Donald Trump remporte le caucus de l’Iowa devant Ron DeSantis et Nikki Haley
Dans le froid du Midwest américain, l’ex-président américain a remporté le premier caucus des présidentielles américaines 2024. Ron DeSantis arrive en seconde place; Vivek Ramaswamy a annoncé abandonner la course.
Donald Trump a remporté lundi soir la primaire républicaine dans l’Iowa, ont annoncé les médias américains à peine une demi-heure après le début du vote, consolidant son statut de grand favori de la droite pour la présidentielle de novembre. Selon la chaîne CNN, le magnat de 77 ans, quatre fois inculpé au pénal, laisse très loin derrière lui ses principaux rivaux Nikki Haley et Ron DeSantis, même si les résultats sont encore temporaires.
Peu après, Donald Trump a appelé les Américains à «s’unir»: «Je pense qu’il est temps maintenant pour tout le monde, pour notre pays de s’unir (…). Qu’il s’agisse des républicains ou des démocrates ou des libéraux ou des conservateurs.»
«Il est le net favori de l’autre camp à ce stade», a affirmé Joe Biden, lui-même candidat à sa réélection, sur le réseau social X, dans un message d’appel aux dons.
Malgré la tempête de neige qui s’est abattue sur l’Etat du Midwest et a fait craindre pour la participation, l’ex-président se rapproche donc un peu plus, même si de longs mois séparent encore le pays de la présidentielle, d’un probable duel avec le démocrate Joe Biden, l’actuel occupant de la Maison-Blanche.
Premier «jugement» par les urnes pour Trump depuis 2020
Donald Trump, qui disposait d’après les sondages d’une des plus grandes avances jamais vues sur ses adversaires (près de 50% des intentions de vote), avait prédit à ses partisans une soirée «formidable», assurant qu’il allait gagner «haut la main».
A 19h heure locale (2h heure suisse mardi), les électeurs s’étaient rassemblés dans des écoles, bibliothèques et casernes de pompiers de l’Iowa pour les fameux «caucus», ou réunions électorales.
Après une prière et une récitation du traditionnel serment d’allégeance au drapeau américain, des représentants ont prononcé un discours en faveur de leur champion avant que les participants n’écrivent leur choix sur un bout de papier. «Je suis ici pour Trump, absolument», a dit Kevin Yearington, un responsable électoral local. «C’était mieux avant», a-t-il ajouté en se plaignant de l’administration Biden. «J’en ai assez de payer plus cher pour les courses, l’essence. L’inflation est hors de contrôle ici». C’est la première fois depuis l’élection de 2020 que Donald Trump faisait face au jugement des électeurs.
Invincibilité?
Ce premier moment de vérité de la campagne pèse lourd: si l’ancien président n’avait pas obtenu la victoire annoncée dans l’Iowa, son image d’invincibilité risquait d’être entamée pour le reste de la course. Dès la semaine prochaine, le ballet très orchestré des primaires mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que, tour à tour, chacun des 50 Etats ne vote jusqu’en juin.
En ligne de mire, la convention nationale de juillet, qui investira officiellement le candidat républicain à la présidentielle. Autre grand enjeu de ce vote crucial: la deuxième place. Ron DeSantis (crédité de 21% des voix) devance Nikki Haley (19%), d’après les projections des médias.
Le gouverneur de Floride, un conservateur quadragénaire aux positions choc sur l’immigration ou l’avortement, avait tout misé sur l’Iowa, sillonnant ces derniers mois chacun des 99 comtés. «Je vous demande de sortir, de braver le froid et de me soutenir lors du caucus de l’Iowa», avait-il lancé à ses partisans lundi matin.
Autre information de cette soirée électorale: le candidat républicain Vivek Ramaswamy (7% des voix selon des résultats provisoires) a annoncé lundi soir abandonner la course et a apporté son soutien à Donald Trump.
Froid glacial
Car une inconnue de dernière minute a perturbé l’équation: le froid. L’Etat a été frappé par une tempête de neige et le thermomètre devrait frôler les -30°C au moment du vote, avec des routes verglacées. «La principale question que l’on me pose, c’est de savoir si le scrutin est annulé», avait prévenu Maci Arjes, responsable d’un groupe de jeunes républicains dans son université, à Iowa City.
Donald Trump veut à tout prix assommer la concurrence pour s’assurer de sa victoire avant que ne commencent ses procès – dont certains lui font risquer la prison. Le républicain va vivre une année en tous points extraordinaire, ponctuée d’allées et venues entre les tribunaux et les estrades de meetings.
Côté démocrate, déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant Joe Biden devrait, sauf énorme surprise, être désigné en août comme leur candidat. Et ce malgré les critiques répétées sur l’âge du dirigeant octogénaire.