110e édition Notre santé, Notre trésor : Drogue, alcool, tabac, médicament : Addictions comment y mettre une fin
Santé Magazine du mois de septembre, a consacré un article sur l’addiction. L’addiction qui est une affection cérébrale chronique, récidivante, caractérisée par la recherche et l’usage compulsifs de drogue (substance ou pratique), malgré la connaissance de ses conséquences nocives. Justement on vous en parle dans cette 110e édition de Notre santé, Notre trésor.
Les addictions entraînent des répercussions médicales, psychologiques et psychiatriques sur le long terme. Une modification du caractère (impulsivité, troubles de la mémoire, de l’attention, etc.) et des troubles de l’humeur (notamment une anxiété) s’instaurent progressivement.
En fonction de la substance ou du comportement, des symptômes physiques peuvent s’ajouter aux symptômes psychologiques. Ils se traduisent en général par des signes qui surviennent pendant les périodes de sevrage ou de manque. La prise en charge est souvent longue et semée de rechutes. Le succès dépend de la motivation du patient à se sevrer ainsi que de l’amélioration durable de ses conditions de vie et de son estime de soi.
Qu’est-ce qu’une addiction ?
L’addiction est une maladie qui repose sur la consommation répétée d’une substance (drogue, alcool, etc.) ou la pratique anormalement excessive d’un comportement (jeux de hasard et d’argent, Internet, téléphone, etc.) qui conduit à :
une perte de contrôle du niveau de consommation ou de pratique ;
une perte d’attention ou de vigilance ;
une modification de l’équilibre émotionnel ;
des troubles d’ordre médical ;
une modification de la perception du risque et/ou une prise de risque ;
des perturbations de la vie personnelle, professionnelle et sociale ;
la mise en danger de sa personne et/ou des autres.
Les différentes addictions concernent :
l’alcool ;
le tabac (nicotine) ;
le cannabis (marijuana et cannabinoïdes de synthèse) ;
les opiacés (héroïne, morphine, fentanyl, morphine et oxycodone) ;
la cocaïne ;
les sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques tels que le lorazépam ou le sécobarbital ;
la caféine ;
les hallucinogènes (LSD, phéncyclidine et psilocybine) ;
les stéroïdes anabolisants ;
Quelles sont les causes de l’addiction ?
Les mécanismes neurobiologiques de l’addiction sont étroitement liés au « système de récompense », un circuit du cerveau responsable des sensations de plaisir ressenties après certaines actions. Présent dans le cerveau de l’homme, c’est grâce à lui que nous répétons volontiers les comportements indispensables à notre survie tels que manger, boire, avoir des rapports sexuels, procréer, etc.
Dans les troubles addictifs, ce mécanisme fondamental est perturbé, tantôt par la prise d’une substance qui démultiplie la sensation de plaisir, tantôt par un dysfonctionnement initial du cerveau, qui ne régule pas correctement son système de récompense. Lorsque ces deux dimensions sont réunies, on aboutit à l’addiction. L’absence de substance ou de stimulation crée alors un manque.
Quels sont les symptômes de l’addiction ?
Les addictions, qu’ils s’agissent des addictions à la drogue, à l’alcool, au tabac, ou à tous autres substances toxiques, engendrent de nombreux symptômes. On distingue parmi eux, les troubles induits par une substance, des troubles liés à l’usage d’une substance ou troubles de toxicomanie.
Voici les différents troubles causés par les effets directs d’une substance.
L’intoxication
C’est-à-dire les effets immédiats et temporaires d’une drogue spécifique. L’intoxication altère le fonctionnement cérébral et le jugement, et peut également altérer l’humeur. En fonction de la drogue, la personne peut présenter une sensation d’excitation ou de bien-être excessif (euphorie), ou peut se sentir plus calme, plus détendue et plus somnolente que d’habitude. Poussée à l’extrême, l’intoxication peut conduire à une overdose, à une morbidité importante et à un risque mortel.
Le sevrage (ou manque)
Le sevrage fait référence aux symptômes qui se développent lorsque les personnes arrêtent de prendre une substance ou prennent des quantités beaucoup moins importantes que d’habitude.
