Le James-Webb observe des détails de la surface de Titan, la plus grande lune de Saturne
Tous les astronomes savent que l’atmosphère est non seulement un filtre qui ne laisse passer que certaines longueurs d’onde (l’astronomie X ne peut se faire que dans l’espace par exemple), mais qu’elle est aussi délétère à la qualité des images du fait de sa turbulence. On peut pallier ce dernier défaut en utilisant la technologie de l’optique adaptative qui corrige jusqu’à un certain point la dégradation des images, en déformant avec des vérins un miroir d’un télescope en réponse à un sondage de l’état de l’atmosphère au-dessus de l’instrument au moyen d’un rayon laser.
Ainsi, au sol à Hawaï, des astronomes comme Franck Marchis du Seti Institute, membre d’Unistellar, et surtout la planétologue Imke de Pater (célèbre pour son traité de sciences planétaires), de l’université de Californie à Berkeley, ont pu observer depuis de nombreuses années l’activité volcanique de Io, une des lunes de Jupiter, en utilisant les instruments de l’observatoire Keck équipés pour l’optique adaptative. Aujourd’hui, Imke de Pater et sa collègue Katherine de Kleer, professeur adjoint de sciences planétaires et d’astronomie au California Institute of Technology, étudient également avec le Keck la surface de Titan.
Avec leurs équipes, elles viennent de se joindre à d’autres astronomes planétaires qui eux utilisent le James-Webb (JWST) pour observer également Titan dans le domaine infrarouge, mais depuis l’espace. Le JWST fait presque jeu égal avec le Keck et il peut même aller un peu plus loin dans l’étude de Titan en raison des instruments dont il dispose.