Ces virus qui coupent le souffle : Réapprendre à respirer
La pandémie de la COVID-19 est venue nous rappeler que certains virus peuvent gravement s’attaquer aux poumons. Et qu’après une infection, il faut rééduquer sa respiration. C’est ce dont nous allons parler dans cette 55e édition de Notre santé, Notre trésor, en nous basant sur un dossier qui a été publié dans le Magazine Figaro Santé.
Des respirations haletantes, des yeux inquiets derrière des masques à oxygène, des corps allongés, intubés, ventilés, par dizaines dans les hôpitaux… Avec la pandémie de COVID-19, des dizaines de milliers de personnes ont fait l’expérience terrifiante du souffle coupé. « Le séisme provoqué par la pandémie nous l’a montré brutalement : la rencontre de l’appareil respiratoire avec un microbe peut décimer une population, désorganiser une société, simplement parce qu’elle détruit les poumons, chargés d’amener l’oxygène de l’air au sang, que celui-ci transporte aux autres organes, qui tous en dépendent », rappelle le Pr Antoine Magnan, président de la Société française de pneumologie de langue française dans une tribune parue dans Le Figaro. Les pneumologues n’avaient évidemment pas attendu la pandémie de Sars CoV-2 pour connaître les ennemis de la respiration : la grippe, le virus respiratoire syncytial, les rhinovirus mais aussi les autres coronavirus, autant de pathogènes responsables de rhumes, de bronchites…
Sachez d’abord, que votre appareil respiratoire est composé des voies aériennes supérieures, qui comprennent les fosses nasales, la bouche, le pharynx et le larynx, des voies aériennes inférieures, comprenant les bronches et les bronchioles, et enfin des poumons, enveloppés de la plèvre. Son rôle est d’apporter, grâce à la respiration, l’oxygène indispensable aux fonctionnements de nos cellules de l’extérieur vers l’intérieur de notre corps et d’éliminer le dioxyde de carbone, déchet produit par les cellules.
Et, les maladies respiratoires regroupent l’ensemble des affections de notre système respiratoire. On distingue les maladies aiguës, comme une infection virale des bronches ou du poumon, et les maladies chroniques, dont les plus courantes sont l’asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). La gravité de ces maladies est très variable.
Les différentes maladies respiratoires
Allergie au pollen
L’allergie au pollen est une réaction à une substance en suspension dans l’air, le pollen, qui entre en contact avec les voies nasales et les voies respiratoires. Ce contact provoque alors une inflammation et donc une sensation d’inconfort plus ou moins importante.
Apnée du sommeil
L’apnée du sommeil correspond à la survenue de pauses respiratoires pendant le sommeil. Découvrez les causes de l’apnée du sommeil et comment la traiter si vous en souffrez.
Asthme
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des petites voies respiratoires, bronches et bronchioles.
Bronchiolite
La bronchiolite est une infection virale des petites bronches (bronchioles) touchant les nourrissons (enfant de moins de 2 ans). Fréquente et très contagieuse, elle est heureusement le plus souvent bénigne.
Coronavirus
Le coronavirus est un virus qui provoque des maladies allant d’un simple rhume à des symptômes respiratoires plus sévères.
Grippe
La grippe est un virus de transmission aérienne provoquant des symptômes comme une fatigue aiguë, des maux de tête, des douleurs musculaires et de la fièvre.
Les symptômes d’une maladie respiratoire ?
Les principaux symptômes d’une atteinte du système respiratoire sont : la toux, l’essoufflement, les douleurs thoraciques, des crachats appelés expectorations en langage médical, une hémoptysie, qui se définit par l’émission par la bouche de sang provenant des voies aériennes.
Les maladies respiratoires peuvent être favorisées par :
une infection ; la pollution de l’air ; le tabagisme ou l’inhalation secondaire de la fumée du tabac (tabagisme passif) ; les allergènes aériens comme le pollen et les moisissures et des facteurs génétiques.
