Lettre ouverte à Mons. Dev Manraj, Secrétaire Financier Budget 2014… Austérité ou orienté vers une croissance économique soutenue ?



* Il ne faut plus faire de cadeau au secteur privé
Est-ce que nous aurons un budget 2014 orienté vers la croissance économique et qui permettra d’amener le « feel good factor » dans la population ? Ou est-ce qu’on aura un budget d’austérité comme l’a voulu faire croire l’ex-secrétaire financier démissionnaire Ali Mansoor, dans sa circulaire No. 12 de 2013 en date de 30 août 2013 ?

Si l’on juge par les propos de Mansoor dans sa circulaire, l’on va tout droit vers un budget d’austérité où il parle de suppression et le non remplacement des postes dans la fonction publique et même l’abandon de certains projets de développement qui ne seraient pas prioritaires pour l’instant. Ali Mansoor se base uniquement sur certains faits qui prévoient que la croissance économique en Europe sur lequel nous sommes tributaires est encore fragile voire chancelante.

Selon les études internationales, en raison de l’augmentation du risque de nouvelle dégradation, le FMI a revu sa prévision de croissance du PIB mondial pour 2013, l’abaissant de 0,2% à 3,1%
Cependant, le FMI souligne la profonde récession dans laquelle est plongée la zone euro (-0,6%), une croissance nettement plus faible que prévu dans les principaux marchés émergents et les effets inhibiteurs de croissance des coupes dans les dépenses fédéral aux Etats-Unis.

Toutefois, en 2014, l’économie mondiale devrait croître de 3,8% mais seulement de 0,9% dans la zone euro. Selon la Banque Centrale Européenne, la prochaine décennie sera marquée par de douloureux processus d’ajustement en Europe et une réduction drastique des dépenses publiques sera indispensable. Certes, toutes les économies européennes, dont l’Allemagne, la France et la Grande Bretagne, qui sont nos principaux partenaires prévoient des progrès avec des taux de croissance qui ne dépasseraient pas 1%.

Avec ce tableau de fond, l’île Maurice a toujours su naviguer grâce à sa résilience pour faire face aux turbulences économiques mondiales des dernières années (2007-2011) et cela, grâce à une politique monétaire et fiscale prudente.

L’économie mauricienne est aujourd’hui à la croisée des chemins. Le régime de Navin Ramgoolam est à mi-chemin des prochaines élections. Avec la situation mondiale qui donne des signes d’une reprise, le prochain budget devrait ouvrir la voie à plus d’espoir pour la population.

Avec la sage nomination de Dev Manraj au poste de Secrétaire Financier, un nouvel espoir est de mise. Avec son expérience, il est peut être l’homme idéal pour mener le bateau à bon port.

Durant ces dernières années, l’île Maurice a réussi a équilibrer son déficit budgétaire avec une réduction graduelle d’année en année. Grâce à une politique d’investissement public, l’Etat a su maintenir la croissance avec la croissance des infrastructures de base – routes, création des réservoirs et autres logements sociaux. Aujourd’hui, l’Etat fait face à un secteur privé strictement conservateur qui ne veut prendre aucun risque pour investir dans des secteurs émergents. Notre secteur privé mauricien a été privilégié avec des baisse des ‘corporate tax’ qui au lieu de l’encourager à investir localement, l’a poussé à investir ailleurs. Ce qui fait que la croissance du développement repose encore une fois sur les épaules de l’Etat. Nous estimons que le gouvernement devrait se débarrasser du Corporate Social Responsibility Tax qui sert comme prétexte pour les entreprises privées de ne pas investir. L’Etat devrait supprimer cette taxe de 2% sur les profits des firmes privées et augmenter la Corporate Tax de 4%. Ce qui amènera plus de revenus dans les caisses de l’Etat et qui serviront à financer les grands travaux publics.

Dans une telle perspective, le prochain budget devrait investir pour maintenir ce taux de croissance et d’éviter la perte d’emplois. Même si le déficit budgétaire devrait stagner ou s’aggraver de quelques points, le régime Ramgoolam ne risque rien puisqu’il lui appartiendra de maintenir un équilibre social dans le pays.

Le régime Ramgoolam a aussi intérêt à revoir le fonctionnement de la Mauritius Revenue Authority. Cette institution, selon nos informations, a failli dans sa tâche et n’a pas su faire rentrer les revenus nécessaires dans les caisses de l’Etat. On parle d’un manque à gagner dans la fourchette de Rs. 5 à Rs. 8 MILLIARDS. Il semble qu’il y a un urgent besoin de mettre de l’ordre dans cette institution. Le régime Ramgoolam devrait agir avec promptitude pour redresser la balance.

Dans un autre secteur où le privé se sert toujours de l’Etat pour augmenter ses profits se trouve le tourisme. Pourquoi l’Etat doit injecter des millions de roupies à travers ses institutions pour faire le marketing international pour remplir les hôtels mauriciens. La plupart des compagnies hôtelières engrangent des milliards de roupies comme profit. Pourquoi ces compagnies ne montent pas de concert, leur campagne internationale pour remplir leurs hôtels ? Le gouvernement Ramgoolam devrait une fois pour toutes cesser d’être les béquilles d’un secteur profitable et qui ne veut pas jouer le jeu. Pourquoi les hôtels ne baissent pas leurs tarifs pour encourager plus de touristes à venir à Maurice ? Pourquoi se plaindre uniquement que les billets d’avions sont chers ou encore qu’il n’y a pas assez de place disponibles dans les courriers ?

Nous souhaitons qu’avec ces quelques suggestions, l’Etat remettra les pendules à l’heure et que tout le monde, y compris le secteur privé, agissent dans un élan patriotique.

Suttyhudeo Tengur
Président
09.10.13

Posted by on Oct 8 2013. Filed under Economie, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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