Commission Lam Shang Leen…les grandes mesures



Le rapport de la commission d’enquête sur le trafic de drogue à Maurice présidé par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen a été rendu public par le Premier ministre hier après-midi. Il s’agit en fait d’un volumineux document de 260 pages qui décortiquent dans les moindres détails les dessous du trafic de drogue dans notre pays.

La commission Lam Shang Leen avait été institué le 14 juillet 2015 par le Président de la République sur les recommandations du Premier ministre. L’ancien juge avait comme assesseur le travailleur social, Sam Lauthan et le Directeur de la Santé, Ravind Domun. Une équipe d’enquêteurs mené par l’ASP Hector Tuyau a épaulé la commission dans ses travaux avec les auditions qui ont débuté le 4 novembre 2015. Il y a eu en tout et pour tout 318 auditions ou 306 personnes ont défilé pour apporter leur contribution ou témoignage à la commission et les travaux ont pris fin le 14 mars de cette année 2018.

 

«So long as the tool to control drug is repression and sending people to jail, that policy has been shown to be disastrous». C’est sans doute la phrase la plus importante du rapport, du moins en ce qu’il s’agit du constat effectue par la commission en relation avec la politique menée par les différents gouvernements pour combattre le trafic et la consommation de drogue dans notre pays. Paul Lam Shang Leen et ses assesseurs estiment par ailleurs que la mise sur pied de cette commission est une occasion en or pour repenser toute la question et apporter des solutions viables à l’avenir.

 Plus loin dans son rapport, l’ancien juge Lam Shang Leen parle en des termes très sévères de la faillite de notre système de répression et d’incarcération. «Evidence have shown that our repressive drug policies have failed to take into consideration the human factor» note la commission en proposant un ‘paradigm shift’ en terme d’approche vis-à-vis de ceux qui sont pris dans l’enfer de la drogue. Elle préconise donc une approche plus humaine et de nouvelles alternatives pour les consommateurs. Une refonte de notre système de justice criminelle est donc souhaitée afin que la prison et l’incarcération devienne une arme de dernier recours.

 Dans le même registre la commission propose la mise sur pied du système de Juge d’Application des peines qui repensera toute la question en infligeant des sanctions disciplinaires aux détenus récalcitrant tout en récompensant ceux qui font preuve de bonne volonté.

 Par rapport à la complexité du problème de trafic de drogue à Maurice, la commission propose la création d’un National Drug Policy Commission qui remplacera l’ADSU et l’unité anti narcotiques des douanes et chapeautera le travail de toutes les agences engagées dans la lutte tout en venant de l’avant avec des analyses et recommandations appropriées en temps réels.

 Par ailleurs, en vue de combattre la prolifération de la drogue parmi les enfants et les jeunes, surtout venant des familles pauvres la commission estime que le ministère de l’Education, celui des Sports ainsi que les Arts et de la Culture doit prendre en charge ces adolescents jusqu’à 18 heures afin de les protéger contre le danger.

 D’autre part la commission a effectué toute une série d’observations en ce qu’il s’agit de la situation actuelle au port, à l’aéroport, au niveau des différentes agences de lutte contre le trafic de drogue, a la douane, au département des Pêcheries, celui des Bois et Forêts etc. Elle a proposé plusieurs recommandations en matière de renforcement de la sécurité et de la surveillance que ce soit le mouvement des employés, des personnes qui sont appelées à s’y trouvées de part de la nature de leur travail ainsi que les visiteurs.

 En ce qui concerne l’aéroport, la commission préconise la création d’un National Drug Investigation Commission qui serait charge de toutes les opérations à ce sujet.

 Pour ce qui est des services pénitenciers, la commission est d’avis que tous les prisonniers doivent faire l’objet de tests pour déceler la présence de drogue que ce soit à l’admission et quand ils sont relâchés après avoir purgé leurs peines. Elle demande aussi que le Juge d’Application des peines supervise tout ce qui a trait aux visites aux prisonniers.

 Toujours en ce qu’il s’agit de la prison la commission préconise la mise sur pied d’un Prison Investigation Team et d’un comité pour revoir le Reform Institution Policy. L’ancien juge Lam Shang Leen et ses assesseurs ont également fait des recommandations pour renforcir la sécurité a la prison et la fouille des gardes chiourmes par des éléments de la Special Mobile Force.

 Sur le chapitre de la lutte contre le blanchiment d’argent, la commission a fait une série de recommandation que ce soit pour mieux encadrer les activités des maisons de jeux, des banques mais la principale mesure c’est le conseil donner au gouvernement de venir de l’avant avec une nouvelle famille de billet de banques.

 En matière de législation, la commission a proposé plusieurs amendements au Dangerous Drugs Act  dont la redéfinition du terme trafiquant en incluant plusieurs autres critères telles que le train de vie d’une personne, ses voyages à l’étranger etc. La Dangerous Drugs Act doit également faire provision d’un Drug Offenders Administrative Panel qui prendra en considération les cas des dealers et autres consommateurs de drogue occasionnels.

Par rapport à la dépénalisation du gandia, sans dire oui à cette option la commission a dégagé plusieurs pistes de réflexion en vue d’aider le gouvernement à prendre la meilleure décision. La Commission a également fait plusieurs recommandations pour la réhabilitation des drogues et l’encadrement des organisations non-gouvernementales.

Posted by on Jul 30 2018. Filed under Actualités, En Direct, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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