Le sevrage provoque divers symptômes désagréables qui varient selon la substance consommée comme :
des tremblements ;
des hallucinations ;
une transpiration excessive ;
des maux de tête ;
des vertiges ;
des douleurs physiques ;
des troubles du transit ;
etc.
Sevrage de la drogue et de l’alcool
Le sevrage de certaines drogues, telles que l’alcool ou les barbituriques, peut être grave, voire potentiellement mortel. La plupart des personnes en état de sevrage savent que le fait de consommer une quantité plus importante de la substance réduira leurs symptômes.
Les troubles mentaux
Ils correspondent aux modifications de l’état mental générées par l’usage de substances ou par le sevrage qui ressemblent à des troubles mentaux indépendants, tels que :
la dépression ;
la psychose ;
l’anxiété.
Troubles liés à l’usage de substances ou troubles de toxicomanie
Les troubles liés à l’usage de substances impliquent généralement des schémas comportementaux dans lesquels les personnes continuent à prendre une substance malgré les problèmes causés par son usage. Le potentiel des substances à causer un trouble lié à leur usage dépend d’une association de facteurs, tels que :
la manière dont est utilisée la substance ;
le niveau de stimulation de la substance sur le système de récompense du cerveau ;
la rapidité d’action de la substance ;
la capacité de la substance à induire la tolérance et/ou des symptômes de sevrage.
Ainsi, les addictions entraînent des répercussions médicales, psychologiques et psychiatriques sur le long terme. Une modification du caractère (impulsivité, troubles de la mémoire, de l’attention, etc.) et des troubles de l’humeur (notamment une anxiété) s’instaurent progressivement.
Des complications sont spécifiquement associées à certaines addictions :
- risque cardiovasculaire ou de cancer avec le tabac ;
- risque cognitif ou tumoral avec l’alcool ;
- troubles neurologiques et psychiatriques chez les consommateurs réguliers de nombreuses drogues illicites ;
- contamination par le VIH, VHB ou VHC chez les usagers de drogues injectables.
Comment soigner une addiction ?
La prise en charge d’une addiction est multidisciplinaire. Elle nécessite le plus souvent l’association d’un traitement médicamenteux, d’une prise en charge psychologique individuelle et/ou collective et d’un accompagnement social.
Le sevrage
Le premier élément de prise en charge repose sur le sevrage, c’est-à-dire l’arrêt de la consommation ou de la pratique addictive. La diminution de la fréquence de la consommation peut, pour certaines substances et dans certains contextes, aider le sujet à atteindre le sevrage complet. C’est le cas pour l’alcool ou le tabac.
Sur le plan pharmacologique, il existe des traitements de substitution, qui aident au sevrage de différentes substances psychoactives.
L’accompagnement social
La prise en charge non pharmacologique des addictions repose sur un soutien psychosocial, notamment en cas de désocialisation, qui permet de préserver ou de favoriser l’intégration sociale, et d’accompagner le patient dans les démarches éventuellement nécessaires pour atteindre cet objectif. Ce soutien permet aussi d’identifier d’éventuelles problématiques psychologiques, et les moyens à mettre en œuvre afin de les résoudre.
La prise en charge psychologique
Parallèlement, une psychothérapie est le plus souvent indispensable. Elle peut reposer sur différentes approches selon les spécificités de la
personne et de son addiction.
Hors texte
En amont
On vérifie que l’on est prêt : si on se dit ‘ je veux arrêter, parce que cela ruine ma santé, impacte trip ma vie de famille… et que l’on y voit plus d’inconvénients que d’avantages, c’est bon signe. Si l’on a envie d’arrêter un jour, mais que cela reste vague, ce n’est peut-être pas encore le bon moment.
On se donne une date à partir de laquelle on veut arrêter ou diminuer
On se fixe un objectif : viser d’abord une réduction de sa consommation plutôt qu’un arrêt total est parfois une bonne idée.
On en parle autour de soi : on se sent plus engagé si on l’a annoncé. Nos proches nous pousseront aussi moins à la consommation, par exemple en évitant de nous proposer à boire.
On tient un journal : chaque fois que l’on consomme, on note le
contexte (travail, fête, maison…), avec qui, nos émotions (stress, colère,
tristesse…), les pensées associées (“J’ai bossé dur, j’ai droit à un verre…”)…
Avoir conscience des raisons et des situations qui poussent à consommer aide à trouver des parades.