Robots : et s’il ne leur manquait plus que l’intelligence…
Optimus, conçu par Tesla, Atlas (Boston Dynamics), CyberOne (Xiaomi) ou Figure 01 (Figure) : des humanoïdes élaborés, mais qui ne savent pas encore raisonner…
Il mesure 1,70 m, pèse 60 kilos et peut porter des charges jusqu’à 20 kilos : Figure 01, le robot élaboré par la start-up californienne Figure, s’il n’est encore qu’un prototype, promet d’avoir une autonomie de cinq heures et de se déplacer à plus de 4 km/h tout en gardant… son équilibre. S’il voit le jour, le dernier-né des humanoïdes pourrait bien s’imposer comme une alternative à Optimus, un automate présenté par Elon Musk, qui espère le doter de mains « d’inspiration humaine » capables « d’éliminer la pauvreté » en assurant une succession de tâches répétitives dans les usines dès 2025. Assister l’homme dans ses tâches les plus pénibles est aussi une des missions fixées à Atlas, conçu par Boston Dynamics. Atlas s’appuie en effet sur ses 28 joints hydrauliques pour escalader un échafaudage, apporter une mallette à un ouvrier et terminer sa mission par une pirouette aérienne.
« Aucun raisonnement ». Force physique, précision, agilité… il ne manque plus qu’à doter ces automates de la capacité de communiquer, comme s’y emploie le fabricant chinois Xiaomi, avec son robot CyberOne, capable, grâce à une caméra intégrée, de reconnaître « 45 types d’émotions humaines ». Leur donner la capacité de parler en les équipant du logiciel de conversation ChatGPT, comme le fait la start-up britannique Engineered Arts, pourra-t-il faire illusion ? « Si les modèles de langage peuvent être utiles pour le brainstorming, l’élaboration d’un scénario ou la traduction, ils n’ont aucune compréhension du monde et ne peuvent à ce jour faire preuve d’aucun raisonnement », explique la chercheuse au MIT Media Lab Pattie Maes, qui précise : « Il est important de toujours garder à l’esprit que nous avons, dans le cas de ChatGPT, affaire à un perroquet, plutôt que de le présenter comme un être humain. » Or pour elle, « une technologie fiable dans 95 % des cas est en fait plus dangereuse qu’une technologie correcte dans 75 % des cas ». Elle complète : « Je pense qu’il serait plus utile de construire des systèmes visant à assister les gens plutôt qu’à les égaler, les surpasser ou les remplacer. » Le message est passé à Figure 01…