Impardonnable…la lutte des travailleurs poignardée et trahie par Subron



Adieu le Best Loser System et grave danger pour les minorités en vue

Une décennie s’est écoulée depuis que Navin Ramgoolam avait tenté de s’appuyer sur Paul Bérenger pour accéder au pouvoir. Aujourd’hui, il se tourne vers un autre prétendu défenseur des travailleurs : Ashok Subron. Ensemble, ils cherchent à combler le vide laissé par le départ du PMSD. Pour les observateurs avisés, l’alliance de Résistans ek Alternativ avec cette coalition met en lumière la volonté de Navin Ramgoolam et Paul Bérenger de condamner le Best Loser System (BLS) à disparaître, ouvrant ainsi la voie à un régime basé sur la discrimination et l’instabilité sociale et économique.

Cette opposition pointe du doigt le PMSD pour trahison, alors même que dans ses rangs se trouvent Ashok Subron et Paul Bérenger. Tous deux se retournent vers Ramgoolam, perçu comme un bourreau des travailleurs, pour relancer une carrière politique pour l’un et sauver celle de l’autre. Malheureusement, le choix fait par ces deux figures de notre paysage politique semble voué à l’échec. Il est navrant qu’ils cherchent à remettre au pouvoir un individu ayant, pendant 14 ans, favorisé ses amis plutôt que la classe ouvrière. C’est une trahison impardonnable !

Navin Ramgoolam veut certainement occulter les actions désastreuses de son ministre des Finances, Rama Sithanen, qui avait offert des compensations dérisoires allant de Rs 110 à Rs 135. Ce dernier a également éliminé les aides financières pour les examens du School Certificate et du Higher School Certificate et imposé des taxes sur les intérêts bancaires des épargnants tout en introduisant la National Residential Property Tax (NRPT).

C’est un fait qu’il n’y a aucune comparaison entre Navin Ramgoolam et Pravind Jugnauth en termes de mesures sociales visant à éliminer la pauvreté, réduire les inégalités et soutenir les plus vulnérables. Le Parti Travailliste sait pertinemment que son déficit se trouve là et que l’avance de Pravind Jugnauth est irrattrapable. C’est donc dans ce contexte que Navin Ramgoolam tente de s’agripper à une bouée de sauvetage. Quant à Paul Bérenger, il est indéniable que lui aussi a complètement perdu sa crédibilité en raison de son double langage, tant dans l’Opposition que dans le pouvoir. Ancien dirigeant syndical, admiré et respecté, l’homme qui a construit toute sa carrière politique en s’appuyant sur le combat des travailleurs a abandonné le masque de l’agneau pour celui du loup une fois au pouvoir, comme l’illustre la photo de ce loup qui circule sur les réseaux sociaux et promet de devenir végétarien une fois installé.

Cependant, une alliance avec Résistans ek Alternativ permettra-t-elle de faire oublier les trahisons de Paul Bérenger envers la classe des travailleurs, lorsqu’il a utilisé des gaz lacrymogènes sur les femmes de Novel Textiles pour faire valoir que « SSU pa la pou donne biberon », afin de satisfaire ses amis du gros capital, pour lesquels il avait déroulé le tapis rouge dans le cadre du Deal Illovo ?

Si Ashok Subron et ses collègues oublient tout cela aujourd’hui, quelle trahison direz-vous ? Quelle trahison à l’égard des travailleurs et du peuple ? Résistans ek Alternativ, un parti de gauche et écologique, se trouve sur la même plateforme que Paul Bérenger et Navin Ramgoolam, et est déterminé à ajouter une autre centrale électrique à charbon à Albion, CT Power. Ils soutiennent fermement l’utilisation du charbon par les producteurs d’énergies indépendants du gros capital traditionnel et d’autres barons sucriers qui continuent de profiter des dispositions des contrats en béton que le leader mauve avait conçus spécifiquement pour eux entre 2000 et 2005, et que Navin Ramgoolam a renforcés de 2005 à 2014.

Les minorités averties

Depuis 2005, le mouvement politique de gauche mène un combat sans relâche. Résistans ek Alternativ d’Ashok Subron souhaite l’abolition de la déclaration ethnique obligatoire pour tout candidat à la députation. Une bataille politique qui s’est ensuite transformée en bataille juridique allant jusqu’à des instances internationales, obligeant le gouvernement travailliste de Navin Ramgoolam et l’Opposition complice du MMM de Paul Bérenger à forcer un mini-amendement à la constitution en 2014, soit à la veille des élections générales, pour rendre la déclaration ethnique optionnelle lors de l’exercice de dépôt de candidature. En gros, pour faire simple, R&A souhaite avant tout l’élimination du Best Loser System de notre processus électoral.

