Selon Sunday Times…Sir Anerood Jugnauth…l’homme de l’année 2014



Il n’était pas difficile pour nous de choisir l’homme de l’année 2014. Il s’agit de notre première légende vivante car sir Anerood Jugnauth est le seul à avoir été successivement ministre, leader de l’Opposition, Premier ministre à six reprises et président de la République durant deux mandats. Son courage durant la campagne 2014, oblige même ses pires adversaires à le respecter. Aujourd’hui Navin Ramgoolam reconnait avoir sous estime le leader de l’Alliance Lepep. Tandis que les tentatives de Paul Bérenger pour le faire passer comme un communaliste n’ont guère séduit personne. Il n’a pas fléchi face a une alliance PTr-MMM donnée mathématiquement vainqueur. Tel John Rambo, son surnom affectif, il a littéralement exterminée ses adversaires.

Qui est cet homme à qui Sunday Times offre le titre très mérité d’homme de l’année ? Voici quelques pistes de réflexions intéressantes.

Né le 29 mars 1930, avocat et Queen’s Counsel, SAJ est à la base de la genèse du succès économique de Maurice. C’est son principal architecte. Il a dirigé le pays d’une main de fer de 1982 à 1995. Il avait pour ministre de l’Économie et des Finances dans ses différents gouvernements, Paul Bérenger et Vishnu Lutchmeenaraidoo et Rama Sithanen. Un homme de courage qui venait de démissionner de la présidence de la République pour retourner, à 82 ans, dans l’arène politique pour y entamer, sans doute, son dernier combat. Mais de là à sortir victorieux face a une alliance rouge-mauve est un pari sur lequel peu auraient misé.

D’ailleurs, peu l’avaient vue refaire surface après la grande débâcle de 1995. Cette période où Navin Ramgoolam l’humiliait en le mettant au fond des salles. Mais c’est dans l’adversité qu’il est létal pour ses ennemis. Malgré le fait de perdre la partielle de 1998 à Flacq/Bon-Accueil ou il s’était porte candidat ou encore celle de la Fédération MSM/MMM en 1999 au No 20 à Beau Bassin/Petite Riviere, il n’a pas abdiqué et revint en force en septembre 2000 pour prendre la barre du pays. Un peu comme il vient de la faire en 2014.

C’est un personnage double, habité par l’ambition, à la fois homme de lumière, carré, simple, chaleureux, fan de football britannique et un homme de l’ombre passionné par la spiritualité, dur, secret, imprévisible et paradoxalement calculateur qui ne s’embarrasse pas de sentiments pour obtenir ce qu’il veut. La facétieuse presse mauricienne le surnommera d’ailleurs de façon élégante Rambo. 
En un mot : une bête politique dont même ses pires ennemis saluent le rôle dans le décollage économique de Maurice.

Dans le Livre Living Legends, Ibrahim Alladin évoque sa jeunesse et ses débuts en politique, depuis son élection à l’Assemblée qui n’est pas encore nationale mais législative, en octobre 1963, comme député de Rivière-du-Rempart. Il bat pour cela un pilier du parti Travailliste, en faisant mentir tous les pronostics, et remporte son siège avec 55 % des voix. Il n’a pas trente cinq ans lorsqu’il accède aux plus hautes charges de l’État en devenant, en 1965, ministre du Développement dans le gouvernement de Seewoosagur Ramgoolam. Cette même année, le jeune Anerood Jugnauth participe à la conférence constitutionnelle à Londres. Cette conférence est fondamentale car elle va conduire à l’indépendance de Maurice mais dont le prix à payer a été, selon de nombreux historiens, l’excision des Chagos de son territoire.

Sont également évoquées, d’autres dates capitales de l’île comme les élections de 1982 où le parti du père de la Nation, Seewoosagur Ramgoolam, est balayé (le fameux 60/0 soit 60 députés pour le nouveau pouvoir contre aucun pour le parti sortant). La cassure d’avec le MMM (Mouvement militant mauricien) qui suivra, en 1983, et la création du MSM (Mouvement socialiste militant) qui deviendra la véritable machine de guerre au service de SAJ. Karl Offman estime d’ailleurs que la cassure de l’alliance MMM-PSM a poussé Anerood Jugnauth à « assoir son leadership et à révéler toute sa personnalité. Ce fût un mal pour un bien (…) car sans cassure il n’y aurait pas eu développement économique ».