Complications
« Certains virus, comme ceux de la grippe peuvent provoquer des
pneumonies avec des syndromes de détresse respiratoire aiguë : cette inflammation diffuse, extrêmement brutale, des deux poumons est responsable du déficit majeur d’oxygénation du sang comme nous
en avons connu avec le Sars-CoV-2 », décrit le Pr Antoine Magnan, dans le Magazine Figaro Santé.
Elles peuvent être directement provoquées par le virus de la grippe
mais, le plus souvent, elles sont dues à une surinfection bactérienne.
« La grippe détruit les cils qui tapissent notre système respiratoire : ils servent à éliminer mécaniquement les germes. Le temps que ces cils se reforment, les bactéries vont proliférer. C’est ce qui explique le “V” grippal : les patients ont de la fièvre, vont mieux puis recommencent un épisode de fièvre.
Leur infection grippale est guérie mais ils font une surinfection bactérienne », décrit le Pr Claire Andrejak, pneumologue au CHU d’Amiens.
Lorsque les pneumonies, virales ou bactériennes, sont trop virulentes
pour les poumons et bloquent l’arrivée de l’air, la supplémentation
en oxygène va donner un peu de temps à l’organisme pour gagner
la bataille de l’inflammation et de la cicatrisation.
Le masque une protection ?
Pendant des années nous avons regardé avec curiosité voire amusement, les habitants des pays asiatiques qui portent le masque dès qu’ils toussent ou se mouchent.
Et si, comme les Asiatiques nous adoptions le masque aux premiers
éternuements ? « Les personnes fragiles devraient sans conteste
l’adopter. Car c’est un fait : pendant la pandémie, une chute drastique des exacerbations de maladies respiratoires liées
à des infections virales a été notée.
Respirer pour se rafraichir
Voici deux respirations de yoga forts utiles en cette période estivale. Elles procurent une agréable sensation de fraîcheur et facilitent la thermorégulation. Effectuez-les assis, dos droit, colonne,
nuque et tête alignés, et répétez 10 à 15 cycles. ShEEtali (ou Shitali) : faites un rond avec vos lèvres comme pour dessiner le son « u ». Sortez légèrement la langue, roulez-la pour créer un tube. inspirez par
ce tube. Gardez l’air quelques secondes, plaquez la langue contre le palais et expirez lentement par le nez.
Si, comme certaines personnes, vous ne pouvez pas rouler la langue, choisissez la respiration Sheetkari :
faites se toucher vos dents du haut et du bas, et pressez doucement le bout de la langue contre les dents. Inspirez par la bouche légèrement ouverte.
Fermez-la, gardez l’air quelques secondes, puis expirez doucement par le nez.
Le yoga une grande aide
Dans le Magazine Figaro-Santé on indique que par l’exercice, on peut aisément réduire la fréquence respiratoire, habituellement de 13 à 20 cycles par minute en moyenne, – hors effort –, à 10 cycles, voire moins ; augmenter la ventilation pulmonaire (le volume
d’air circulant par minute) ; réduire l’essoufflement ou la toux et
améliorer les capacités et la qualité de vie des malades respiratoires.
Respiration alternée
Plus technique, la respiration alternée (Nadi shodhana), est réputée pour apaiser les émotions, augmenter la vigilance et la concentration.
Il faut s’asseoir confortablement pour le cycle suivant :
1. Bouche fermée, bloquez la narine droite avec le pouce droit
et inspirez par la narine gauche.
2. Fermez la narine gauche avec l’auriculaire et bloquez la respiration.
3. Libérez la narine droite pour expirer.
4. Inspirez par cette même narine, fermez-la avec le pouce et suspendez la respiration.
5. Ouvrez la narine gauche pour expirer puis inspirer, et recommencer
ce cycle 5 à 10 fois selon vos capacités.
Le rythme de base pour commencer est : 4 temps d’inspiration, 2 temps de suspension, 4 temps d’expiration…
Ne forcez jamais. Si vous sentez un étourdissement arrêtez. Dans les deux cas, des exercices répétés et réguliers (4 fois 4 minutes par jour, le matin, à midi, vers 16 heures et le soir) sont recommandés pour progresser.