 

Depuis des années, certaines personnes sans scrupule essaient de vendre le Best Loser System comme étant un système politique communal et dangereux. Le Best Loser System est souvent incorrectement associé à une communauté alors qu’il protège l’ensemble d’une nation contre un déséquilibre politique au sein du Parlement. La vérité est que le BLS est le mécanisme par excellence de consolidation au sein du législatif. Ce système joue aussi un rôle prépondérant auprès de l’électorat.

Qu’on le veuille ou non, le BLS est aujourd’hui l’unique garantie qu’au moins un représentant de chaque communauté se retrouve au parlement lorsque le scrutin n’a pas permis à une communauté d’avoir son représentant. Il n’y a aucun doute que le BLS a fait ses preuves dans le passé.

En 2018, lorsqu’il y avait des discussions autour de la réforme électorale présentée par Pravind Jugnauth, le Xournal s’était positionné comme un rempart contre toute tentative de l’abolir et, s’il le faut, nous gardons aujourd’hui encore la même ligne de conduite. Après les élections de 2005, aucun représentant de la section Population Générale n’est élu sous la bannière de l’Alliance Sociale (PTr-PMXD-Baichoo-Dulloo, Valayden, Michel, etc.), pourtant l’Alliance Sociale formera le nouveau gouvernement à cette époque. Le Best Loser System a alors permis à trois candidats de la section Population Générale de faire leur entrée au parlement : James Burty David, Jean-François Chaumière et Étienne Sinatambou. Tous trois seront par la suite nommés ministres dans un gouvernement sous Navin Ramgoolam.

Sans le BLS, il n’y aurait pas eu de ministre ‘Kreol’ au sein du gouvernement entre 2005 et 2010. Une injustice corrigée ! Ce sont là des preuves historiques que le système de BLS n’est pas une affaire communale. Des mauvaises langues associent souvent le BLS à un système pro-musulman. FAUX ! Il ne faut pas diaboliser un système qui a aussi permis à des personnes appartenant à la communauté majoritaire d’avoir un siège au Parlement.

Le BLS est national

Aux élections de 2000, par exemple, Motee Ramdass du MMM et Ravi Yerrigadoo du MSM sont repêchés grâce au BLS. En revenant plus en arrière lors des élections de 1976, Kamil Ramoly du PMSD est élu grâce au BLS. Ce dernier est le premier député élu grâce au BLS dans l’histoire politique de notre pays.

 

Que fera Shakeel Mohamed ?

Pour information, le père du BLS, Sir Abdool Razack Mohamed, était un visionnaire. Il avait pour objectif de protéger les minorités de ce pays. Saviez-vous que depuis sa création, le BLS a permis à de nombreux fils et filles du sol de servir leur pays ? Parmi ces grands leaders, on peut citer Sir Gaetan Duval en 1982 et Paul Bérenger en 1983, ainsi que tant d’autres comme Karl Offman, Georgie Candahoo, Régis Finette, Anwar Oomar, et jusqu’à récemment Anwar Husnoo, qui a été Premier ministre par intérim alors qu’il a été repêché par le BLS.

Paul Bérenger semble aussi avoir changé de fusil d’épaule, mais il semble oublier qu’en 1983, sans le BLS, il serait probablement resté chez lui, tombant dans l’oubli politique. Nous avons dressé une liste des députés qui ont eu la chance de servir ce pays grâce au Best Loser System. Il est indéniable que le Best Loser System a fait ses preuves à Maurice. Les deux mots clés des critiques du BLS sont « antidémocratique » et « contre le mauritianisme ». L’un des éléments les plus importants de la démocratie est l’inclusion et la possibilité pour tous les citoyens éligibles de participer au gouvernement. Il devient très discutable de dire que le BLS est antidémocratique, car il promeut l’inclusion, à moins qu’il ne soit fait référence ici à une démocratie majoritaire qui n’est en aucun cas un concept universellement accepté, car elle présente le danger inhérent de la « tyrannie de la majorité ».

Mais ce qui est davantage controversé, c’est le positionnement d’Ashok Subron, qui trahit sa lutte pour les travailleurs, car il est à la base un syndicat défendant les employés exploités. Qui a fait plus pour le bien-être des travailleurs que le gouvernement MSM actuel ? Il est certain que le leader de Résistans ek Alternativ est obsédé par l’idée de faire disparaître le Best Loser System, avec des complices, Ramgoolam et Bérenger.

 

Bonanga Lilongwe

 

Posted by on Sep 5 2024. Filed under Actualités, Economie, Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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