Ainsi en décidant de la création de la zone franche, en faisant venir des investisseurs asiatiques, en particulier hongkongais effrayés par la rétrocession à la Chine communiste, en assurant l’essor de du tourisme et de l’hôtellerie, SAJ assure le plein emploi dans l’île et en fait un modèle salué internationalement. Maurice écrit alors un nouveau chapitre de son histoire économique.

C’est le genre de grand-père que l’on aimerait avoir. À la fois sérieux, rassurant et malicieux. Celui qui vous attend patiemment devant la porte, vous fait entrer dans son salon encombré de bibelots plus ou moins heureux reçus au cours de quarante années de carrière. Celui qui, du fond de son fauteuil, entre deux gorgées de thé au lait sans sucre, vous jauge en silence, mine de rien. Qui vous dit d’un ton un peu bougon qu’il ne voulait pas donner d’interview, mais qui se prête de bonne grâce à vos questions, même les plus incongrues.

Cela fait plus de cinquante ans qu’Anerood Jugnauth est entré en politique. Alors président du conseil de village de Palma, il avait été approché par l’Independant Forward Block (IFB) pour se présenter aux élections générales dans la région de Rivière-du-Rempart. Opposé à un pilier du parti Travailliste, Aunuth Beejadhur, il avait alors fait mentir les prévisions en remportant un siège avec 55 % des voix, en octobre 1963. Même ses adversaires politiques reconnaîssent en lui les grandes qualités de leadership, la détermination et le sens du devoir. Aussi évoque-t-il la gestion économe des affaires de l’État telles qu’il les a menées, le fait qu’il savait faire confiance à ses ministres et encourager leur créativité.

On sait qu’il n’a pas été informé de l’excision des Chagos, ce deal ayant été traité par SSR seul avec les Britanniques lors de la conférence constitutionnelles à Londres. Parmi les faits majeurs à l’actif de SAJ, citons l’accession de Maurice au statut de République en 1992, alors que l’amendement avait été présenté en vain en 1983 et en 1990. Si on peut paraître convaincu que sir Anerood Jugnauth mérite pleinement le statut de légende vivante, il faut reconnaitre cependant qu’il voit très peu de personnes susceptibles de rentrer dans cette nouvelle collection.

SAJ met lui l’accent sur le fait qu’il est devenu ce qu’il est grâce à l’éducation et qu’il encourage toujours les gens et les jeunes, en particulier, d’investir dans l’éducation. Il a fait allusion aussi à sa carrière politique où il a côtoyé de près les plus grands dont Sir Seewoosagur Ramgoolam (dont il fut un des ministres avant l’indépendance), Sir Abdool Razack Mohamed, Sookdeo Bissondoyal et Sir Gaetan Duval, entre autres.

Le Premier dispose en lady Sarojini un soutien infaillible. Celle qui l’a accompagnée dans tous les meetings et de tout les déplacements durant la campagne 2014. Si ce titre que nous lui dédions aujourd’hui est des plus méritée. Nous invitons SAJ a ne pas oublier la part de la contribution des minorités ethniques dans sa victoire. Les kreols, les musulmans, les tamouls et les chinois ont fait bloc derrière car nous croyons dans son leadership. SAJ est un homme d’action. Il sait que le conseil de ministre est un travail d’équipe. D’ailleurs, c’est le seul Premier ministre à laisser fonctionner ses ministres. Contrairement à Navin Ramgoolam qui voulait que toutes les décisions soient centrées sur sa personne à l’exemple des républiques bananières d’Afrique.

« Je veux terminer ma carrière politique dans l’honneur », a lancé le leader de l’Alliance Lepep, Sir Anerood Jugnauth, lors du meeting de remerciement organisé dimanche dernier à Vacoas, mettant ainsi un point final à la campagne électorale ayant débouché sur la victoire de l’Alliance Lepep lors du scrutin du 10 décembre. Il a assuré que le gouvernement irait « jusqu’au bout de son mandat » et a annoncé que des enquêtes seront ouvertes contre ceux soupçonnés de fraude, de corruption et d’abus de pouvoir.

Dans un entretien de presse en 2010, il avait jadis affirmé : « J’ai une autre manière de regarder l’avenir. Quand je vois mon enfance, quand je vois d’où je viens et où je suis, je me dis que c’est mon destin. Je suis heureux pour Pravind, pour ce qui se déroule. Mais c’est lui, c’est chacun qui doit savoir conduire son destin. Chacun doit savoir faire son chemin. Et chacun atteindra ce que son destin avait prévu. Ni plus ni moins. Je crois à 100 % au karma. »

Source : Sunday Times

Posted by on Dec 30 2014. Filed under Actualités, En Direct, Featured, Opinion. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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