Dis-Moi demande une refonte complète de la Commission Nationale des Droits de l’Homme
Lettre ouverte au Premier Ministre
À l’attention de
Dr. Navin Ramgoolam
Premier ministre de la République de Maurice
Objet : Préoccupation concernant la National Preventive Mechanism Division et la Commission Nationale des Droits de l’Homme
Monsieur le Premier ministre,
Nous souhaitons attirer votre attention sur une question cruciale qui affecte directement la condition des détenus et les droits humains dans notre pays. Il s’agit de la situation actuelle de la National Preventive Mechanism Division (NPMD) au sein de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, qui, malheureusement, ne semble pas fonctionner de manière optimale dans la protection des droits des détenus, comme le prévoit la loi et les engagements internationaux auxquels notre pays est partie.
Plusieurs préoccupations urgentes doivent être soulevées :
- Le rôle du Président de la Commission, Dhiraj Seetulsingh
Depuis plus de 25 ans, M. Seetulsingh, en tant que Président de la Commission, semble avoir adopté une position silencieuse face aux formes multiples de torture et d’injustices que subissent de nombreux détenus dans nos prisons. Il est difficile de comprendre comment il peut rester indifférent à la souffrance humaine qui perdure sous sa supervision. Nous nous demandons quel avenir peut-on attendre de cette commission sous sa direction, alors qu’il semble avoir ignoré la situation des prisons et les droits des détenus pendant toutes ces années.
- Le rôle du Deputy Chairperson, Idbal Torabally
- Torabally, en tant que Vice-président de la Commission, n’a pas non plus pris les mesures nécessaires pour remplir ses obligations. Il n’a pas effectué de visites en prison, comme cela est clairement stipulé par la loi et les principes de la NPMD.
- La nomination de M. Vinod Anand Mittoo
Nous souhaitons aussi attirer votre attention sur la nomination de M. Vinod Anand Mittoo, membre de cette division. Il semble que sa proximité avec l’ancien Premier ministre et son épouse, Mme Kobita Jugnauth, ait été un facteur déterminant pour sa nomination, plutôt que ses compétences réelles dans le domaine du milieu carcéral et des droits humains. Un tel favoritisme nuit gravement à l’intégrité et à l’efficacité de cette institution.
- Silence de la NPMD durant des incidents graves
La NPMD est restée silencieuse durant des périodes cruciales, notamment durant le mandat du Commissaire des Prisons, M. Vinod Appadoo. Sous son règne, une atmosphère de répression sévère régnait dans les prisons, culminant avec l’incident tragique de mars 2020 qui a entraîné la mort d’un détenu, suite à une intervention violente. Il est inquiétant de constater qu’aucune réponse ou action n’a été entreprise par la NPMD à ce sujet.
- Plaintes non traitées et manque de suivi. Silence de la NPMD durant des incidents graves
Nous recevons des remontées de détenus qui expriment leur mécontentement quant aux services de la NPMD. Selon eux, aucune suite n’est donnée à leurs plaintes et doléances, ce qui engendre un sentiment de frustration et d’impuissance. Il est difficile d’imaginer que ces plaintes ne soient pas traitées de manière sérieuse.
- Manque de visibilité et d’engagement avec la société civile
Enfin, la NPMD est pratiquement absente dans les médias. On a peu ou pas de nouvelles sur ses actions et ses résultats. Ce manque de contact et d’échange avec la société civile, y compris les ONG qui travaillent sur les droits humains, est un grave manquement.
Nous considérons qu’il est essentiel d’opérer un réajustement profond et immédiat au sein de la NPMD et de la Commission Nationale des Droits de l’Homme. Il est impératif de nommer des personnes compétentes, des professionnels reconnus pour leur expertise en droits humains et leur expérience dans la gestion du milieu carcéral.
Dans l’attente de votre réponse et d’une action décisive de votre part, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de nos salutations respectueuses.
Lindley Couronne