Accès à l’eau : en Inde, la terre étouffe
Un Indien sur six n’a pas accès à l’eau, même si certaines ONG font des miracles pour irriguer les zones les plus sèches.
Vivre dans une nature hostile, Chote Lal, 57 ans, en a toujours eu l’habitude. C’est un homme du Rajasthan, l’un des États les plus touchés par la sécheresse, en Inde. Le manque de pluie, il a toujours connu. Il y a quinze ans, elle tombait encore quatre mois d’affilée. Aujourd’hui, elle arrose les champs à peine quatre jours par an et, encore, de façon sporadique. Une femme passe au loin, un énorme seau sur la tête. Il la connaît et sait que d’autres, des mères, des filles ou même des grands-mères parcourent toujours des kilomètres pour aller chercher de l’eau, ce liquide de plus en plus précieux. La terre ici est en souffrance et ses habitants subissent chaque année plus durement les aléas du climat.
« Je me souviens de la retenue d’eau du barrage que l’on traversait souvent à la nage, de chez nous à l’école, raconte Chote Lal, avec une douce nostalgie, aujourd’hui cet endroit est totalement sec ». Nous sommes dans le tout petit village de Neemli, au nord-est du Rajasthan. Le soleil brille implacablement, la vie se déroule au ralenti. Il règne comme une indolence suspecte, subie. Les habitants appellent ce lieu « la zone sombre ». Celle qui cumule les carences, que les gouvernements, local et national, délaissent depuis la nuit des temps.