L’OM passe au révélateur avec fracas
Depuis l’arrivée de Pierre Sage sur le banc de l’Olympique lyonnais, les Rhodaniens avaient pris l’habitude de renverser autant de scores que de montagnes. Dos au mur, ils se montrent souvent plus dangereux, à l’image du succès acquis face à Strasbourg (4-3) en août dernier après avoir été menés 1-3 à l’heure de jeu. Mais ce dimanche, c’est l’Olympique de Marseille qui a appris à Alexandre Lacazette et ses coéquipiers que les musiciens n’étaient payés qu’à la fin du bal. Au moment d’enlever son maillot pour célébrer l’égalisation au cœur du temps additionnel, Rayan Cherki ne pensait sans doute pas que Jonathan Rowe donnerait la victoire aux Phocéens (2-3) seulement quelques secondes plus tard.
Du cœur, du cœur et encore du cœur
Réduits à dix au bout de 4 minutes et 32 secondes en raison de l’exclusion évitable de Leonardo Balerdi, les hommes de Roberto De Zerbi ne se sont jamais démobilisés. Lorsque les occasions lyonnaises ont déferlé sur les buts de Gerónimo Rulli, le gardien argentin a chauffé les gants, jusqu’à stopper un penalty d’Alexandre Lacazette en fin de première période, et ses défenseurs ont rattrapé des erreurs qu’ils avaient parfois commises eux-mêmes afin que le cuir ne franchisse jamais la ligne. Malgré le pressing adverse asphyxiant et le pétage de plombs de Mehdi Benatia à l’encontre du corps arbitral lors du retour aux vestiaires, le collectif marseillais n’a jamais failli et s’est offert le droit de rêver jusqu’à la dernière seconde.
Il aurait pu prendre l’eau au moment de l’ouverture du score de son ancien défenseur Duje Ćaleta-Car, mais le navire bleu et blanc est reparti à flot, mené par celui que plus personne n’attendait : Pol Lirola. À ceux qui pensaient que le latéral espagnol avait été de nouveau prêté, voire carrément vendu, lui répondait par un but sur une ouverture initialement manquée de Luis Henrique, puis par un centre repris destiné à Ulisses Garcia. Celui-ci, qui n’était pas beaucoup plus attendu que son partenaire, a fait passer l’OM devant au tableau d’affichage avec une frappe topée. Lucas Perri se déchirait ensuite en fin de match, annihilant les efforts de ses coéquipiers et permettant la victoire adverse. « C’est plus que trois points », a savouré De Zerbi au micro de DAZN en mettant en avant la « personnalité » de son groupe, avant de récidiver en conférence de presse en évoquant le « caractère » et les « couilles ».
Mise au banc
On ne peut pas vraiment dire que les joueurs de l’OL en ont manqué, puisqu’ils ont multiplié les occasions, ce qui a justement fait dire à Cherki qu’il faut « savoir mettre un, deux, trois, quatre ou cinq buts » et « enterrer les adversaires », mais leurs adversaires du soir n’ont pas arraché cette victoire uniquement grâce au mental ou au courage. L’entraîneur italien a vu son coaching lui sourire avec les buts de Lirola, Garcia et Rowe, quand Pierre Sage n’a pas pu compter sur Georges Mikautadze, Maxence Caqueret, Ernest Nuamah et Malick Fofana. « C’est en première mi-temps qu’on perd notre match », a soufflé le technicien lyonnais, qui a si souvent vu son banc changer le cours des rencontres depuis près d’un an. Son équipe s’était révélée dos au mur et avait été capable de quitter la zone rouge pour rallier l’Europe, l’OM de Roberto De Zerbi vient peut-être de signer son acte de naissance dans la douleur la plus mémorable.