La saga Ravatomanga devient le feuilleton de l’été



Après l’atterrissage controversé du jet privé du groupe Sodiat, immatriculé 5R-HMR, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2025, Gilbert Noël soumet sa démission comme membre du conseil d’administration de Jet Prime Ltd, Mauritius Helicopter Ltd et l’Airport Holdings Ltd.

« Lorsque les autorisations d’atterrissage ont été délivrées conformément aux exigences légales, j’ai brièvement salué la famille dans les locaux de Jet Prime Ltd. Je n’ai à aucun moment intervenu auprès des autorités concernées de l’aviation civile ni auprès du Passport and Immigration Office en ce qui concerne les autorisations d’atterrissage et/ou les droits y afférents. C’était un soulagement de savoir que la famille en question était saine et sauve. En tant que professionnel du droit, ma priorité est de représenter mes clients avec courage et intégrité », écrit-il dans sa lettre de démission. Gilbert Noël affirme enfin qu’il ne peut « accepter que [son] intégrité soit remise en question ou fasse l’objet de cynisme ».

Par ailleurs, l’ancien commissaire de la Financial Crime Commission (FCC), Me Junaid Fakim se retrouve sous le coup d’un « report on departure ». Il démissionne après une conversation secrète avec l’homme d’affaires Many Ravatomanga via Nasser Bheeky. Ce dernier a été arrêté vendredi soir.

Le milliardaire est toujours admis dans une clinique sous surveillance policière tout comme son bras droit David Jean Christian Thomas, 38 ans, superviseur au sein du SODIAT Group et proche de Mamy Ravatomanga, a été arrêté, vendredi soir, par la FCC. Le Mauricien, domicilié à Belle-Vue Calodyne, est soupçonné d’avoir participé à un vaste réseau de blanchiment d’argent lié à l’homme d’affaires malgache.

Ses enfants partis

Les proches de Ravatomanga ont quitté l’ile Maurice jeudi dernier. Les enfants du couple, soient Ramy Mialy Tiana et Aina Fenosoa Ravatomanga, accompagnés de Domaina Sandy Rahoeliarivahi et de leur fils de trois ans, Adrian Andritina ont été autorisés à quitter Maurice, sous condition de rester à leur disposition pour l’enquête. En revanche, le milliardaire et son épouse demeurent sous interdiction de quitter le territoire, le temps que les investigations de la FCC suivent leur cours.

D’ailleurs, le domicile de l’épouse de Mamy Ravatomanga a été perquisitionné tôt vendredi matin. Rien de compromettant n’a été trouvé.  Elle a été conduite au Réduit Triangle pour les besoins de l’enquête.  Elle a été assistée par Me Devina Deonarain, du cabinet Hawoldar Chambers avant d’être relâché sans être inquiété par les journalistes. Cela en raison d’un cordon de confidentialité mis en place par la Commission.

Cette affaire est complexe

Les perquisitions menées les 23 et 24 octobre dans plusieurs sociétés affiliées au SODIAT Group ont permis la saisie de 63 dossiers et de plusieurs appareils électroniques. Mamy Ravatomanga est sous le coup d’une arrestation. Il a été provisoirement inculpé du délit de blanchiment d’argent en violation des articles 36(1)(b) et 38 du Financial Crimes Commission Act 2023. Selon la FCC, il serait en possession de biens soupçonnés de représenter les produits d’une activité criminelle, à savoir une somme totale estimée à Rs 7 316 116 760,97 détenue sur plusieurs comptes bancaires appartenant à ces entités et ayant transité par diverses juridictions à travers le monde. Ses avoirs bancaires ont été gelées.

Un affidavit explosif

Le milliardaire malgache affirme être victime d’une « chasse aux sorcières » et dénonce un traitement arbitraire de la part des autorités mauriciennes. L’affaire a été fixé devant les juges en chambre le 30 octobre prochain et la FCC devra justifier le maintien de ces mesures. Dans son action, il fustige l’ex-magistrate Fanirisoa Ernaivo, de mener une campagne de dénigrement à son encontre, à travers de fausses informations relayées à la Commission d’enquête criminelle. Tout en rappelant que cette dernière ferait elle-même l’objet d’un mandat d’arrêt international et aurait été condamnée à trois ans de prison par contumace pour diffamation à Madagascar — des accusations qu’elle rejette publiquement. Il déplore le manque de courtoisie diplomatique des autorités mauricienne en rappelant qu’il est Consul honoraire de la Côte d’Ivoire et de la Serbie.

Enjeu diplomatique

D’ailleurs, une lettre diplomatique de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Pretoria, datée du 17 octobre 2025, salue la collaboration du représentant mauricien Ravaton Mamalsa et appelle à la mise en œuvre d’une coopération régionale autour de la situation à Madagascar. La Côte d’Ivoire dit être prête à accueillir son consul à bras ouverts et demande à Maurice de le traiter selon les conventions en vigueur.

 

Posted by on Oct 27 2025. Filed under Actualités, Economie, En Direct, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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