Lutte contre la drogue…il faut une volonté de fer
Jusqu’à présent des mots, que des mots et juste des mots…
Dimanche d’avant les habitants de Cité Richelieu ont dit un dernier adieu à un jeune de 24 ans décédé des suites d’une overdose de drogues synthétiques. Il vivait en concubinage et avait trois enfants en bas âge. Des cas similaires sont légion aujourd’hui dans notre pays avec les ravages de toutes sortes de drogues de synthèse et de l’héroïne qui se vendent ouvertement, au nez et à la barbe des autorités dans les quatre coins du pays, bien souvent avec la complicité de ceux qui sont supposés combattre ce fléau.
Des jeunes tombent comme des mouches, des familles sont brisées, des mères pleurent leurs fils, le virus du SIDA se propage à une vitesse alarmante, les prisons se remplissent mais les dealers et les barons de la drogue ainsi que leurs complices infiltrés dans les agences de contrôle et de répression s’enrichissent sans aucune gêne.
Dans le discours-programme du gouvernement de l’Alliance du Changement, lu par le Président de la République, Dharam Gokhool, il ressort que le combat contre le trafic de drogue sera une des priorités majeures des dirigeants actuels et que des moyens additionnels seront octroyés à la police pour gérer la situation. « Le gouvernement adoptera des mesures courageuses pour mettre fin à la souffrance des familles et de la société en général devant la résurgence du trafic de drogue ces dernières années » a déclaré le Président de la République.
Ainsi il a été annoncé qu’un Select Committee de l’Assemblée nationale sera mis sur pied dans les plus brefs délais pour étudier les moyens à mettre en œuvre afin de combattre le fléau de la drogue. La société civile ainsi que les organisations non-gouvernementales engagées dans ce domaine seront appelées à apporter leur contribution dans les travaux de ce comité parlementaire.
Le Président de la République a également parlé d’un Action Plan qui sera élaboré et la mise sur pied d’un National Drug Policy, Monitoring and Coordination Agency qui réunira toutes les agences concernées par la lutte contre le trafic, la consommation et la réhabilitation.
Les lois seront amendées pour un traitement différencié aux trafiquants et aux consommateurs.
Soulignons qu’il n’est plus question du remplacement de l’ADSU par une autre agence comme l’Alliance du Changement l’avait promis durant la dernière campagne électorale.
Le Commissaire de Police, Rampersad Sooroojbally est lui-même un ancien membre de l’ADSU et il doit avoir ses raisons pour avoir, selon nos sources suggérer, le maintien de la structure actuelle avec le retour de plusieurs officiers qui avaient été transférés vers d’autres unités dans le passé. Dans certains cas pèsent certaines allégations qui n’ont pas été clarifiées jusqu’à présent. Osons espérer que tout a été clarifié de manière satisfaisante.
Le Commissaire de Police est donc très au courant des allégations liées au Protection Money, la complicité de certains officiers qui agissent en tant que transporteur, informateur, storekeeper et blanchisseurs pour le compte des caïds des cartels, les scandales liés au Reward Money distribue aux policiers et aux informateurs après les grosses saisies, une partie des saisies qui sont remis aux informateurs et la protection que ces derniers jouissent pour pouvoir continuer leur business lugubre et macabre.
Rampersad Sooroojbally ne peut ne pas être au parfum de ceux qui gèrent le trafic à partir des prisons surtout de Melrose ou la plupart des gros bonnets sont incarcérés, les téléphones et les colis de drogue qui entrent assez facilement à l’intérieur de ces institutions pénitentiaires avec la complicité des garde-chiourmes et autres infirmiers qui y sont affectés.
Le Président de la République a également parlé des mesures qui seront prises afin de restaurer la confiance dans la force policière. Le plus grand hommage et la plus belle récompense et reconnaissance que le Commissaire de Police puisse offrir à ces milliers de policiers honnêtes et intègres, c’est en prenant des mesures disciplinaires exemplaires contre les brebis galeuses qui se font de l’argent facile et sale dans le commerce de la mort, surtout ceux qui sont de mèche avec les maîtres de la Drug Galaxy.
Les vidéos et photos qui circulent sur les réseaux sociaux des zombies sous l’influence de la drogue n’est que la partie émergée de l’iceberg.
La situation est bien plus grave et dans quelques mois nous jugeront le sérieux du gouvernement sur ce dossier.
La population est dans l’attente des actions musclées et vraiment une politique sans pitié et de zéro tolérance contre les trafiquants tels que le déploiement de la Special Supporting Unit(SSU) et de la Special Mobile Force(SMF) dans les endroits considérés comme des ‘no man’s land’ ou le commerce de la drogue prolifère.
Les Mauriciens veulent voir les trafiquants de drogue, leurs complices dans la police, dans les services pénitenciers et les douanes défiler devant les tribunaux, menottes aux poignets devant les caméras de la MBC ainsi que la saisie de leurs biens.
Ce gouvernement aura-t-il le courage ou ce ne sont que des mots et rien que des mots ?