Steven Obeegadoo : « Le cas des squatters de Pointe aux Sables ne doit être le mauvais exemple…»



  • « Eski nou bizin privilégié bann squatters au détriment des autres ki pe fer lake?… »
  • «Cé pa ban dimounn ki péna lakaz»

Le ministre des Terres et du Logement a expliqué, avec force détails, les circonstances dans lesquelles les squatters sont venus s’installer sur un terrain marécageux à Pointe-aux-sables. Steven Obeegadoo, qui intervenait à la télévision nationale, ce 26 mai, a souligné que les squatteurs n’ont d’autres choix que d’évacuer les lieux. Il a aussi affirmé que le gouvernement favorise cependant une « approche humanitaire envers ces squatteurs. »

Après deux ordres d’expulsion, les squatters n’ont pas toujours pas évacué le terrain sur lequel ils ont élu domicile à Pointe aux Sables. Au départ, ils étaient deux et à ce jour ils sont plus de 66 à avoir construit des structures sur un terrain « marécageux et dangereux » à Pointe aux Sables. « Si on accepte ces squatters, Maurice deviendra un pays sans loi », a affirmé Steven Obeegadoo qui dira également que le cas des squatters de Pointe aux Sables « ne doit pas être le mauvais exemple à suivre par ceux des autres régions du pays ».

Une fenêtre a été laissée ouverte pour ces squatters qui ont tous rendez-vous jeudi avec la NEF, la NHDC appelées à considérer leur cas. Entre-temps, différentes autorités, dont la municipalité de Port-Louis et l’Ombudsperson for Children se sont rendus sur place pour évaluer la situation.

Une logique ?

« Eski nou bizin privilégié bann squatters au détriment des autres ki pe fer lake?… »: c’est l’interrogation de Steven Obeegadoo, ministre des Terres et du Logement lors d’un point de presse sur la situation des squatters à Pointes aux Sables, ce mardi 26 mai.« Problèmes squatters ena depi longtemps dans Maurice et tout gouvernement fine fer face à ça situation. La terre ki appartenir à l’état ki appartenir à le peuple et ki bizin servi pou développement comme chemin, hôpital, maisons, entre autres», fait-il ressortir.

Il ajoute si n’importe quel individu prend possession de terres de l’État, la situation sera délicate. « En 2015 nou ti ena 1 100 squatters et majorité fine résoudre. Mo fine met enn plan en 2019 pou fer enn plan de travay pou occupe bann squatters mais malheureusement en janvier le Covid-19’fine fer so apparition»,  affirme-t-il.

Terrain marécageux et augmentation quotidienne du nombre de cas

Il fait remarquer qu’en 2020, il y a des squatters qui ont construit sur un terrain marécageux qui est dangereux. «D’ailleurs ena bann habitants de la localité fine attiré nou attention ki ena encore les autres la kaze ki pe construire pendant le confirment lors même terrain marécage. Inspecteur fine fer enn site visite et fine constate 12 bicoques arditionnels et en plein confinement après fine ena 55 la kaze additionnels pou termine par 66», s’étonne le ministre. À ce jour les inspecteurs constatent encore plus de structures qui ont été mises en place par des gens qui n’habitent pas à Pointes aux Sables et qui n’ont pas respecté le confinement.

«Finn donn le temps dimoun la aller mais pire, squatters pe augmenter. À mesure bann jour pe passer ena 4 endroits dans le pays pendant le confinement squatters pe rentre dans terrain ki pas pou zot. Le risque ki nou ena zordi si nou pas fer nanié nou pays pou vine kuma far West et dimoune pou Pran terrain seki li ouler», avertit Steven Obeegadoo. La question que pose le ministre: est ce que ce n’est pas une injustice causée vis-à-vis des gens qui attendent honnêtement pour devenir propriétaire d’une maison.

Il y a également des institutions, à l’instar de la NHDC, qui peuvent venir en aide à ceux qui cherchent un logement. Il y a, également, la NEF pour ceux qui se retrouvent au plus bas de l’échelle. « squatters zot pas pe met la queue kuma les autres pe attane. Eski ce n’est pas une injustice», martèle Steven Obeegadoo.

“Un feu qui enflamme le pays”

A la question de savoir qui sont ces squatters ?, le ministre soutient que la majorité des squatters ont déjà une maison, car la majorité de ceux qui squattent le terrain, il n’y a que des adultes alors que leurs enfants habitent ailleurs, soit dans leurs maisons précédentes.

