Parliamentary Mood
L’Opposition a cherché et obtenu une raclée de première classe avec la motion « of no confidence » contre le Speaker Adrien Duval. Outre le fait d’avoir offert une plateforme en or à la majorité gouvernementale pour les étriper davantage, elle a fait montre d’une méconnaissance totale des Standing Orders en oubliant de faire seconder leurs propres motions. Une motion infondée selon le chef du gouvernement qui a été déclarée caduque.
Le Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth, a profité de cette situation pour démolir ses adversaires, montrant son appréciation pour la manière dont le nouveau Speaker mène les débats malgré l’adversité et les troubles de l’Opposition. Il a particulièrement critiqué le leader du MMM, l’accusant de diriger une “meute” lors des incidents qui ont eu lieu le jour de la prestation de serment. Cependant, Paul Bérenger, souvent au cœur de la tempête, était remarquablement absent au moment de débattre de la motion de blâme. L’absence de « Nouveau Démocrates » , comme Richard Duval et Kushal Lobine, a également attiré l’attention. Cela a conduit le Premier ministre à affirmer que dans sa furie, le MMM a entraîné le Parti Travailliste à l’abattoir.
Xavier Luc Duval, leader du PMSD, n’en demandait pas moins pour ajouter ‘a nail in the coffin’ de l’alliance PTR-MMM-ND , insistant sur la nécessité de tout faire pour les empêcher d’accéder au pouvoir. Il a déploré leurs attitudes et les a qualifiés de “capons”, accusant l’Opposition d’avoir peur d’Adrien Duval, convaincu que son fils fera un excellent travail, capable de bouleverser le paysage politique. Il a aussi noté que tous les membres de l’Opposition ne s’accordaient pas sur la stratégie d’Arvin Boolell, auquel il a reproché ses questions parlementaires “useless” , les qualifiant de “fizet”. À titre d’exemple, il a cité l’absence remarquée de Ritesh Ramful, apparemment conseillé par l’éminent Kailash Purryag dans son approche.
Alan Ganoo a été magistral dans son intervention, rappelant les différences entre les parlements britannique, indien et mauricien, montrant une maîtrise de son sujet qui a ébloui plus d’un. Dans la même veine, Rajesh Bhagwan a affirmé avec force : « Pas rode l’amerdement ar moi », avant d’être rappelé à l’ordre par le Deputy Speaker. Ce dernier semblait parfois perdu dans son rôle, bien qu’il ait tenté de maintenir l’ordre jusqu’à la fin. Ce ne sont certainement pas les soutiens hypocrites de l’Opposition qui pourront sauver sa carrière.
La majorité, incluant le Premier ministre et les ministres Ganoo et Obeegadoo, a affirmé que l’opposition, prise au dépourvu, a été forcée de revenir au Parlement « la queue entre les jambes ». De plus, les membres du gouvernement ont rendu hommage aux anciens Speakers travaillistes, notamment Kailash Purryag et Razack Peeroo, qui ont vivement critiqué les désordres et l’attitude de l’opposition lors de la cérémonie d’intronisation d’Adrien Duval, rappelant que ces derniers avaient validé la légalité de la démarche.
Plusieurs accrochages et rappels à l’ordre ont eu lieu. À un moment donné, le ministre Bobby Hurreeram a voulu s’en prendre au whip de l’Opposition, Patrick Assirvaden, qui l’a provoqué. Les images du Parliament TV ont montré des gestes éloquents de Bobby Hurreeram envers Patrick Assirvaden, suivis d’échanges verbaux animés. Alors que le Deputy Speaker quittait l’hémicycle, Bobby Hurreeram s’est dirigé vers Patrick Assirvaden, et ce sont Anwar Husnoo et Franco Quirin qui ont dû intervenir pour le calmer.
Valeur du jour, le parlement est en vacances. Cependant, les esprits ne vont pas se calmer, la campagne électorale étant belle et bien lancée. Les stratégies gouvernementales et les divers développements seront suivis avec une grande attention. La reprise est prévue pour le 15 octobre 2024, à moins que…