Engrais : les prix mondiaux attendus en hausse de 21 % en 2025
Après être restés relativement stables la majeure partie de 2024, les prix mondiaux des engrais sont attendus en hausse cette année. Les raisons à cela sont notamment une forte demande et une perturbation prolongée du commerce international.
L’indice des prix des engrais devrait clôturer l’année 2025 sur une hausse de 21 % par rapport 2024. C’est ce qu’a estimé la Banque mondiale dans la dernière édition de son rapport « Commodity Markets Outlook » publié le 29 octobre. Selon l’organisation, les cours ont augmenté presque chaque mois depuis le début de l’année, affichant sur le troisième trimestre un niveau supérieur de 30 % par rapport à la même période l’année dernière.
En septembre, les prix de l’urée (engrais azoté) ont grimpé en moyenne de 36,6 % en glissement annuel à 461 dollars la tonne, tandis que les prix de l’engrais phosphaté le plus répandu (Phosphate diammonique-DAP) ont gagné 41 % atteignant 554,8 dollars la tonne. Pour sa part, la tonne de chlorure de potassium (MOP) a vu son tarif progresser de 23 % à 286,9 dollars/tonne.
À l’origine de cette tendance, une forte demande mondiale sur fond d’approvisionnement limité du marché. D’un côté, la Chine a maintenu les restrictions d’exportations d’engrais azotés pour sécuriser son approvisionnement domestique, et réduit ses ventes de phosphates pour favoriser la production de batteries au phosphate de fer et de lithium utilisées dans les véhicules électriques. De l’autre, la Biélorussie — grand fournisseur de potasse — reste sous sanctions de l’Union européenne, alors que la Russie est soumise à de nouveaux droits de douane européens sur les engrais.
Selon la Banque mondiale, les prix du DAP devraient augmenter de 26 % en 2025, avant de reculer de 8 % en 2026. Pendant ce temps, les tarifs du MOP sont attendus en hausse de 19 % cette année, tandis que les cours de l’urée devraient progresser de 30 % avant de baisser de 7 % en 2026 et de 9 % en 2027. « Le renchérissement des engrais est susceptible d’éroder davantage les marges bénéficiaires des agriculteurs et suscite des inquiétudes quant aux rendements agricoles futurs », indique l’institution.