«Nou finn met en lekip concernant plusieurs ministères pou aide ça bann squatters la comme Sécurité Sociale pou guetter si zot gagne pension, ministère la Santé pou guette ça ti baba dans vidéo la et li porte bien, ministère de l’Egalité des Genres pou guetter attention enn madame finn gagner batter et aussi ministère l’Education, mais bann zenfant la déjà ale lekol dans enn autre endroit, » dit-il.

Le ministre qualifie cette situation comme un “feu qui enflamme le pays.” Il demande à la population si le gouvernement doit éteindre le feu ou pas? Le gouvernement doit agir parce que cette terre est dangereuse pour eux car c’est une terrain marécage, insiste-t-il

« Nou pe envoye bann lekip lors terrain pou aide zot et aussi assuré ki zot pas saute la queue contrairement à bann lezot ki pe attann depi longtemps. À nou agir avec respect dans l’intérêt nou pays», conclut-il.

Hors-texte

Notre point de vue

A la rédaction de Le Xournal, nous avons reçu cette semaine un cri de détresse d’une veuve qui est menacé de perdre sa maison dans le fameux Sale by Levy par l’assureur sans-cœur Life Insurance Corporation of India. Après avoir payé plus d’un million de roupies sa maison risque d’être vendu pour « dipain dibeurre ». Elle veut se suicider. Comme elle, plusieurs familles dorment le ventre vide pour pouvoir payer les mensualités de leurs dettes auprès des banques et autres institutions de financement. Certains se saignent des quatre veines en cumulant plusieurs boulots par jour pour joindre les deux bouts. Ils ont souvent acheté un appartement de la NHDC ou un lopin de terres pour construire une maison. D’autres attendent patiemment pour qu’ils obtiennent soit un appartement de la NHDC ou du National Empowerment Foundation. Comment donc 6 squatters à Pointe aux Sables ont terminé a 66 ou plus de personnes. Chacun profitant du confinement pour tenter leurs chances.

Si nous sommes arrivés à cette situation c’est que l’institution qu’est la NHDC est dépassée. Elle a commis de graves erreurs avec certains types d’appartement comme a Camp Le Vieux qui ne sont pas adaptés aux réalités mauriciennes. Aujourd’hui elle n’arrive pas à fournir en temps et en heure des logements évolutifs avec un profilage sociale qui permettrait à ses occupants de bénéficier d’un empowerment de la société.

Mais nous ne pouvons pas tolérer que des gens essaient de forcer la main avec l’aide de certains élus et de certains religieux. Les opposants ont toujours le beau rôle. Se faire prendre en photo, comme Fabrice David, ne suffit pas. Qu’a fait le gouvernement PTr-PMSD durant les 14 ans de règne de Navin Ramgoolam. Des régions comme Karo Kalyptis ont fleuri sous ce règne et sont devenus aujourd’hui pire que le bronx à New York en étant un haut lieu d’activité illicite incommodant le voisinage. Parmi des propriétaires terriens qui n’en peuvent plus de vivre dans l’insécurité et d’avoir à subir cela matin, midi et soir. Seuls ceux qui le vivent savent de quoi nous parler.

L’avenir c’est l’empowerment de l’indvidu et non pas lui faire croire que l’Etat lui doit tout. Qu’il mérite ce bout de terres qu’il est venu squatter parce qu’un député ou un prêtre l’encourage. En ce moment, un jeune de Bois Marchand, d’une famille mono-parentale, après avoir décroché son diplôme d’ingénieur, suit sa formation pour devenir pilote. Il a été encadré par divers ONGs dont Caritas ou la fondation Joseph Lagesse. Mais surtout parce qu’il a su se prendre en main. C’est dans cette direction que les squatters doivent regarder.

A la télévision mardi, le ministre Steven Obeegadoo a été des plus responsables. Comme il a brillé lors de son passage à l’éducation nationale, nous sommes enfin rassurés qu’il va aujourd’hui donner le souffle nécessaire et le sens de direction a la politique de logement sociale. Mais il est impératif de préserver l’Etat de droit et consolider le droit de ceux qui font d’énormes sacrifices pour emprunter afin de construire. Nous souhaitons qu’une politique d’éducation soit mise pour montrer la voie à squatters de se responsabiliser et de se prendre en main.

Même l’ANC n’a pas pu depuis la fin de l’apartheid régler totalement le problème de logement social en dépit des grands moyens que disposent l’Afrique du Sud. C’est pour vous dire à quel point cette situation est complexe.

MADIBA

Posted by on May 29 2020. Filed under Actualités, Featured, Opinion, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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