“Knowing transmit of false message” et “breach of conditions for release on bail”…
Darren l’activiste obtient la liberté conditionnelle : « Mo reconet mo erer, monn gagn enn lesson. Mo pou aret rentre dan caless cassé »
Le tribunal de Port-Louis a fait connaître sa décision, le vendredi 2 septembre sur la demande de remise en liberté sous caution de Dominique Seedeeal, connu comme « Darren L’Activiste ». Après avoir passé près de deux semaines en détention policière, la magistrate Nitisha Seebaluck, a décidé d’accorder la liberté à l’habitant de Grand Baie. Ce dernier a dû s’acquitter d’une caution de Rs 10 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 40 000. D’autre part, il devra résider à une adresse fixe et ne pas utiliser sa page Radio Mopep sur les réseaux sociaux pour propager des messages pouvant inciter la population à perturber l’ordre social.
Pour rappel, l’activiste Darren Seedeeal fait face à deux accusations provisoires devant le tribunal de Port-Louis, notamment “breach of other conditions for release on bail”, et “knowing transmit a false message “. Des délits qui ont été commis le 20 août 2022, à Port-Louis dans le cadre de l’arrestation de l’avocat Akil Bissesur avec 52 grammes de drogue synthétique. L’activiste, avait alors lancé un live Facebook devant les Casernes centrales, dans lequel, il accusait la Special StrikingTeam, dirigée par l’assistant surintendant de police Ashik Jagai, d’avoir planté de la drogue pour piéger l’avocat Akil Bissessur.
La motion de remise en liberté conditionnelle de Dominique Seedeeal alias Darren Activiste a été débattue en cour de district de Port-Louis, une première fois, le lundi 29 août. Le sergent Mohidinkhan de la CID Port-Louis Sud a objecté à ce que Dominique Seedeeal soit libéré sous caution en arguant qu’il y a un risque qu’il récidive. La poursuite était représentée par Me Krishan Beeharry, State Counsel. Tandis que Me Sanjeev Teeluckdharry assure la défense de Dominique Seedeeal.
L’avocat a argué que la cour peut imposer des conditions pour la remise en liberté conditionnelle de son client. Il s’est référé à des jugements de la Cour suprême. Me Teeluckdharry a aussi soutenu que son client n’a pas d’antécédent et a mis l’accent sur ses droits constitutionnels, notamment le droit à la liberté l’expression et la présomption d’innocence. Il a, par ailleurs, indiqué que son client est un « freelance reporter » et a le droit de s’exprimer.
Quant à l’avocat de la poursuite, il a déclaré que Dominique Seedeeal a violé une des conditions imposées par le tribunal de Rose-Hill pour sa remise en liberté sous caution dans une autre affaire, soit pour rassemblement illégal et sédition lors d’une manifestation pour protester contre la hausse des prix des carburants à Camp-Levieux en avril dernier. L’enquêteur a lui ajouté que ces « fausses informations » auraient pu déclencher des manifestations et que plusieurs personnes se sont déchainées sur les réseaux sociaux à l’encontre de la Special Striking Team et l’inspecteur Jagai.
Agi sous le coup de l’émotion
Sur le banc des accusés, l’activiste avait présenté des excuses à la Cour et à la police, lundi dernier. Il a aussi déclaré « Mo prézant mo exkiz, se enn errer ki monn fer. sa pa pou répété a lavénir ». Il a également fait appel à la clémence de la cour en faisant ressortir qu’il avait deux enfants à charge et a mis en avant qu’il est le seul à subvenir aux besoins de sa famille. Mais Dominique Seedeeal, alias Darren Activiste, a été reconduit en cellule, la magistrate Nitisha Seebaluck ayant fait savoir qu’elle rendrait son jugement le vendredi 2 septembre.
De plus, Darren a dit avoir agi sous le coup de l’émotion et reconnaît qu’il a fait une erreur en tenant des propos infondés contre le haut gradé. « Mo démann zot tou mo exkiz. Mo démann lapolis ek tou dimounn exkiz. Tou dimounn fer érer mé pa ‘jam’ mwa tou sa zour-la… Éna dimounn pé sorti lor 15 bail. Mo pann touy personn mwa ». Il a également laissé entendre que les policiers le traitaient correctement.
Kan inn foté, bizin accepter
Après sa libération sous caution, ce 2 septembre, l’activiste s’est encore appesantit sur ses délits. Il a expliqué que sa detention lui a servi de leçons, pour ne pas recommettre des erreurs. “Mo pou concentrer moi lor ceki mo conn fer. Mo pou arrêter rentre dan caless cassé couma nou dir kot mo pou al met momem en danze. Kan fote bizin dir in fote. Pou moi li pa enn la honte bizin accepte nou erer. Pou moi, li pa enn azar ki monn al endan. Sa ti bizin arive pou mo sanzer. Si sa pa ti arive cav mo ti pou al fer kitsoz pli pire. Ceki in arive, in ariv pou enn bonne coz, se mo correction » a-t-il dit.
Pour rappel, Dominique Seedeeal avait été arrêté le 22 mai suivant la manifestation à Camp-Levieux. La police avait retenu deux accusations provisoires contre lui : manifestation illégale et sédition. Il lui était reproché d’avoir rédigé des posts haineux contre les autorités et d’avoir invité le public à semer le trouble. Il avait ensuite été arrêté une nouvelle fois le 29 avril après s’être présenté au poste de police de Grand-Baie avec 45 minutes de retard. Il s’était acquitté d’une caution de Rs 3 000 après son accusation provisoire de « breach of conditional release ».