OKAZAKI FAIT VIVRE LE RÊVE DE LEICESTER



On ne sait pas quand ils vont se réveiller, mais que le rêve est beau. Vainqueur à l’envie de Newcastle (1-0), Leicester s’est imposé ce lundi et porte son avance sur Tottenham à cinq points. Grâce à Okazaki, au cœur de Kanté et au bonnet de Ranieri. Comme des renards affamés.

Leicester 1-0 Newcastle
But : Okazaki (25e) pour Leicester

Il y a de l’amour. Celui d’un peuple qui ne cesse de blinder toujours plus les travées du King Power Stadium. Celui d’un entraîneur qui n’ose pas y croire derrière sa ligne. Il y a aussi la passion de la générosité, celui du cœur à l’ouvrage, de l’amour de la bataille. Et il y a le reste. Le talent, la classe et le rêve. Ces gestes qui portent une troupe depuis maintenant sept mois. On jouait ce soir depuis un peu plus de vingt minutes quand la grâce a épousé l’envol de Shinji Okazaki. On se tait, on le regarde et on savoure. On déguste le retourné de l’attaquant japonais comme une série de shots que l’on s’enfile jusqu’à l’oubli. Le geste est génial, la finition est parfaite. Comme le souffle d’une foule d’amoureux, d’un peuple de rêveurs qui ne sait pas encore quand il va se réveiller. Mais qu’importe, Leicester vient de prendre cinq points d’avance sur Tottenham (1-0). Il ne reste maintenant que huit marches à grimper. Et une pizza à déguster.

L’Okazakiss
C’était le soir ou jamais. Celui où Newcastle doit se réveiller de sa terrible série de trois défaites consécutives. Celui aussi où Rafa Benítez, nommé vendredi sur le banc des Magpies, doit soigner son entrée et son retour en Angleterre. Alors l’entraîneur lâche ses premiers choix combinés aux blessures : Anita retrouve une place au milieu, Jack Colback est décalé arrière gauche en l’absence de Paul Dummett et Mitrović choisi en pointe. De son côté, Leicester s’avance avec un onze classique et doit tenir le rythme imposé par les Spurs de Tottenham, vainqueurs dimanche face à Aston Villa (2-0). Alors d’entrée, les Foxes imposent leur scénario et laissent le ballon à Newcastle. Leicester aime subir, laisser le ballon à son adversaire, mais ni Ayoze Pérez ni Colback ne parviennent à convertir les occasions des Magpies face à une défense de renards bizarrement fragile. Les hommes de Ranieri sont en difficulté, ceux de Benítez imposent leur envie, alors que l’Espagnol s’astreint à prendre des notes, à relever ses joueurs tombés devant la ligne de touche.

Reste que Leicester est un diesel. Les dix premières minutes passées, les Foxes grimpent d’un cran, Kanté et Drinkwater reprennent le dessus au milieu, et Okazaki multiplie les décrochages pour libérer enfin Vardy. Mahrez alerte une première fois la défense blanche, Huth voit sa tête passer à côté sur corner, alors que Sissoko voit la sienne frôler le but de Kasper Schmeichel. Newcastle s’oblige à bien défendre avant tout, mais rien n’y fait. La volonté de Leicester est trop forte et le talent d’Okazaki trop important (25e, 1-0). La machine est activée, le Japonais vient d’inscrire son premier but à domicile, et Albrighton est tout proche de faire tomber définitivement Newcastle sur une contre-attaque express. On sent le groupe de Ranieri en confiance, presque intouchable alors que les Magpies baissent d’un ton, lâchant progressivement les armes malgré l’envie de Sissoko et Wijnaldum. Ranieri se décrispe progressivement. Le King Power Stadium poursuit sa fête.

Les poumons de Kanté
Reste qu’il faut souffrir pour être beau. Il faut accepter l’épreuve, et le retour des vestiaires en est une. Car malgré une bonne entame et les blagues de Morgan à Vardy dans la surface, Leicester souffre face à la pression mise par Newcastle et les choix de Benítez. Anita sorti, le technicien espagnol lance Townsend pour mettre un piquant offensif. À l’heure de jeu, Sissoko bouffe une grosse occasion pour les siens, et Ayoze Pérez se la joue solo voyant sa frappe passer juste à côté. La défense des Foxes est inquiétante, alors que Newcastle joue plus haut, évoluant dans un système en 4-2-4. De son côté, Kanté impressionne encore avec son volume de jeu XXL. Ranieri veut assurer, sort Okazaki pour lancer son atout sourire Jeff Schlupp. Car lui aussi le sait, son groupe n’est pas à l’abri, alors que Siem de Jong sort sa tête du banc pour gratter un point précieux dans les bras du plaisir.

On joue alors avec l’incertitude du sport. Leicester sait qu’il joue une partie de son destin, Newcastle une partie de sa survie. La tension est réelle, assez terrible, alors que l’ambiance de fête a laissé sa place à la peur. Sissoko claque une volée, De Jong est contré au dernier moment par les fesses de Morgan. Benítez lance toutes ses forces dans sa nouvelle bataille, range Shelvey pour faire entrer Doumbia. Ranieri, lui, craque et s’agite dans tous les sens pour réveiller le King Power Stadium. Son Leicester, celui qu’il a construit pour se battre, tient le choc et souffle, enfin. Ce soir, encore, le cœur a gagné sur la raison. Les Foxes ont assuré, ils tiennent maintenant un matelas de cinq points sur Tottenham. Newcastle, de son côté, a rassuré par son envie à une semaine d’un derby bouillant contre Sunderland. La terre n’a pas fini de trembler.

Posted by on Mar 15 2016. Filed under Sports. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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