsi les importateurs à importer plus. Cette équation résulte finalement en une augmentation continue des prix.

Aujourd’hui les Mauriciens consomment les marques. ‘Tire ration dan Mall aulie laboutik’… Pour les consommateurs plus un produit est cher, mieux est la qualité. FAUX ! Pourquoi insistons-nous à consommer un KFC à Rs 280 alors que d’autres commerces font un produit similaire, plus healthy et consistant à moitié prix ? Un rounder, frites et boisson comprise à Rs 100 à Port-Louis ou ailleurs sans label n’intéresse-t-il personne ?

L’exemple français !

Selon une étude, 46 % envisagent de réduire le gaspillage alimentaire, 38 % d’acheter plus en promotion et 35 % comptent faire leurs courses dans des enseignes à bas prix. Ces changements devraient s’accentuer dans les prochaines semaines. Selon les informations de France Télévisions, les consommateurs se détourneraient déjà de produits comme les pâtes, qui ont vu leurs prix augmenter ces derniers mois.

Mauriciens – réveillez-vous !

Le moment est venu dans cette conjoncture difficile de se réveiller ! Enough is enough et qu’on commence à prendre le taureau par ses cornes. Comprenez par-là que l’appel à se réveiller ne veut pas dire descendre dans les rues, faire des émeutes, bloquer et paralyser l’économie. Non ! Il suffit de canaliser notre énergie dans des activités productives.

Pourquoi attendre que le gouvernement prenne des initiatives pour l’autosuffisance alimentaire à Maurice ? Pourquoi ne pas cultiver nos propres légumes à la maison ? Qu’il s’agisse d’un balcon, d’une terrasse ou d’un véritable lopin de terre, il y a presque toujours matière à jardiner ! Pourquoi, dès lors, ne pas joindre l’utile à l’agréable avec un petit bout de potager ? ‘Enn pie pima pa pren 1 hectar laterr !’, non mais le consommateur s’obstine à courir au Ti bazar, pire au supermarché pour acheter le piment à Rs 450 la livre.

En dehors du fait que c’est économique, voyons le bon côté des choses. Un esprit sain dans un corps sain ! L’exercice et les efforts que suscite le jardinage vous font du bien. Toutes les études sur les relations entre végétation et cadre de vie démontrent les bénéfices incontestables de la présence de verdure sur notre bien-être !

Il est vrai que le mauricien ne pourra faire pousser son blé pour produire de la farine, mais la STC importe et subsidie déjà de la farine blanche. Le paquet se vend à moins de Rs 30 pourquoi alors choisir de la farine à Rs 50 donc ?

La solution à la perte du pouvoir d’achat ne peut que se trouver entre nos mains. Nous ne sommes pas une nation d’assistée qui a impérativement besoin que le gouvernement nous vienne en aide. ‘Morisien traserr li’ dit-on souvent et en faisant le bon choix nous pouvons éviter que nos poches en souffrent.

 

 

 

 

Posted by on Jul 14 2022. Filed under Actualités, Economie. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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