Boycott diplomatique : le Tchad et l’Afrique du Sud rappellent leurs diplomates d’Israël en pleine crise à Gaza

Depuis octobre, l’Etat israélien est en guerre contre le Hamas. Face à l’ampleur des pertes civiles innocentes, le Tchad qui s’était rapproché de Tel-Aviv a rappelé son chargé d’affaires tandis que l’Afrique du Sud a annoncé le rappel de sa mission diplomatique dans le pays.

Les gouvernements tchadien et sud-africain ont annoncé le rappel de leurs diplomates présents en Israël, pour des « consultations » a-t-on appris.

Dans des annonces faites, respectivement les 4 et 6 novembre, N’Djamena et Pretoria mettent ces décisions en perspective avec la crise se déroulant à Gaza, en territoire palestinien. Ainsi, le Tchad se dit inquiet « des vagues de violences meurtrières sans précédent dans la bande de Gaza » tandis que côté sud-africain, les autorités dénoncent la poursuite d’un « génocide sous le regard de la communauté internationale ».

Si la décision de la nation Arc-en-ciel ne surprend pas, en raison de son soutien inconditionnel à la cause palestinienne depuis la fin de l’Apartheid, celle du Tchad en revanche tranche avec la politique adoptée par le pays ces dernières années dans le conflit israélo-palestinien. En effet, sous le leadership de l’ancien président Idriss Deby Itno, le pays avait engagé une stratégie de rapprochement avec l’Etat hébreu marqué en 2018 par une visite du défunt chef d’Etat dans le pays du Proche-Orient. L’année suivante, c’est le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahu (photo, à droite), qui s’était lui-même rendu à N’Djamena pour consolider les nouvelles relations avec ce pays africain.

Cette stratégie de rapprochement a été poursuivie par l’actuel président tchadien Mahamat Idriss Deby (photo, à gauche), qui a inauguré en personne l’ambassade de son pays à Tel-Aviv en février dernier.

Pour rappel, depuis octobre 2023, Israël mène à Gaza l’opération « Epées de fer », qui a déjà tué plus de 9 200 personnes, dont 3 826 enfants, selon le Hamas. Cette opération a été déclenchée en riposte à l’opération « Déluge d’al-Aqsa », menée par le Hamas et qui a tué 1 400 Israéliens.

Dans le monde, cette nouvelle guerre est diversement perçue, selon la sensibilité des observateurs. Si pour certains, Israël aurait le droit de poursuivre son opération pour venger ses morts, d’autres estiment que cette réaction serait disproportionnée et que l’attaque du Hamas n’aurait pas eu lieu si les autorités israéliennes ne violaient pas le droit international depuis plusieurs décennies.

Dans leurs communiqués, le Tchad et l’Afrique du Sud ont appelé à un « cessez-le-feu conduisant à une solution durable sur la question palestinienne ». De plus, Pretoria a indiqué avoir « pris note des remarques désobligeantes persistantes de l’ambassadeur israélien en Afrique du Sud, à l’égard de ceux qui s’opposent aux atrocités et au génocide du gouvernement israélien ».

Posted by Minority Voice on Nov 17 2023. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry